Je n’avais pas encore neuf ans que je dus passer, sans transition majeure, de l’alcôve de ma mère au poste le plus bas de la servitude. Et comme le donjon de mon père s’écroulait de place en place et que la paresse et l’incurie se promenaient à leur fantaisie dans les chambres, je n’eus, de ce jour-là, ni lit fixe ni quelque aliment sûr pour me nourrir convenablement. Comme j’étais de nature aussi vorace que mon père et mes frères, j’y trouvai bien de la souffrance, même en dépit de ce que ma mère ne m’eut jamais distingué par des cajoleries d’aucune sorte.