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Biographie :

Anaïd Demir est critique d'art et journaliste (elle fait partie de la rédaction du magazine Jalouse). Après une maîtrise d'histoire de l'art à la Sorbonne , « Perec et l'Oulipo à travers l'oeuvre de trois artistes actuels: Claude Closky, Guy Limone et Jean-Jacques Rullier », elle débute dans la presse artistique à Technikart en 1995.

De 2001 à 2007, elle est chargée de l'art contemporain à la rédaction du Journal des Arts, ensuite elle assure la rédaction en chef de Be Contemporary (2007-2009).

Elle a, à ce jour, rédigé une dizaine de monographies de jeunes artistes et a été à plusieurs reprises commissaire d'exposition pour La Blanchisserie à Boulogne, en 1999 et 2005, et co-commissaire pour Global Tekno, La Beauté en Avignon. Elle a réalisé une douzaine de reportages télévisés faisant chacun le portrait artistique d'une grande ville du monde et assure des chroniques artistiques sur les ondes de Radio Nova. Elle est co-auteur de l'unique monographie du cinéaste Coréen Kim Ki-Duk (2006).

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Source : www.archivesdelacritiquedart.org
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Les Voix du livre, une source incontournable d'informations et d'inspiration pour vous, oreilles passionnées par le monde du Livre et professionnels qui le faites rayonner chaque jour.Animé par Lauren Malka, journaliste indépendante et podcasteuse, ce podcast est une invitation dans l'univers de Livres Hebdo en plusieurs séquences.Dans cet extrait de l'épisode 6 : En Haut de la pile, la 3ème partie du podcast, l'éclairage et coups de coeur de la rédaction de Livres Hebdo. Nos 2 journalistes dévoilent non seulement leurs coups de coeur mais aussi les livres qui, à leur avis, reflètent comme des miroirs l'horizon littéraire du printemps 2024 : Les Olympes, publié aux éditions Albin Michel Jeunesse, sous la direction de Carole Trébor ; Un choix d'amour, de Valérie Forgues, publié aux éditions Triptyque ; Julia, de Sandra Newman, publié chez Robert Laffont et Les suffragettes de l'art, d'Anaïd Demir publié chez Beaux-Arts éditions.Un podcast réalisé en partenariat avec les Éditions Dunod, l'éditeur de la transmission de tous les savoirs.  Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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Citations et extraits (8) Ajouter une citation
Un jour on naît. Arraché dans un cri au néant, on atterri quelque part avec un baluchon entier de données à découvrir au fil du temps. Une identité. Des besoins. Des émotions. Une famille. Une langue, parfois plusieurs. une culture. Des traditions. Une religion. Une histoire d’un peuple suit, se déroule ; on tire sur un fil et la pelote vient. Une civilisation entière se dessine. On découvre des rites, des us, des coutumes qui deviennent des normes et auxquelles on s’astreint sans se poser lac oindre question.
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On jalousait leurs biens on en voulait à leurs maisons, à leur terre et à l’or que les Turcs imaginaient qu’ils détenaient. Par conséquent, on les avait désarmés et délestés de ce qu’ils avaient de plus précieux. On les menait maintenant en troupeaux aux abattoirs. Pour procéder à leur lente mises à mort en toute impunité. Certains à pieds, d’autres entassés dans des wagons à bestiaux. Destination le désert de Syrie au plus fort des températures de l’Orient. Il était bien assez vaste pour étouffer leurs pleurs, leurs cris et jusqu’à leur râle ultime. Tortures, viols, assassinats, pillages, déportations et autres humiliations. des morts par centaines de milliers. Des charniers. Une déferlante de l’horreur et de sadisme s’était abattue sur les maisons arméniennes.
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À leur arrivée en France, dans les années 60, ils ont pu respirer, n’ayant plus à dissimuler leur identité culturelle et cultuelle, ni passer leur langue sous silence comme s’il s’agissait d’une pratique honteuse. Ils n’étaient plus ces « infidèles » suspects, ces « gavours », contre lesquels on pouvait se retourner en temps voulu. Ils ne craignaient plus rien. Ils avaient le droit d’exister en tant qu’Arméniens nés en Turquie sans subir le racisme antichrétien dont ils avaient fait l’objet dans leur pays. Ils allaient devenir des citoyens français et moi, qui venais de naître en France, avant eux. Sept ans après leur départ d’Istanbul, je symbolisais le passage à une ère nouvelle. À leurs yeux, je n’avais donc pas besoin de pratiquer le turc, la langue de nos ennemis ancestraux. La langue du pays dont mes parents s’affranchissaient enfin. Un divorce tant désiré que le turc devenait automatiquement pour moi, l’enfant d’un monde libre, la langue interdite. c’était le passé. Ils avaient décidé de tout changer. Vivre en version originale. Sous-titrée dans la langue du pays qu’il s’était choisi. Ils ne s’adressaient donc à moi qu’en arménien depuis ma naissance. parce que ce que j’étais leur dernier enfant, le seul né ailleurs qu’en Turquie. Sur le territoire français et, de fait, par le droit du sol, de nationalité française. Née dans un pays où nous étions libres de vivre en paix notre vie de français d’origine arménienne. Notre culte ne regardait que nous et ne figurait pas sur nos papiers d’identité.
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Mais lorsqu’il s’agissait de faire ses besoins, cela devenait plus compliquée. Tout se passait hors de l’appartement. Pas sur le palier mais au fond de la cour, été comme hiver. Dans des cabanons qu’on fermait avec un frêle crochet. Des toilettes « à la tourka », comme disait tante Arsiné en roulant le « r ». N’est-ce pas le summum de la tragédie que de continuer à entendre parler quotidiennement de l’ennemi ancestral, même dans les lieux d’aisances de son pays d’exil, en plein Paris ? Ironie du sort, les turcs s’illustraient là sans le moindre panache autour d’une invention aussi primitive et putride qu’un pauvre trou dans lequel le toute un chacun venait vider ses entrailles.
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Je sens que je dois mettre entre parenthèses ma vie de critique d’art, mon cercle d’amis, les vernissages, les premières de ciné, les concerts, les cafés en terrasse, mes habitudes et mes passions. Renoncer à tout ce que j’ai construit seule ces dernières années pour entrer dans une antique pelisse plein d’accrocs. Une vieille peau de bête, éliminée par endroits et rugueuse à d’autres, qui me retombe sur les épaules jusqu’à m’étouffer.
À moins qu’il ne s’agisse finalement d’une Gorgone cherchant à me pétrifier. Intense et glaçante, elle m’agrippe du regard. imperturbable, elle a déjà englouti la plupart de ceux qui l’ont habitée. Et maintenant ce serait mon tour ?
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L’atelier, c’est là qu’elle passait le plus clair de son temps, chantant et cousant comme une Cendrillon d’Orient. pas un jour sans qu’elle ait donner de la voix ou taquiner la muse. À tel point que ses chants, que j’entends dès que j’entre dans la maison, s’intensifient dans l’atelier. Mais tous ces airs me serrent la gorge. C’est dans cette bombonne de verre qu’elle avait l’air le plus heureuse. Plutôt qu » »une chambre à soi » si chère à Virgina Wolf, cette pièce à part où chaque femme devrait pouvoir s’épanouir librement, ma mère jouissant, elle, d’un « temple de la soie » regorgeant de trésor qui me transportait d’un coup d’œil à Samarcande où Ispahan.
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lle venait de Yozgat, un « vilayet » (province) du centre de l’Anatolie ou les pillages, les viols, les décapitations la hache et autres bases besognes avaient été plus virulentes encore que partout ailleurs en 1915. Le degré d’abomination dans ces exterminations massives dépendait de l’état mental et moral du Valy (représentant du sultan)qui dirigeait chacune des régions de l’empire. Et, à Yozgat, ils avaient eu affaire à l’un des plus sanguinaires de ces sadiques en bande organisée.
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e les vois même défiler sous mes yeux. De temps à autres effrayante, d’autres fois émouvante, souvent « attachiante » : voilà à quoi ressemble ma famille. Question ambiance, on a le sentiment que tout le monde s’amuse à mettre les doigts dans la prise juste pour s’entendre respirer. Cela a quelque chose à voir avec un incommensurable besoin d’affection.
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