La recomposition de la mémoire se fait par l’imaginaire nourri par les sens. L’écriture testimoniale des enfants n’a qu’une seule source : l’imagination qui rassemble les fragments de l’événement, les ordonne et les agence. Quand la réalité d’un fait réel devient irréelle et étrange par le caractère extraordinaire de l’événement tel que la barbarie génocidaire, alors la réalité se trouve étrangéisée et ne peut redevenir réelle que par la fiction. C’est en s’appuyant sur des faits authentiques (histoire, géographie, journaux, photos, archives etc.) et en recourant à une nouvelle forme littéraire que l’on appelle faction-fiction (documentaire-imaginaire), que la fiction du réel est née.