– Tu sais, ma soeur ce n'est qu'une petite bourgeoise.
Il n'aurait pas dû reparler de Jeanne. Casimir le regarda non sans mélancolie. Il dit enfin :
– Bourgeoise, j'en sais rien. Je n'ai jamais pensé à ça. Ce qui m'avait anéanti c'étaient ses yeux et ses cheveux. Dans les yeux il y avait les maisons, les jardins, la forêt... la route... Surtout la route. Une route sans fin, si tu veux. Mon vieux, c'est pas facile à dire.
[André DHÔTEL, "Les Disparus", chapitre II, Gallimard, 1976 – réédition Phébus, collection "libretto", 2005, page 35]