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Citation de dourvach


En cette fin de mai tout était désert et Maximin se demanda bien ce qu'il y aurait tellement à faire pour administrer ce camping, d'autant plus qu'il y avait un préposé pour s'occuper des questions matérielles.
Ce préposé, un nommé Repanlin, habitait une masure sur la pente de la butte à la tour et il logeait même son bois dans la tour en le couvrant de quelques tôles. Maximin lui rendit visite le samedi.
Repanlin se trouvait devant sa porte, sur un banc. Il était en train de raccommoder la petite cabane d'un rucher. Après un bonjour :
– Où sont-elles vos ruches, demanda Maximin.
– Par là-bas, en allant vers le ruisseau. il leur faut de l'eau dans le voisinage.
– Et où vont-elles butiner ?
En effet vers le ruisseau c'étaient plutôt des marécages, et ici, derrière la tour commençaient de maigres taillis qui rejoignaient la forêt de Someperce.
– Il y aura bientôt les acacias dans ces fouillis. En tout cas elles ont des ressources en plaine et dans les environs du camping.
– Ne me dites pas qu'elles vont sur le camping.
– Est-ce que je peux les empêcher ? Elles trouvent par là des genêts, des millepertuis quand les campeurs n'ont pas tout saboulé, mais toujours du trèfle blanc. Bien sûr ces imbéciles marchent pieds nus sur le trèfle et ils se plaignent d'être piqués.
– Ce n'est quand même pas indiqué de provoquer une gêne pour les campeurs.
Repanlin eut pour Maximin un regard en dessous. Il ne répondit pas, car on entendit aussitôt le braiment d'un âne.
– C'est Philippe, dit Repanlin.
– Pourquoi vous l'appelez Philippe ?
Repanlin n'eut pas le temps d'expliquer, car de l'autre côté de la maison s'élevèrent de furieux aboiements qui répondaient à l'âne et engageaient avec lui une sorte de querelle.
– Je n'en ai que quatre, dit Repanlin.
– Voyons, voyons, dit Maximin, ce voisinage n'est pas excellent pour des touristes qui viennent ici chercher le repos.
– Je me fous des touristes, dit Repanlin.

[André DHÔTEL, "Les Disparus", chapitre III, Gallimard, 1976 – réédition Phébus, collection "libretto", 2005, pages 59-61]
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