Il y avait tout au fond de la forêt un ancien hameau effondré, enfoui sous les lierres. Des ormes depuis cent ans avaient crevé les toits. Dans les caves on pouvait voir leurs racines à peu près aussi énormes et inextricables que les arbres eux-mêmes. La place du hameau avait été préservée. Il y poussait des églantiers autour d’une croix de pierre. Il restait aussi l’enseigne de l’auberge accrochée dans un orme qui l’avait arrachée et serrée dans une branche et montée cinq mètres plus haut.
[André DHÔTEL, "Le Ciel du faubourg", éditions Bernard Grasset (Paris), 1956 - réédition aux éd. Grasset, coll. "Les Cahiers Rouges", 2011]