Des gens marchent dans les rues. Il semble aujourd'hui que rien ne les guide qui n'appartienne aux nécessités de leurs emplois ou de leur alimentation. C'est bien mal considérer l'humanité, et en particulier celle des banlieues que de se fier à un tel principe. Il arrive au contraire que les uns et les autres s'aventurent dans telle ou telle rue, comme s'ils étaient guidés par un fil invisible qui n'a aucun rapport avec l'utilité ni même avec la vie.
[André DHÔTEL, "Le Ciel du faubourg", Grasset, 1956 - réédition pour la coll. "Les Cahiers Rouges", 2011, chapitre III, page 88]