Le 26 avril 1937, des avions allemands bombardaient et incendiaient la petite ville basque de Guernica. L’émotion fut d’autant plus grande que Guernica ne présentait aucun intérêt stratégique et que les victimes se trouvèrent toutes parmi la population civile. « Avec une atroce férocité et une minutie scientifique, écrit le 29 avril le correspondant du New York Times, les bombes incendiaires et explosives des avions Heinckel et Junker ont anéanti le centre de la culture et la tradition politique basques ».
« Le bombardement, pouvait-on lire dans le Times du même jour, de cette ville ouverte a duré exactement trois heures un quart, pendant lesquelles une puissante escadrille d’avions allemands de bombardement et de chasse n’a cessé de déverser sur la ville des bombes pesant près de cinq cents kilos et plus de trois mille projectiles incendiaires. Les avions de chasse se sont lancés autour de la ville pour mitrailler ceux de ses habitants qui s’étaient réfugiés dans les champs. Tout Guernica fut bientôt en flammes à l’exception de la Casa de Juntas, qui contient les archives du peuple basque, et du fameux chêne de Guernica où jadis les rois d’Espagne juraient de respecter les droit démocratiques de la Biscaye en échange du serment d’allégeance que leur rendaient ses habitants ».
Le passé de Guernica donna à sa destruction la valeur d’un symbole politique, d’un symbole moral aussi, tant les agresseurs mirent de cruauté gratuite à s’acharner sur la population qui fuyait l’incendie.
« Nous nous trouvions en ville, écrit une des rescapées, lorsque le bombardement commença. Pour fuir, nous avons essayé de gagner les hauteurs qui contournent Guernica. Les avions qui tournoyaient à faible altitude mitraillaient les issues et épuisaient leurs bombes sur les petits groupes de rescapés qui s’égaillaient dans la campagne. Les fermes isolées où cherchaient à s’abriter les fugitifs ont été systématiquement bombardées. A 19 heures, Guernica n’était plus qu’une immense torche qui flambait au crépuscule ».
Depuis 1953 Picasso est redevenu l'homme seul qu'il a toujours été ,même s'il y a moins de royauté dans cette solitude et si ses derniers jeux, bizarres,délicieuxou décevants ,sont un peu ceux d'un prince en exil.
Ce qu'il y a de mieux dans les musées, ce sont les fenêtres.
La vérité en peinture est proche de l'erreur.