Mélanie Bastian arriva à l'Hôtel-Dieu de Poitiers, le 23 mai 1901, vers sept heures du soir. [...]
Elle est dans un état de saleté épouvantable, nous disent les témoins de l'époque. La face, d'une blancheur de cire, est très émaciée. Le corps, d'une maigreur excessive, recouvert, par places, d'une épaisse couche de crasse. Les ongles des mains et des pieds sont très longs.
Les cheveux forment une masse compacte de plus d'un mètre de longueur, trente centimètres de largeur, et quatre à cinq centimètres d'épaisseur... C'est un feutrage compact, formé par les cheveux mêlés aux matières excrémentielles et aux débris de nourriture. L'odeur qui se dégageait de cette masse était si épouvantable que les docteurs autorisèrent les personnes présentes à fumer.