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Citation de NMTB


Or, il restait assez d’humanité, même aux prisonniers agonisants, pour deviner que la volonté de vivre n’était pas animale, mais obscurément sacré. Le mystère de la condition humaine apparaissait là, bien plus que dans la houle cosmique qui tôt ou tard roulerait dans la mort torturés et tortionnaires ; l’abjection des détenus qui dénonçaient, avec un sourire de bêtes si les bêtes souriaient, rejoignait celle du S.S. schlagueur à qui un prisonnier avait dit que Schnell (vite) se traduisait par « Vas-y mollo ! » et qui frappait à mort les détenus en leur criant d’aller doucement. Les fantômes misérables qui s’appelaient eux-mêmes des « troncs-à-jambes », parce qu’ils gardaient la tête rentrée entre les épaules devant les coups éternels, n’avaient pas perdu leur mépris. C’est-à-dire l’idée confuse et profonde de l’homme pour laquelle ils avaient combattu, et qui devenait claire : l’homme, c’était ce qu’on voulait leur arracher.
La condition humaine, c’est la condition de créature, qui impose le destin de l’homme comme la maladie mortelle impose le destin de l’individu. Détruire cette condition, c’est détruire la vie : tuer. Mais les camps d’extermination, en tentant de transformer l’homme en bête, ont fait pressentir qu’il n’est pas homme seulement par la vie.
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