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Critiques de Andre Norton (35)
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Tigre, feu et flamme

Livre lu dans le cadre du challenge ABC 2012-2013.



N'aimant guère Zola ou Zweig, j'ai opté pour Marion Zimmer Bradley dont les univers sont plutôt appréciés sur Babelio. Par contre, je n'avais pas envie de commencer par une longue série comme la « Ténébreuse ». Vu qu'elle est l'auteur d'un certain nombre de romans, j'ai choisi ce tome unique écrit à 6 mains avec André Norton et Mercedes Lackey dont l'histoire me plaisait bien.



Nous suivons tour à tour 3 personnages principaux féminins : Adèle la reine douairière, sa fille Lydana (la reine) et sa petite-fille, la princesse Shelyra. 3 personnages principaux pour 3 auteurs différents donc des personnalités totalement différentes, de quoi rendre l'histoire d'autant plus intéressante !!



Le début a été néanmoins un peu chaotique car chaque chapitre correspond à une des 3 femmes et sa vision de la situation actuelle. Le changement n'est signalé que par les prénoms en-dessous de chaque numéro de chapitre. Si on n'y fait pas attention, il y a de quoi s'y perdre et avoir l'impression d'avoir perdu le fil de l'histoire...



À la veille d'une guerre imminente d'un empereur avide de pouvoirs et de conquêtes, les 3 femmes de la « Maison du Tigre » décident de se soumettre et de livrer ainsi Merina à l'empereur sous certaines conditions. Elles prennent néanmoins le large, tout en restant à Merina, mais en se déguisant de façon à pouvoir surveiller l'empereur et ses sbires. Toutes trois, au fil des ans, se sont forgées une seconde vie de façon à passer incognito du rôle de reine à une personne quelconque si le besoin s'en fait sentir. Adèle devient ainsi une révérende du Temple, Lydana une joaillière et Shelyra une danseuse tsigane.



Mon personnage préféré a été Shelyra pendant toute ma lecture. Cette petite ne manque pas de caractère et a ses propres plans pour passer incognito, peut-être même meilleur que ce que sa tante avait prévu pour elle.



L'action a été un peu longue à démarrer à cause de la présentation des personnages et de la situation. Au bout de 100 pages, cela démarre enfin et on a hâte de suivre les « aventures » des 3 femmes de la Maison du Tigre. Aventures ou évènements auxquels elles sont confrontées dans cette guerre d'usure avec l'empereur et son mage noir. Une fois lancée dans la lecture, il m'a été difficile de m'arrêter tellement je voulais savoir ce qu'il se passait à Merina en compagnie de Shelyra, Lydana et Adèle, dommage qu'il faille aller bosser...



Plus on avance dans la lecture et plus il y a de chapitres où ce ne sont pas les 3 femmes de la maison du Tigre qui ont la parole. On voit ainsi apparaître le fils de l'empereur (Léopold), le Mage Gris et l'homme-lige de Shelyra (Thom). Il ne s'agit que de personnages pouvant faire changer le cours de l'histoire suivant leur influence et leurs manigances. L'empereur n'a même pas le droit à la parole, à part comme personnage secondaire... Grâce à leurs visions des évènements en plus de celles des 3 femmes, l'histoire devient d'autant plus intéressante et les chapitres les concernant nous apportent des précisions ainsi que de nouveaux éléments d'histoire quand certains chapitres se recoupent entre eux au gré des aventures de chacun.



L'histoire se déroule sur plusieurs mois sans qu'il y est réellement de notion de temps à part s'il fait jour ou nuit suivant les évènements racontés. La lecture de ce livre m'a prise plus longtemps que prévu car plus on avance dans les chapitres et plus les détails importants deviennent nombreux et disséminés suivant le protagoniste principal du chapitre en cours.



Néanmoins, il me tardait de connaître la fin de ces guerres d'usure entre les 3 souveraines (chacune de leur côté), le Mage Gris et le général sadique de l'empereur. On ne comprend d'ailleurs que vers la fin pourquoi l'empereur n'a pas droit au chapitre et n'est qu'un personnage secondaire de sa propre conquête.



L'édition que je possède (celle de 1997, 2 ans avant le décès de Marion Zimmer Bradley) a quelques coquilles vers la fin du tome, généralement dues à des erreurs lors de la frappe.



Il me tardait de finir ce livre pour savoir ce qu'il advenait de Merina et de ses habitants et, en même temps, je ne voulais pas quitter la compagnie de Shelyra, Lydana et Adèle dans leur combat contre le mal...



Le fait que ce livre soit écrit par 3 auteurs est vite oublié tellement l'écriture est fluide, on ne remarque guère de fluctuations dans le style à part peut-être dans le caractère des 3 souveraines, et encore ce n'est pas flagrant en mon sens. Ce qui me donne, du coup, envie de découvrir d'autres livres de ces auteurs dont je ne connaissais que Marion Zimmer Bradley et Mercedes Lackey de noms.



Comme vous l'aurez compris, je vous conseille donc vivement de découvrir ce livre écrit par 3 reines de la fantasy hors-pair. Par contre, ne vous attardez pas trop sur la 4ème de couverture car le résumé en raconte dix fois trop par rapport à l'histoire. Pour ma part, j'ai vraiment beaucoup apprécié l'ambiance recréée, cela a été un vrai coup de cœur. Je retenterais donc volontiers l'expérience avec Marion Zimmer Bradley mais peut-être pas avec ses séries les plus connues... J'ai d'ailleurs déjà repéré un autre livre écrit à 6 mains dont l'histoire ressemble un peu à celle-ci...



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Witch World, Le cycle de Simon Tregarth

Paru pour la première fois dans les années 1960, la série « Witch world » est l’œuvre d’André Norton, une autrice américaine particulièrement en vogue pendant toute la seconde moitié du XXe siècle, et dont les éditions Mnémos proposent aujourd’hui une réédition. L’ouvrage regroupe deux livres (« Le Portail » et « L’emprise ») qui mettent en scène le personnage de Simon Tregarth, un ancien soldat originaire de notre monde mais qui, pour fuir de puissants ennemis à propos desquels l’autrice ne s’étend pas, est amené à traverser un portail menant vers un tout autre univers que le notre. Là, notre héros va croiser par hasard la route d’une sorcière qui va l’entraîner au pays d’Estcarp, territoire dirigé par des femmes dotées de pouvoirs magiques et dont l’intégrité est menacée par ses puissants voisins, les royaumes de Karsten et d’Alizon qui préparent depuis des années leur invasion. Doté d’une solide expérience de la guerre et plein de ressources, Simon va très vite s’intégrer dans ce monde abritant de puissantes formes de magie et va même se révéler indispensable au royaume d’Estcarp auquel il propose ses services. Son aide est acceptée avec d’autant plus de diligence que, à l’ouest, une autre menace se dévoile peu à peu : une force d’invasion dotée de puissants artefacts dont le niveau de technologie est étrangement supérieur à ce que le nouveau monde de Simon a jusqu’à présent été capable de produire. Le pitch est relativement classique et le roman coche toutes les cases attendues de ce type de fantasy : portails magiques, combats héroïques, histoire d’amour contrariée, rencontre avec des peuples ou espèces possédant leurs propres spécificités… L’intrigue est bien rythmée et nous balade à différents endroits de la carte, ce qui permet à l’autrice d’enrichir son univers au fur et à mesure des pérégrinations du héros. Ces dernières nous offrent de beaux moments d’action puisque le chemin de Simon et de ses compagnons va être amené à croiser sans arrêt la route des Kolderiens, ces mystérieux envahisseurs aux capacités surprenantes. Là où l’histoire trouve ses limites, c’est justement dans la redondance de cette confrontation entre Estcarp et Kolder puisque, quelque soit le problème rencontré par le héros, on devine rapidement que ce sont toujours les mêmes qui se cachent derrière les attaques fomentées contre les sorcières et leurs alliés.



Le roman n’a donc rien d’original aujourd’hui en terme d’intrigue, mais l’introduction signée par l’autrice Mercedes Lackey permet de bien mesurer à quel point ce récit a pu être considéré comme précurseur à l’époque de sa sortie. Parmi les aspects de ce récit perçus comme novateurs figure évidemment le choix de mettre en scène une société matriarcale et, plus largement, celui d’accorder aux femmes une place aussi importante dans l’intrigue. Seulement beaucoup d’eau a coulé entre les années 1960 et aujourd’hui, si bien que le traitement des personnages féminins proposé ici paraît au contraire particulièrement daté. Certes, Estcarp est présenté comme dirigé par des femmes, mais dans les faits on voit bien peu ces sorcières qui délèguent la protection du royaume aux hommes. Or, c’est auprès de ces derniers que l’on passe l’essentiel de notre temps, et ce sont eux qui, de fait, prennent les décisions cruciales sur le terrain concernant la stratégie à adopter ou la façon de gérer les troupes. L’origine de leur magie ne manque elle aussi pas de faire tiquer puisqu’elle est évidemment liée à leur pureté, et donc à leur virginité. Les personnages féminins mis sur le devant de la scène n’échappent pas quant à eux aux principaux stéréotypes de genre qu’on rencontre dans de nombreuses œuvres de fantasy (et pas que). La sorcière que Simon va croiser (on ne connaît pas son nom pendant une bonne partie du roman) est ainsi présentée comme une puissante magicienne mais passe son temps à se faire capturer, et sa libération nécessite évidemment toujours l’intervention d’un tiers, qui est généralement notre héros. La seconde figure féminine importante du roman est l’héritière de Verlaine, un petit royaume possédant une importance stratégique pour Estcarp comme pour Karsten. Déterminée et indépendante, la jeune femme séduit dans un premier temps par sa volonté de ne pas se conformer au rôle de potiche qu’on lui a assigné. L’autrice insiste bien également sur son physique tout à fait banal et presque ingrat, ce qui change il est vrai des sempiternelles bombes capables d’accrocher le regard de n’importe quel mâle croisant son chemin. Le second livre balaye toutefois une partie du travail réalisé avec ce beau personnage, Loyce devenant alors prompte à des crises de panique ou fondant en sanglots dès lors qu’elle se retrouve soumise à une situation dangereuse.



Heureusement, Simon est là pour tout régler. Il est bien sympathique, Simon, avec son sang-froid, sa vivacité d’esprit et sa facilité à se lier avec les autres. Sympathique mais fade. On a typiquement affaire au héros passe-partout, presque transparent parfois, dans une tentative louable mais, à mon sens, peu efficace, de permettre à tous les lecteurs de mieux se glisser dans la peau du personnage. C’est un peu l’archétype du super-héros : c’est un leader né qui sait toujours comment réagir, il parvient à lui tout seul à venir à bout de problèmes jusqu’ici insolubles, il est apprécié de tout le monde, bref, c’est le gars parfait que tout le monde voudrait avoir dans son camp. Ce n’est pas désagréable, loin de là, seulement on est désormais davantage habitué aux personnages tourmentés, ou du moins pas irréprochables, aussi cet aspect là vient-il renforcer encore davantage l’impression que l’on a affaire à un récit quelque peu démodé. On peut d’ailleurs étendre le reproche aux choix qui sont opérés concernant l’univers évoqué, certains aspects étant totalement passés sous silence alors qu’on se serait justement attendu à ce que l’autrice nous fournisse des explications sur le sujet. C’est le cas notamment en ce qui concerne le fonctionnement de la magie des sorcières qui, de l’avis même des intéressées, est totalement opaque et n’intéresse vraiment aucun des personnages. C’est magique, c’est tout. Il en résulte une absence de profondeur générale qui limite l’immersion dans cet univers certes agréable à arpenter mais qui sonne finalement un peu creux.



« Witch world » est une œuvre parue initialement dans les années 1960 et qui, à l’époque, a durablement marqué les lecteurs en raison du caractère novateur de certains choix réalisés par l’autrice André Norton. Soixante ans plus tard, force est de constater que la série de l’autrice a un peu vieillie, notamment en ce qui concerne le traitement de ses personnages puisque les romans sont construits à la fois sur l’archétype aujourd’hui dépassé du héros parfait, mais aussi et surtout sur des stéréotypes de genre qui ne passent plus. On prend malgré tout plaisir à suivre le périple de Simon Tregarth dans ce monde plein de magie et en proie à une invasion étrangère impliquant des technologies avancées, quant bien même l’intrigue a tendance à devenir redondante et à occulter certains aspects par facilité.
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Witch World, Le cycle de Simon Tregarth

C’est un peu poussif, je trouve que ça n’a pas très bien vieilli, autant en termes de style que de structure, et je me suis un peu ennuyée. La com autour de ce roman (enfin ces deux romans, pour être précise) qui bénéficie d’une nouvelle traduction (que je trouve bof, mais je ne connais pas la première version ni la VO) promettait une épopée féministe, et le résumé des personnages féminins indépendants et déterminants, mais personnellement je n’ai rien trouvé de tout ça. Les femmes restent ici assez cruches, leur construction est fade et leurs « rôles déterminants » ne le sont en grande partie que grâce à celui des personnages masculins qui, eux, sont à mon avis plus fournis et plus soignés dans leur construction. Le véritable personnage principal de cette histoire reste d’ailleurs un homme, comme le sous-titre de cette édition (Le cycle de Simon Tregarth) l’indique.

Quand au thème des sorcières, bon… mouais. On a des femmes magiciennes, qui vivent plus ou moins en autarcie entre femmes, et qui perdent supposément leurs pouvoirs quand elles « deviennent des femmes », aka quand elles ont des relations seksuelles. Voilà voilà. 🙃

Bref, je n’ai rien trouvé de très exceptionnel à ce roman, contrairement à ce à quoi je m’attendais. C’était sûrement hyper novateur quand ça a été écrit, il y a une cinquantaine d’années, mais je trouve que ça pris beaucoup de poussière.
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Witch World, Le cycle de Simon Tregarth

Simon Tregarth est un soldat qui s'est illustré pendant la Seconde Guerre Mondiale. Or, peu après sa démobilisation, il est accusé de participer à des trafics clandestins et est traqué par une organisation secrète. Son salut, il le doit à un certain Jorge Petronius, un docteur illuminé qui propose de le soustraire à sa condamnation en l'envoyant dans une autre dimension grâce au célèbre siège périlleux, tiré des légendes arthuriennes. Peu convaincu par les propos farfelus de l'homme, il n'en croit pas ses yeux lorsqu'il débarque dans un lieu inconnu qui ne reste pas longtemps déserté puisqu'une femme, pourchassée par des hommes et des chiens sanguinaires, surgit dans son champs de vision. L'urgence de l'instant ne lui laisse pas le loisir de réfléchir et ni une ni deux, le voici qui vient en aide à la femme et se retrouve très vite à endosser le rôle de gardien du pays d'Estcarp, peuplé de sorcières menacées par les états voisins.



Dans Witch World, Andre Norton nous ouvre les portes d'un univers imaginaire mixte mêlant de la fantasy épique à de la science-fiction. Ici, il fait office de dimension parallèle que l'on pénètre par le biais d'un portail magique. Ainsi, on passe d'un monde moderne accusant le coup de la Seconde Guerre Mondiale à un espace-temps immémorial où la magie semble avoir remplacé la science. En effet, ici le pouvoir est entre les mains des femmes qui disposent de joyaux leur permettant de manipuler les esprits, de changer d'aspect physique et d'exprimer ainsi une certaine supériorité. Or, ce matriarcat dérange les royaumes voisins gouvernés par des hommes qui considèrent ces sorcières comme une menace et se sont adjoints la mission de les traquer pour les asservir.



Andre Norton nous dépeint un monde déchiré car livré à une lutte sans merci, nourrie par la défiance, la haine et le machisme. Cependant, cet antagonisme va servir les desseins d'un ennemi invisible qui a infiltré les lieux sans bruit. Celui-ci se sert du même genre de portail emprunté par Simon Tregarth lui-même pour accomplir ses bases œuvres. A travers son ombre, l'autrice enrichit son monde de nouvelles perspectives. La science entre en action à travers le progrès qui cherche ici à supplanter la magie. Cette science est néanmoins dévoyée car l'autrice teste dans son récit des expérimentations scientifiques visant à créer une armée infaillible et décérébrée afin de coloniser les différents royaumes préexistants.



Dans Witch World, l'autrice joue donc sur les anachronismes d'une modernité qui investit la médiévalité ambiante pour nourrir un imaginaire insolite.



Witch World est un cycle marquant qui laisse s'exprimer un puissant féminisme. L'intrigue se concentre autour d'une poignée de femmes détentrices d'un pouvoir. Elle revisite donc la figure de la sorcière qui est à la fois puissante en son royaume et pourtant persécutée, passée les frontières. Andre Norton a repris l'image populaire et historique de la chasse aux sorcières à travers la notion d'indépendance féminine qui dérange la société misogyne. Sous sa plume la magicienne prend les traits d'une femme forte, actrice de son destin. Elle n'est plus cantonnée à occuper un rôle décoratif. L'autrice casse volontairement la représentation sexualisée de la femme, reléguée au simple rang d'objet de désir et de concupiscence. Mieux encore, elle prend la tête de l'aventure en menant la quête. En dépit du fait que le personnage principal soit un homme, c'est une femme qui demeure l'atout décisif à la réussite de la mission.



Andre Norton signe une intrigue clairement avant-gardiste pour son époque où la femme n'est plus la demoiselle en détresse à sauver. Emancipation et liberté s'immiscent entre ces pages pour porter un récit novateur et inspirant.



Avec Witch World, Andre Norton signe un récit fondamental pour les littératures de l'Imaginaire en ouvrant notamment la voie à toute une génération d'autrices, à l'image de Mercedes Lackey et Marion Zimmer Bradley.



Andre Norton laisse un héritage conséquent. Or, en rééditant son œuvre majeure de fantasy, les éditions Mnémos veulent témoigner de son influence sur l'Imaginaire et sur les autrices qui ont pris sa relève... suite sur Fantasy à la Carte.








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Les naufrageurs de l'Espace

Planète à vendre !

Se fiant à cette annonce de l'Institut Fédéral de Prospection Galactique, l'équipage du vaisseau spatial "Le Solitaire" fait l'acquisition d'un monde nouveau : Limbo, une planète récemment découverte.

Peu à peu, le doute s'installe : qu'en est-il de cette planète dont, semble-t-il, le nom même porte malheur ; n'est-elle pas un astre mort ravagé par une guerre atomique ? N'est-elle pas jonchée des débris de nombreux astronefs venus s'écraser sur son sol ?

On parle de naufrageurs...

Il y a des livres qui vous suivent toute une vie... Je me souviens encore du jour où j'ai acheté ce petit livre de science fiction chez un brocanteur ; et je devais avoir une douzaine d'années. Depuis , j'ai dû le lire une bonne dizaine de fois... Nostalgie certes, mais un petit roman rondement mené.
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Witch World, Le cycle de Simon Tregarth

Vous aimez la fantasy mais vous développez une intolérance à la testostérone qui coule à flots dans nombre d’ouvrages de ce genre ? Ce livre est le parfait antidote ! Sur un argument classique , un ex -soldat est transplanté dans un monde parallèle où la magie existe dans une société matriarcale , André Norton développe un récit d’aventure passionnant au sein d’un univers d’une grande cohérence . Les péripéties de la lutte des sorcières d’Escarp et de leurs alliés contre les Kolderiens et leurs armées de zombis sont classiques , rythmées et imaginatives mais ce qui m’a beaucoup plu c’est le travail sur la relation entre les héros Simon Tregarth et Jaelithe , le guerrier et la sorcière. Un texte d’un féminisme assumé mais pas sur le mode de la guerre des sexes :il s’agit de coopération dans le respect des compétences respectives. Une performance quand on songe que la romancière en 1963 dut changer de prénom ( Alice devenant André) pour voir ses manuscrits acceptés par les éditeurs de fantasy . Un cycle romanesque classique et reconnu aux Etats-unis dont j’attends la suite avec grand intérêt.
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Witch World, Le cycle des Trois

Ce copieux volume , contenant trois romans ("Trois contre Escarp" ,"Le sorcier de Wichworld","La sorcière de Witchworld") est la suite du "Cycle de Simon Tregarth" chez le même éditeur (mais peut être lu sans avoir connaissance du premier) . On suit les aventures des trois enfants de Simon Trgarth et de Jaelithe : Kyllan le guerrier, Kemok l'érudit et Kaththea la sorcière , liés par l'esprit et le coeur. Il s'agit de fantasy des années 60-70 ,à la fois classique et originale . Classique par le monde ou évoluent les personnages , où la magie est opérationnelle , peuplé de créatures fantastiques, de sociétés aux usages étranges , aux paysages puissamment dépaysants. C'est aussi un affrontement entre ombre et lumière , bien et mal. Original car les personnages ne sont pas exagérément puissants , ils possèdent failles et faiblesses , les forces de l'esprit l'emportent sur le muscle , les sentiments sont un moteur important de l'action , la coopération (entre individus et races) est la condition du succès. La lecture est plaisante et stimulante pour l'imagination .
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Tigre, feu et flamme

(...)

Les points positifs:



L’histoire est bourrée d’action et de rebondissements, mais repose sur un scénario maîtrisé et intelligent. Sur un schéma somme toute assez basique en fantasy, les auteures tissent une intrigue racontée à 3 voix par les 3 héroïnes. L’originalité est que c’est la thématique des 3 âges de la vie (l’ancêtre, la femme mûre, la jeune fille) qui est reprise ici. Les 3 destins que nous suivons sont aussi intéressants les uns que les autres et le livre ne tombe pas dans le cliché habituel où ce sont seulement les jeunes protagonistes qui se taillent la part du lion dans l’intrigue. Le récit est tout aussi palpitant que nous suivions des scènes d’action, des tractations politiques ou des réflexions sur la religion et la magie. De plus, l’opposition entre un royaume paisible à monarchie matriarcale et une armée d’invasion dirigée par des hommes misogynes bourrés de testostérone et d’intentions belliqueuses ne tombe pas dans la facilité: tous les hommes de l’histoire ne sont pas des personnages destructeurs et maléfiques.



tigre,-feu-et-flamme-Les points négatifs:



L’histoire reste assez manichéenne: le résumé parle d’ailleurs d’une lutte entre les forces des ténèbres et celles de la lumière. D’autre part, l’intrigue n’est pas exempte de certaines grosses ficelles et de quelques facilités destinées à faire avancer le récit. (...)
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Le Cycle du Trillium, tome 1 : Les Trois Am..

Lu adolescente, ce roman a été pour moi, à l'époque, un très grand coup de cœur. Les qualités de conteuse de Marion Zimmer Bradley ne sont plus à démontrées. Le cycle du Trillium dont les Trois Amazones est le point de départ, offre une belle épopée, avant tout féminine (ce qui ne gâche rien). Ce tome d'introduction nous présentent trois sœurs, trois princesses, aux physiques et au caractères opposés, mais aux destins hors du commun. Un très bon moment de lecture.
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Witch World, Le cycle de Simon Tregarth

Bonjour les amis,

aujourd'hui, un coup de cœur magistral !

Avec WITCH WORLD de Andre Norton aux éditions @mnemos vous entrez dans une œuvre culte écrite par main de maître par son autrice, fondatrice de la fantasy féminine. Amoureux de grande fantasy, la lecture de cette saga phénomène est indispensable, un pur régal. Ce chef d'œuvre reste gravé en vous, son univers, ses personnages, la plume de Andre Norton, tout est grandiose, livré au plus merveilleux.

Dans ce premier tome intitulé Le Cycle de Simon Tregarth, nous sommes propulsés avec Simon, tueur à gages, dans un monde où magie et science se livrent une lutte acharnée. Il rejoint alors les sorcières de l'Escarp menacées par les Kolderiens, aux côtés de Jaelithe, l'amour de sa vie.

D'une plume hypnotique, toute en finesse, en aisance et poésie, Andre Norton entraîne le lecteur à bout de souffle dès les premières lignes d'un récit magistral. Les péripéties, la richesse de son monde, le mystère et la magie enveloppent WITCH WORLD. Suspendu, le lecteur est fasciné par la narration puissante et les émotions des héros. Un monde inconnu dense et cinématographique, des femmes fortes, des gemmes aux pouvoirs magiques des fauconniers, guerriers, et, bien sûr, de l'amour, tous les ingrédients sont réunis dans un grand roman qui est un véritable chef d'œuvre du genre.

WITCH WORLD est la saga phénomène du moment puisqu'elle compte aussi une adaptation en série et, si vous êtes friand de cet univers, nul doute qu'en lisant WITCH WORLD de Andre Norton, vous connaitrez enfin tous les secrets de cette grande histoire. À présent que j'ai lu WITCH WORLD Le Cycle de Simon Tregarth, il me tarde de pouvoir lire enfin la suite !
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Fusée en quarantaine

Vaisseau de l'espace "Le Solitaire" en quarantaine !

Passé le moment surprise et d'incrédulité, tout l'équipage avait compris la signification de ce message. En effet le Code de l'Espace prévoyait trois manières de se débarrasser des astronefs contaminés par des maladies originaires de planètes tout juste découvertes :

Les laisser errer dans le vide jusqu'à ce que mort s'en suive.

Les faire désintégrer par les canons protoniques des croiseurs ultra-rapides de la Patrouille.

Les envoyer percuter la masse incandescente d'un soleil.

La situation semble désespérée...

Tout juste sortis de l'enfer de "Limbo", l'équipage du "Solitaire" se trouve à nouveau confronté un un problème à priori insoluble. Une suite en quelque sorte du précédent livre d'Andrew North "Les naufrageurs de l'espace" un peu plus laborieuse, mais néanmoins distrayante entre deux lectures plus "trapues".
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Tigre, feu et flamme

L'univers créé pour un livre de fantasy est primordial. Ici les auteurs, ils sont trois, ont pleinement réussi cet aspect; le petit royaume de Merina est crédible, sa société et son système de gouvernance aussi. Les motivations et doutes des principaux personnages sont bien rendus, suffisamment fouillés mais pas à l'excès. Quant à l'inévitable lutte entre le Bien et le Mal, elle prend ici une tournure originale, avec un mélange bien dosé de conflits traditionnels et d'interventions divines. Sur cette trame solide, c'est la progression du rythme qui fait la force de ce livre; partant d'une mise en place assez classique suit un crescendo implacable pour en arriver à un dénouement dont la prévisibilité n'ôte rien à sa qualité. Bref j'ai bien aimé l'histoire, me suis attaché à ces reines en difficulté, admiré leur résilience et passé un très bon moment dans ce monde particulier.
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Tigre, feu et flamme

Merina est un port maritime prospère, sillonné de canaux, et gouverné avec sagesse par les trois femmes de la Maison du Tigre. La vie est paisible et la cité est plus habituée au commerce qu'à la guerre... aussi, quand arrive à ses porte l'armée toujours victorieuse d'un empereur avide de conquêtes, la reine Lydana décide, avec l'accord de sa mère Adèle, la reine douairière, et contre les désirs de sa nièce, la princesse Shelyra, de se soumettre.

Les trois femmes vont alors, chacune à sa façon, devoir faire face à l'invasion de leur ville par une armée de mercenaires, par un général sadique et les terrifiants serviteurs d'un mage monstrueux qui veut s'emparer des trois souveraines pour de très sombres desseins. Suspense haletant, histoires d'amour, hideux sortilèges et combats héroïques se partagent ce palpitant récit d'une guerre entre la Lumière et les Ténèbres.



Un de mes livres préférés!



L'histoire est riche, j'aime le fait que chaque chapitre suive un personnage différent (technique que l'on retrouve aujourd'hui dans la série du Trône de fer), les trois femmes qui sont les personnages principaux de l'histoire sont très différentes les unes des autres, mais ce sont ces différences qui font que l'on se retrouve un peu dans chacune d'elles.



A lire clairement!
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Witch World, Le cycle de Simon Tregarth

Simon Tregarth est un voyou qui a des dettes de jeux. On lui propose d’effacer son passé et de fuir dans une autre dimension. Simon accepte et bascule dans le monde d’Estcarp, régi par des sorcières…



Andre Norton est une figure de la littérature américaine de SF. Autrice de nombreux ouvrages, elle s’essaie à la fantasy avec ce premier ouvrage paru en 1963. Les éditions Mnemos publient à nouveau cette œuvre 60 après.



Il faut, à mon sens, prendre en considération la première date de parution de l’œuvre avant de se lancer dans cette lecture. Depuis 1963, la fantasy a énormément eu de succès et a beaucoup évolué. Si ce roman fait figure d’œuvre précurseuse, on peut juger qu’elle a un peu vieilli tout de même. Notre Simon est propulsé dans un monde de sorcières presque sans raison et bien rapidement. Le hasard fait si bien les choses qu’il rencontre et sauve la sorcière d’Estcarp. Il va entrer à son service comme soldat.



Complots, royaumes qui s’affrontent, batailles, sont le lot de ce roman dont la fantasy repose en effet sur une société matriarcale où les sorcières ont des dons psychiques. Nous sommes donc avec une magie moins spectaculaire que ce dont on a l’habitude. La magie repose essentiellement sur la télépathie et la télékinésie. Le worldbuilding n’est pas vraiment développé. On est surtout dans une succession d’actions qui sont d’ailleurs plus racontée que montrées. C’est là où le bât blesse selon moi. J’ai eu l’impression qu’on me racontait une sorte de contes de fée. Ce n’est pas mal écrit; ce n’est pas mauvais en soi. Mais depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et la fantasy a beaucoup évolué. Les personnages paraissent froid et distants d’ailleurs.



L’introduction initiale est très éclairante à ce sujet et je suggère d’ailleurs de la lire avant d’attaquer le roman (contrairement à ce qui est annoncé).



« Witch world » m’a donc permis de découvrir un classique de la littérature fantasy mais j’en resterai là pour cette saga.
Lien : https://carolivre.wordpress...
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Les aventuriers du monde magique : L'arche ..

Je voulais découvrir Alice Norton depuis un moment car bien qu’oubliée en France, elle a assez marqué les esprits pour que son nom soit utilisé pour un prix YA qui est remis pendant le Nebula. Le seul titre que j’ai réussi à trouver d’occasion à un prix raisonnable est celui-ci et à peine terminé le 1er que tous les autres tomes parus en français m’ont rejointe.

Les aventuriers du monde magique est une saga de fantasy jeunesse dès 9/10 ans comme ne le laisse absolument pas penser les couvertures peu habillées typique des années 80/90. Je trouve vraiment dommage qu’on ne les trouve plus facilement et/ou qu'elle ne soit pas réimprimée. Il y a vraiment du bon voire même du très très bon.

Ce premier tome a été publié en 1963 ce qui a toute son importance parce que ce l’univers et les personnages présents sont vraiment en avance sur leur temps. On commence avec un ancien tireur d'élite en fuite au début de la guerre froide. Pour survivre il abandonne notre monde pour atterrir dans ce qu’il semble un monde moyenâgeux. Très vite il découvre que c’est bien différent : la société est menée par des femmes avec des pouvoirs magiques et qu’elle est égalitaire. Tregarth aurait pu se considérer comme venant d'un monde plus développé en mode colon mais pas du tout. Il a une volonté d’intégration qui passe par apprendre la langue et se familiariser avec tout ce qui est son nouveau monde.

C'est le point de départ vers la découverte de différents peuples avec différents fonctionnements qui ne sont pas tous égalitaires voire même où il ne fait pas bon être femme. En parallèle, on a un schéma plus classique d’aventure et de batailles pour sauver le monde avec notre héros guerrier très compétent.

J’aime beaucoup l’association de codes très ancré dans le genre avec le fait d’oser parler de la place de la femme en montrant des gouvernements et sociétés variés. Si un lecteur d’aujourd’hui trouvera le récit classique, il est avant-gardiste pour l’époque et reste je trouve très actuel et adapté aux plus jeunes même si oui le vocabulaire et le style est un peu plus complexe que ce que l’on trouve actuellement pour les lecteurs de cette tranche d’âge.

Le second tome permet de conclure l’action entamée dans le premier tome. J’aime toujours autant en particulier cet équilibre entre les messages et l’action. On continue à explorer d’autres aspects de la place de la femme avec les sacrifices qui semblent aller de pairs avec certaines décisions. Et s’il y avait moyen de ne pas devoir choisir ?

Encore une fois je ferme ce livre en me demandant pourquoi il n’est plus édité, ça mériterait tellement qu’on le remette en avant.
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Le Cycle du Trillium, tome 1 : Les Trois Am..

Thème du combat entre le bien et le mal, entre les Ténèbres et la Lumière. Les souverains d'un royaume paradisiaque ont eu trois filles. Quand elles ont atteint l'âge de 17 ans, le Maître des Ténèbres lance ses monstrueux guerriers à l'assaut de ce royaume. Seules les trois filles survivent et elles commencent alors une quête pour restaurer le paradis perdu, quête qui passe par la connaissance de soi. Très poétique.
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Witch World, Le cycle de Simon Tregarth

Les éditions Mnémos (merci !) m'ont proposé de découvrir ce livre qui constitue apparemment un classique de la littérature de l'imaginaire, fraîchement réédité par leurs soins. Witch World est une saga qui comprend une trentaine de romans et le Cycle de Simon Tregrath regroupe les deux premiers tomes, le Portail et L'Emprise (précédemment traduits sous les titres L'Arche du temps et La vallée dans l'ombre). Je dois avouer que je ne connaissais ni cette oeuvre, ni son autrice (oui, c'est une femme qui se cache derrière ce pseudonyme masculin) pourtant prolifique.

Je vous en propose une critique qui risque d'être souvent sous forme de « oui, mais… », dans le sens où chaque élément positif appelle une nuance. Ainsi, je suis sortie de cette lecture quelque peu mitigée.



Tout d'abord, j'ai été frappée par ce mélange de fantasy – avec de la magie, des sorcières, un univers médiéval, des forteresses et ruelles tortueuses, des bateaux à voiles, etc. – et de science-fiction – voyages spatio-temporels, technologies futuristes liées à l'énergie, à des systèmes sophistiqués de chauffage, d'éclairage ou de communication, sous-marins des Kolderiens. Si Estcarp utilise certaines de ces technologies sans en connaître la provenance, elles sont bien souvent créées et utilisées par les Kolderiens, les ennemis déclarés de ces deux tomes, et sont donc vues comme quelque chose d'abject et de nocif, apportant la mort et non le progrès.

Néanmoins, en dépit de cet aspect plutôt original, j'ai eu du mal à être passionnée par ce récit qui m'a semblé somme toute assez classique et convenu (même s'il ne l'était sans doute pas lors de sa publication originale !). Cette duologie a des allures d'introduction : on voyage sur ces terres nouvelles pour Simon Tregarth comme pour nous, on rencontre les différents protagonistes, on assiste à la mise en place d'enjeux, de questions et de dangers, mais le tout reste superficiel et manque de profondeur, que ce soit dans la psychologie des personnages, dans la résolution des problèmes, dans les scènes d'action qui ne semblent jamais réellement mettre les héros en difficulté, etc.



Andre Norton met en place un matriarcat : des sorcières – seules des femmes pouvant être les détentrices du Pouvoir – dirigent Estcarp. Les sorcières sont respectées, indépendantes, puissantes (mais non parfaites, se montrant parfois fermées face à des possibilités nouvelles) et instaurent une politique relativement pacifiste : Estcarp se défend contre les royaumes adjacents qui rêveraient d'agrandir leurs territoires et de mettre à bas ce gouvernement féminin, mais ne partage pas ce rêve d'expansion au détriment de ses voisins. À ces sorcières s'ajoute Loyse de Verlaine, fille de noble promise à un mariage arrangée, qui se battra pour gagner sa liberté en utilisant uniquement son intelligence, sa ruse et son courage, un personnage qui m'a vraiment enthousiasmée dans le premier tome.

Cependant, les noms étant des sources de pouvoir (une idée que l'on retrouvera dans Terremer d'Ursula K. Le Guin notamment), les sorcières ne peuvent révéler le leur (et n'utilise pas de surnom). Ainsi, malgré toute leur force, elles ne sont définies que par des pronoms, ou « la sorcière », « la femme d'Estcarp », etc., ce qui nuit à l'identification par la lectrice ou le lecteur et empêche toute proximité. Pendant le premier tome, il y a Simon, Koris, Loyse et la sorcière, qui, même si elle a un rôle important, en est moins visible d'une certaine manière (sans parler du fait que l'on a jamais accès à ses pensées) ; j'avoue que j'aurais aimé que ce personnage féminin soit davantage mis en valeur, que la distance avec elle soit un peu abolie. de même, leur Pouvoir est prétendument lié à leur virginité, ce qui pose quelques questions tout de même. de plus, Simon et Koris restent au premier rang et Loyse, fiancée (de son plein gré) dans le second tome, perd alors toutes ses qualités d'aventurière, adoptant le rôle banal et passif de demoiselle en détresse, tombée entre les mains des méchants Kolderiens – ma plus grosse déception vient finalement de ce recul que j'ai trouvé absolument regrettable.

Certes, il ne faut toutefois pas oublier que ces deux tomes ont été écrits en 1963 et 1964 et qu'ils mettaient tout de même déjà bien en valeur leurs protagonistes féminins par rapport à d'autres romans de l'époque, mais ils pâtissent de la comparaison avec d'autres oeuvres.



[Petit spoiler, même si la quatrième de couverture indique déjà que Jaelithe est, pour Simon, « l'amour de sa vie » et qu'il n'y a pas de réelle surprise quand à la suite de leur histoire.]

Dans le second tome du cycle, j'ai apprécié le discours autour de la liberté dans le mariage. Jaelithe, après des années à vivre sans attaches comme sorcière, n'entend pas se laisser brider par leur union et continue de parcourir le territoire en solitaire comme elle le faisait, sans ménager la sensibilité de son époux. Pour Simon, c'est un apprentissage… qui commencera par des pensées exaspérantes, mais permettra de repenser sa relation avec sa femme et aboutira à un réel respect entre eux, avec une collaboration qui renforcera leurs pouvoirs respectifs. J'apprécie énormément retrouver des considérations de ce genre, psychologiques, humains, plutôt que de l'action à outrance. (J'en profite pour signaler que Andre Norton propose un héros qui, même s'il m'a laissé totalement de marbre, n'est ni un séducteur invétéré, ni un gros bourrin, et que c'est quand même bien appréciable.)



Cette lecture n'était pas inintéressante, mais je ne suis pas franchement convaincue pour autant. Ces récits ont des qualités et des points de vue attrayants, mais il m'a manqué tout simplement d'éprouver un intérêt réel et fort pour les personnages comme pour l'intrigue. Or, les premiers ne m'ont fait ressentir aucune empathie, aucun atome crochu, et la seconde n'a pas su me captiver. J'ai bien conscience que certains points sont à replacer dans le contexte des années 1960, mais cela ne change pas mon manque d'enthousiasme pour cette histoire.



À l'heure actuelle, j'ignore totalement si je poursuivrai la découverte de Witch World au fil des rééditions de Mnémos. La longueur de la saga me refroidit ainsi que le manque d'investissement émotionnel lors de cette lecture, mais peut-être la saga se bonifie-t-elle au fil des tomes. Affaire à suivre.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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Witch World, Le cycle de Simon Tregarth



J'ai commencé ce livre il y a trois jours, c'est un véritable coup de cœur !

Je suis tombée en admiration devant ces portraits de femmes dignes et fortes, en admiration devant le héros Simon Tregarth qui est d'un courage,d'une force,d'un respect,d'une loyauté,sans faille ! J'ai suivi Simon dans la découverte de ses pouvoirs, j'ai suivi Loyse de Verlaine dans sa transformation et dans la rébellion de sa condition! Elle a eu le cran de dire non aux obligations de sa cour au profit d'une vie de liberté et ce avec un courage hors norme et une personnalité bien trempée.

Je me suis perdue dans les tréfonds des contrées d'Escarp, sa beauté,ses paysages,ses intrigues, sa quête du bien contre le mal! Ses descriptions de personnages m'ont fait découvrir un roman fantasy incroyable,je suis honorée que les @editionmnemos m'aient fait confiance pour découvrir cette pépite! Les sorcières d'Escarp,ces dames aux mille facettes,m'accompagneront au quotidien de par leur puissance inébranlable et leurs choix de vie! Je ne manquerai pas de diffuser ce roman pour donner force et courage aux filles aux femmes de notre société afin de leur montrer qu'elles peuvent être ce qu'elles veulent et que la liberté d'avoir une vie qui leur appartient n'est pas une option mais un droit !
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Witch World, Le cycle de Simon Tregarth

Witch World est un roman qui m’a laissé un arrière-goût pas spécialement agréable. J’ai trouvé la lecture longue, les moments d’actions sont certes nombreux, mais l’aspect politique est bien trop présent pour vraiment rendre le récit addictif.

Le héros en lui-même a beaucoup trop de facilité dans certaines situations, ainsi que pour réussir à se lier d’amitié avec untel, ou rencontrer comme par hasard une personne qui est pile poil celle qu’il fallait. C’est dommage, car l’univers était mine de rien vachement intéressant, cependant il est beaucoup trop flou et pas assez développé durant les nombreux chapitres.

Au final, je ne suis pas vraiment conquise par cette lecture, que j’ai trouvé bien trop longue malgré le potentiel qui s’en dégage.
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Witch World, Le cycle de Simon Tregarth

Avant de vous parler de ce roman, il me semble important de poser le contexte en parlant de son autrice. Andre Norton (Alice M. Norton de son vrai nom, mais allez savoir pourquoi, elle a préféré prendre le nom d'un homme 👀) a été une figure importante de la SF/Fantasy américaine à son époque (1912-2005), reconnue par ses pairs et le public. Autrice très prolifique, elle a marqué des générations d'écrivains. Witch World est sa série-univers la plus connue. Elle regroupe plusieurs cycles et une trentaine de romans, dont certains écrits en collaboration.

Je ne la connaissais pas (et je suis persuadé de ne pas être la seule) donc un grand merci à Mnémos pour ce travail de mémoire.



Le Cycle de Simon Tregarth regroupe les deux premiers tomes du Cycle d'Estcarp. Ce dernier est le 1er et principal cycle, composé d'une dizaine de tomes. Les 5 premiers ont déjà été traduits par le passé dans la collection Pocket Junior SF que je connaissais très bien. C'est étonnant d'ailleurs que je ne l'ai pas lu à cette époque.



Il s'agit d'une duologie introductive. Les deux tomes s'enchaînent et concluent un premier arc, mais laissent présager moult aventures à venir. Ce n'est donc que le début. On y suit Simon Tregarth, un ancien colonel en fuite, sauvé in extremis grâce à un portail qui le mène dans un autre monde. Mais à peine arrivé, il est témoin de la poursuite effrénée d'une jeune femme par des hommes armés jusqu'aux dents. Bien sûr, il va se porter à son secours et prendre fait et armes pour sa cause. Car oui, la damoiselle (pas si en détresse que ça) est du royaume d'Estcarp, dirigé par une caste de puissantes femmes-sorcières qui doivent se défendre depuis des années contre des voisins plutôt hostiles. Mais dernièrement, la vraie menace vient de la mer avec le mystérieux et très dangereux peuple Koldec qui annihile tout sur son passage.



L'univers de Witch World est un étrange mélange des genres entre portal Fantasy, sword & sorcery, quelques éléments de SF et saupoudré d'un brin de féminisme avant l'heure. On a donc un monde de Fantasy médiévale classique, mais où existent également des technologies très avancées. Tout en naviguant entre les intrigues politiques des différents royaumes, se posera la question des origines de Koldec, des portails, des sorcières, etc.



Ces deux premiers tomes datent de 1963/64. C'est définitivement old school, mais étonnement, ça se lit plutôt bien (je m'attendais à avoir plus de difficulté que ça). Les pages se tournent, les péripéties s'enchaînent et on va parcourir ainsi de long en large une bonne partie de ce monde (un grand merci à Stéphane Arson pour la carte détaillée qui m'a bien servi).

Si l'histoire en elle-même n'a pas à rougir de son côté classique, il m'a, cependant, manqué plus de développement et de nuances que ce soit au niveau de l'intrigue (la facilité avec laquelle Simon va choisir son camp ou être accepté dans ce monde par exemple), du worldbuilding ou des personnages. À part le questionnement sur le rôle homme/femme que j'ai trouvé très intéressant pour l'époque, le reste me laisse un petit goût de pas assez. Il est vrai que c'est un texte écrit à la base pour un public ado ce qui peut s'expliquer, mais c'est surtout, je pense, qu'il souffre de la comparaison avec les standards actuels. C'est donc, à mon avis, un texte à vraiment remettre dans son contexte afin de mieux l'apprécier et ne pas avoir trop d'attentes.



Mon principal problème a été le manque d'attachement aux personnages (en général et principaux en particulier). Il n'y a que Loys de Verlaine que j'ai de suite adoré. C'est la fille d'un petit baron détestable et pilleur d'épaves, promise contre son gré au dirigeant de Karsten (un des royaumes ennemis d'Estcarp). Bien décidée à se faire la malle et vivre sa vie, elle va croiser la route de nos héros et se retrouver embarquer dans leurs aventures. Vraiment, un super personnage que j'ai beaucoup aimé à la narration (mais c'était bien trop court) ! 👍



Je ne peux pas en dire autant pour Simon Tregarth 😅. Ce qui est plutôt embêtant, car l'histoire est racontée à 80 % de son point de vue. Je l'ai trouvé assez creux alors que bon, l'autrice ne nous fait pas le coup du jeune premier. C'est un homme adulte, un soldat avec du vécu et un passé pas très net (mais à peine abordé et vite oublié) donc des aspérités, il devrait en avoir, mais en fait non. Même après 400 pages, je ne sais toujours pas qui il est vraiment.

L'autrice nous propose pourtant un héros qui se questionne énormément. Il a une affinité avec ce monde qui lui est étrangement familier et contre toute attente, il va développer un pouvoir comparable à celui des sorcières. Ce dernier point aurait pu m'agacer (pour une fois que les meufs ont un pouvoir, il y a un mec pour débarquer de nulle part et se l'approprier), mais Andre Norton va ingénieusement choisir d'aller vers la complémentarité plutôt que dans l'opposition.



Autre personnage important : Jaelithe, la sorcière que Simon rencontre et ‘sauve' dès son arrivée. Elle n'aura pas de nom jusqu'à la fin du 1er tome parce que connaître son nom, c'est avoir du pouvoir sur elle 👀. J'aime pourtant ce que l'autrice a voulu faire avec ce personnage. Cette nana a son propre agenda, elle a des responsabilités liées à son pouvoir et elle n'a pas le temps de ménager la fierté ni la masculinité de Simon. C'est même quelque chose qu'elle n'envisage même pas 👏😄. C'est pourtant un personnage que j'ai eu beaucoup de mal à cerner et à aimer pour les mêmes raisons : il m'a manqué de matière et de développement. Elle est lointaine, intouchable, et puis surtout, on n'a quasiment jamais son point de vue. On ne la voit qu'à travers notre héros.



Ce qui m'amène à la vision de la femme dans cette oeuvre (point mis en avant par l'éditeur et qui m'a fait m'y intéresser). Si Estcarp est fondé sur un système matriarcal, c'est bien le seul du coin. le reste du monde étant d'une misogynie très ordinaire (d'ailleurs, les femmes dans cet univers se limitent à des maîtresses/concubines, des épouses/futures épouses et les sorcières). Ces dernières descendent du Peuple aîné, un peuple fondateur à la longévité impressionnante dont seules certaines femmes sont capables d'utiliser le Pouvoir. C'est donc elles qui dirigent le royaume. Comme dit plus haut, leur nom doit rester secret (donc pas d'identité) et, toujours afin de préserver leur pouvoir, elles doivent rester vierges 👀👀👀. Ce dernier point les expose (évidemment) au viol systématique par leurs ennemis, mais aussi au retrait de leur féminité. Elles renoncent à leur statut de femme (parce que c'est bien connu, on ne peut être une femme qu'en ayant eu du sexe et en étant mère) et elles sont décrites à plusieurs reprises comme n'étant pas désirables et maigres, voire masculines (alors que les courtisanes/maîtresses ne sont que rondeurs et volupté… et stupidité et cupidité 😅).

Encore une fois, outre que c'est un ordre établi qui va être questionné par l'autrice, c'est à remettre dans son contexte. Les sorcières d'Estcarp ont inspiré Mercedes Lackey, on pourra aussi en retrouver des échos dans l'ordre du Bene Gesserit de Dune ou dans les Aes Sedai de la roue du temps. Si, à mes yeux aujourd'hui, la place de la femme dans Witch World est très discutable, Andre Norton a définitivement fait bouger les choses. Rien que le fait d'avoir un héros qui ne couche pas avec tout ce qui bouge et qui n'hypersexualise pas les femmes qu'il croise, c'est pour moi extrêmement rafraîchissant. Je pense aussi que l'autrice souhaitait montrer que même un système matriarcal n'est pas sans faille et que la solution se trouve plutôt dans l'équilibre des forces/sexes. Je le disais plus haut au sujet de Simon et de son accès au Pouvoir, Andre Norton choisit l'angle de la complémentarité et elle le démontrera avec le couple Simon/Jaelith.



Pour conclure, je dirai que Witch World est une lecture enrichissante surtout prise dans son contexte. Car malgré les péripéties, ce mélange particulier de SF et de Fantasy et les images féminines fortes, il m'a manqué de matière et de nuances. C'est le genre de lecture que j'aurai adoré ado, mais qui ne me suffit plus aujourd'hui. Cela dit, je suis ravie d'avoir découvert cette autrice qui a su questionner le genre à son époque et qui a ouvert la voie à d'autres.



Merci infiniment aux éditions Mnémos pour le service presse et pour m’avoir donné l’opportunité de découvrir cette grande dame.
Lien : https://fourbistetologie.fr/..
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