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3.93/5 (sur 4054 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Puteaux , le 04/09/1968
Biographie :

Jo Witek est une écrivaine française.

Elle a fait des études d'art dramatique à Paris. Au départ comédienne, conteuse et animatrice d’ateliers théâtre pour enfants, elle se dirige assez vite vers l’écriture. D'abord pour le cinéma, en tant que scénariste, lectrice et conseillère aux acquisitions de droits vidéo.
Elle a également été journaliste et rédactrice.

C'est en 2009 qu'elle commence à écrire des romans, des documentaires et des albums pour la jeunesse.

Certains la connaissent pour ses albums traduits aux USA et dans une dizaine de langues: "Dans mon petit cœur" (2013), "Le ventre de ma maman" (2011) (La Martinière jeunesse), d’autres pour ses thrillers décapants publiés chez Actes Sud Junior: "Peur Express" (2012), "Un hiver en enfer" (2014) ou pour ses héros à la langue libre et bien pendue: "Journal sentimental d'un garçon (presque) parfait" (2014).

Elle reçoit de nombreux prix dont le Prix Crédit Agricole de la Fête du livre de Brive La Gaillarde 2012 (catégorie 12-14) pour "Récit intégral (ou presque) d’une coupe de cheveux ratée" (2009), le Prix de la Ligue de l'Enseignement 2013 du Morbihan, le Prix Ado en Colère (Nord-Pas-de-Calais, Arras) 2014 et le Prix littéraire des collèges du Territoire de Belfort 2013 pour "Mauvaise connexion" (2012), le Prix Ados de la ville de Rennes 2015 pour "Rêves en noir" (2013), le Prix Sésame 2016 pour "Trop tôt" (2015), le Prix des Lecteurs du Mans et de la Sarthe 2019 pour "Une fille de..." (2017).

Avec à son actif une trentaine d'ouvrages pour enfants, elle est membre de la Charte des auteurs et des illustrateurs jeunesse.

Elle a quitté Paris en 2002 et réside près de Béziers, dans l'Hérault.
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Source : http://www.autour-des-auteurs.net
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Bibliographie de Jo Witek   (57)Voir plus


Entretien avec Jo Witek à propos de son ouvrage Mentine, Tome 1 : Privée de réseau !



Mentine, votre héroïne est précoce et souffre d’hypersensibilité. Pourquoi avoir choisi de mettre en scène une narratrice au caractère si particulier ?


Avec Mentine, c’est d’abord l’envie de parler de curiosité intellectuelle, de la joie d’apprendre, du plaisir de lire. Pour passer de nombreuses heures en collèges et lycées, en observant et discutant avec les jeunes, je sais combien l’intelligence n’a pas bonne presse. Pour certains, aller au CDI relève de courage et dire qu’on adore le latin… là c’est héroïque. Cela m’inquiète. En tant que femme, citoyenne, auteure, mère aussi. Il est temps de redonner une place privilégiée aux intellos ! Jamais on ne remettrait en cause le succès d’un sportif de haut niveau, alors pourquoi dévaloriser les grosses têtes, les bosseurs ? Mentine est née de ce constat. J’aime utiliser l’humour et la légèreté pour parler de sujets très sérieux. Quant à son hyper sensibilité, c’est presque autobiographique et c’est je le crois ce qui m’a fait écrire.



Comme tous les adolescents de son âge, Mentine est hyper connectée, à son téléphone autant qu’à son ordinateur. Votre récit semble trahir un regard négatif de votre part sur ce phénomène. Est-ce le cas ? Le livre est-il le résultat d’une envie de dénoncer les effets des réseaux sur les enfants ?


Mon héroïne est hyper connectée, car nous le sommes tous aujourd’hui. Et les adultes sont parfois plus accrochés à leur portable que les jeunes ! Je ne dénonce pas les réseaux sociaux, je m’interroge simplement sur la place que nous laissons à la rêverie, au doute, à la réflexion, à l’imagination qui ne peuvent se réaliser que dans la solitude. Savoir décrocher, cela s’apprend. Privée de réseau, est plus une invitation à la prise de conscience du temps que nous passons sur nos machines, qu’un jugement. Les outils existent, à nous de savoir garder le contrôle sur elles et de transmettre cette nécessité aux jeunes.



Punie, l’héroïne est envoyée passer l’été dans le Larzac chez un ami de sa grand-mère, sans téléphone ni connexion internet. Votre regard sur les parents semble sévère dans le roman et ils apparaissent comme la cible de votre critique tout autant que les enfants. Est-ce volontaire ? Quels sont les maux dont souffrent les parents d’aujourd’hui selon vous ?


Oui, Mentine est punie. C’est même la base de la série. Comment punir ? Le faut-il ? Qu’est-ce qu’une punition juste ? Et cette question dans le roman est posée des deux points de vue : parents et ados. C’est à la suite d’un débat avec des collégiens que j’ai eu cette envie de traiter ce sujet. Un jeune dénonçait le comportement laxiste de ses parents. Le monde à l’envers ! Je lui avais alors demandé : — tu voudrais que tes parents te punissent davantage ? Et le jeune m’avait répondu : — oui, quand je dépasse les bornes. Et quand ils me punissent, il faudrait qu’ils aillent au bout de leur punition, sinon, c’est nul. Privé d’ordi pour un mois, et je récupère mon ordi trois jours plus tard ! Ça ne sert à rien !
J’ai aimé son point de vue. En tant que mère, c’est compliqué d’être juste et surtout de tenir la privation, la punition. On a tendance à lâcher un peu vite. Ça embête tout le monde une punition, ça bouleverse nos rythmes de vie hyper organisée. Les parents de Mentine cherchent des solutions, leurs punitions sont parfois excessives, ils sont maladroits, ils expérimentent, bref, ils sont comme tous les parents... en perpétuel apprentissage !



Une fois installée dans le Larzac et passé quelques crises, l’adolescente finit par redécouvrir certains plaisirs de la vie qu’elle avait oublié. Selon-vous, les séjours au vert seraient bénéfiques à la jeune génération ?


Mentine atterrit en pleine nature. Cela m’amusait de plonger une petite urbaine hyper connectée face à un vieux berger bourru. N’y voyez aucun message curatif ! Plonger l’action dans le Larzac est un prétexte à une rencontre, pas une solution éducative, et c’est aussi un petit clin d’œil que je fais à l’ancienne Parisienne (un peu prétentieuse) que j’étais et qui vit désormais en région, et qui y vit très bien !



Par ailleurs, enfant précoce, Mentine n’assume pas son intelligence et joue à la mauvaise élève. A plusieurs reprises vous évoquez au cours du récit la gêne que peuvent ressentir les bons élèves à vouloir s’instruire. Pensez-vous que notre société prône l’amusement et la superficialité au détriment de la connaissance et de la réussite ?


Oui, il suffit d’allumer la télévision pour s’en rendre compte. Même la radio. Il faut rire, toujours et encore, de tout, sur tout avec n’importe qui ou au contraire s’effondrer collectivement. Le drame ou le rire et toujours la facilité. Nous sommes toujours dans l’affect, si peu dans la réflexion, la distance, l’élégance des rapports humains. On ne reçoit pas un prix Nobel de littérature ou de sciences comme un participant de télé-réalité. J’aimerai que le savoir soit valorisé au même titre que l’engagement, la pugnacité, ou la vraie fantaisie. Tout me semble tiède et tiré vers le bas, alors que des gamins sont hyper brillants, curieux, on les freine ! J’aimerais voir autant de salles de répétitions de théâtre, de musique, de lieux dédiés aux ateliers d’arts ou de sciences dans les villages que de stades de foots ou de terrain de pétanque ! Même si j’aime la pétanque !



Petite parisienne gâtée, votre héroïne découvre assez rapidement, au contact du monde paysan, que son système de valeurs est loin d’être universel. Finalement, nous serions tous “le plouc de quelqu’un” dans les yeux de Mentine. Pensez-vous effectivement que le mélange des genres est un remède aux préjugés et une aide pour mieux grandir ?


Oui, on est tous le « plouc », « le ringard », le non-initié de quelqu’un. Et pour répondre à votre question, oui, évidemment qu’il faut se mélanger. Hommes, femmes, enfants, ados, personnes âgées, personnes souffrant d’un handicap, malades, religieux, agnostiques, pauvres, riches… J’arrête là. Mais où ? Quand ? Comment ? Il ne faut pas attendre des décisions politiques, des créations de nouveaux lieux de vie, il faut juste refuser de se faire enfermer dans des boîtes (commerciales souvent, nous sommes des cibles). J’adore les rencontres en bibliothèque par exemple avec les adultes et les adolescents, voire les grands-parents. C’est rare, mais que c’est bon et pour tout le monde en général ! J’aime quand les adultes s’invitent en littérature jeunesse et qu’ils y prennent du plaisir. J’aime quand toute la famille a lu mon roman ! Et c’est d’ailleurs souvent le cas avec Mentine.



Pourquoi avez-vous choisi d’écrire pour la jeunesse et pas pour les adultes ? Dans quel état d’esprit êtes-vous lorsque vous choisissez vos mots, adressés à un public dont vous ne faites pas partie ?


Si, je fais partie de la jeunesse, même du haut de mes 47 ans ! Mes héros ont entre 10 et 17 ans, ce n’est pas une obligation, c’est ce qui m’anime, cette jeunesse en nous adulte, cet état excessif, à fleur de peau, cette envie de tout changer, ou de tout bousiller, cette incroyable envie de vivre en frissonnant. Je suis une adolescente de cœur, c’est pourquoi je suis publiée en jeunesse. Ce n’est pas un effort, ni une volonté, c’est mon souffle.



Pour finir, allons-nous bientôt retrouver Mentine dans de nouvelles aventures ?


Oui. Mentine, Tome 2 : Cette fois c`est l`internat ! et Mentine 3 se prépare pour mars. Accrochez-vous, car cette fois, elle ne dépassera pas les limites des parents, elle les fera éclater en morceaux ! J’en profite pour préciser que je suis ravie des couvertures et dessins de chapitres de Margaux Mottin. Elle a tout de suite très bien
adulte, cet état excessif, à fleur de peau, cette envie de tout changer, ou de tout bousiller, cette incroyable envie de vivre en frissonnant. Je suis une adolescente de cœur, c’est pourquoi je suis publiée en jeunesse. Ce n’est pas un effort, ni une volonté, c’est mon souffle.



Entretien réalisé par Marie-Delphine

Découvrez Mentine, tome 1 : Privée de réseau de Jo Witek aux éditions Flammarion :


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Le cahier d'activités littéraires du Salon fait son grand retour pour cette 8ème édition du Parc d'Attractions Littéraires. Au programme : coloriages, courses d'escargots, initiation à la langue des signes française... Autour de l'univers de 11 artistes, le Salon vous a concocté un cahier de vacances sur la thématique de « l'esprit d'équipe » : - Sarah Cheveau - Anne-Margot Ramstein - Clémence Sabbagh et Magalie le Huche - Jo Witek et Stéphane Kiehl - Chloé Wary - Colas Gutman et Marc Boutavant - Camille de Cussac - Magalie Bardos Les cahiers seront offerts à tous les enfants et leurs familles du 29 juin au 6 juillet au Parc Georges-Valbon, puis du 11 au 24 juillet dans plusieurs villes du département de la SSD et en Ile-de-France. En savoir + : https://slpjplus.fr/estival/les-dates-du-parc-dattractions-litteraires/

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Citations et extraits (747) Voir plus Ajouter une citation
Je m'appelle Julie Nottini. J'ai dix-huit ans. Mon cas n'est pas unique.
Nous sommes des milliers de filles chaque année à nous sentir sales, honteuses, souillées. La plupart d'entre nous n'évoquent jamais ce qui leur est arrivé et préfèrent se taire. Elles font comme si ce n'était pas grave. Elles baissent la tête et poursuivent leur chemin.
C'est ce que j'ai fait, au début. J'avais honte. Difficile de raconter une humiliation sans se salir, salir sa famille, son avenir. Difficile de décrire ce qu'on voudrait fuir à jamais.
Trouver les mots justes, se replonger dans un passé qui blesse... Pas facile de raconter ce genre d'histoire. On craint toujours que les gens ne nous croient pas, nous accusent de mensonges, nous jugent.
On se sent si coupable d'avoir été abusée. Le vrai coupable le sait bien, lui. Il en use souvent pour dissimuler son crime et poursuivre ses méfaits en toute impunité.
Contrairement à ce que je pensais, la violence entre garçon et fille ne fait pas toujours de bruit. Parfois, elle s'immisce en douceur dans les chambres adolescentes. Elle peut même prendre le visage de l'amour. Tu te sens en confiance, aimée, adorée, alors tu ouvres grand ta porte... et la caresse se transforme en coup.
Si je raconte mon histoire, c'est pour briser d'autres silences que le mien.
J'écris aussi pour me reconnecter à ma vie.
Je m'appelle Julie Nottini, j'ai dix-huit ans, je suis une fille parmi tant d'autres.
Tout cela s'est passé il y a quatre ans.
[prologue]
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Je n'en revenais pas. J'avais une marraine, comme dans les contes de fées. Une marraine super punk qui n'avait pas sa langue dans sa poche. Elle me plaisait.
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Je sais que les vrais héros sont ceux que les gens aiment, mais aussi ceux qui savent aimer. Ceux qui rendent les gens plus forts, au lieu de se croire les plus forts.
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Il enviait les adolescents de son âge. Ceux que leur mère gonfle. Ceux qui n'en peuvent plus de l'ingérence de leur petite maman dans leur vie. Ceux qui se font une joie de traîner les pieds pour rendre leur mère folle de rage. Lui, il pouvait faire ce qu'il voulait, cela n'avait aucun impact. Qu'il soit heureux, malheureux, insupportable, malade ou en pleine santé, cela ne changeait rien. Toujours ce même regard triste qui barrait tout espoir de rentrer en contact avec elle. Alors, il jouait du piano [avec elle] pour profiter de cette petite goutte de complicité.
(p. 22-23)
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"Moi, je ne suis pas une enfant de l'amour, je suis une fille de passe, ça calme et ça tue d'entrée de jeu les rêves romantiques en rose et bleu.
Une fille de passe, c'est presque joli à entendre.
Les mots meurent parfois, ils déguisent si bien la puanteur du monde......."
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Était-ce ça de sortir de l'enfance ? Découvrir la laideur de la société avant d'y être sauvagement projetée ?
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Depuis la mort de son père, blesser les autres était à peu près la seule sensation vivante qu'il ressentait. Pas tout à fait du plaisir, mais quelque chose en lui qui se remettait à vibrer dans ces moments-là.
(p. 71)
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J'ai senti l'enfer pointer. Je ne connaissais ni le Larzac ni Raoul, mais rien qu'à leur sonorité, ces deux mots avaient la tronche du désespoir. (p. 23)
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Je me suis sentie moche. Vieille, aussi. Lourde, avec ce ventre encore plat, mais qui prenait toute la place. Qui m’étouffait. Qui m’éloignait de mes parents.
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Le soir, j'ouvre ma boîte et tous les sourires de la journée illuminent le plafond de ma chambre. Oh! Comme ça brille !
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