Dans sa musique chantée, Bach s'inspire du sens des paroles sur lesquelles il compose, pour former les motifs qu'il y joint. Il les modèle avec soin d'après les mots du texte, en s'efforçant d'interpréter, à l'aide d'images musicales, quelque chose des idées qui s'y trouvent exprimées. On reconnaît partout qu'il s'ingénie à les évoquer et qu'il tente de les représenter, aussi nettement et aussi complètement que possible. En cela, il suit la coutume des musiciens du XVIIe siècle, formés par l'exemple des Italiens à l'usage de la déclamation lyrique.
Descartes nous a certifié que « la fin de la musique est de nous charmer, et d'éveiller en nous divers sentiments ». Comment il s'efforce de prouver que, par tous ses éléments, la musique satisfait aux lois de la jouissance de l'esprit, nous l'avons vu. Nous savons donc de quelle manière, d'après Descartes, elle nous délecte. Il nous reste à connaître par quels moyens, suivant l'auteur du Compendium, elle nous émeut. Sur ce point, nous recevrons fort peu d'éclaircissements. Descartes se borne à constater le pouvoir expressif de la musique.
D'après les archives du lycée, Jean-Sébastien s'en alla parce qu'il n'avait plus d'hôtes pour le nourrir. Remarquons cependant qu'il était en mesure de subvenir, pour une part assez considérable, aux dépenses de son frère. Les élèves qui chantaient au choeur recevaient une certaine somme d'argent pour leurs services. On les payait pour les enterrements et pour les mariages.
Mais s'il faut exprimer une émotion de l'âme, le compositeur aura plus d'égard à celle-ci, qu'aux mots séparés, non point qu'il ne puisse les considérer particulièrement, en aucune manière, mais il ne doit point exprimer spécialement les mots qui sont opposés à l'émotion dont il s'agit.
Quand Heinrich Schütz est envoyé vers lui, Giovanni Gabrieli a, par-dessus tout, la renommée d'enseigner mieux que personne. Andrea Gabrieli était déjà considéré comme un professeur de composition incomparable.
La musique a le privilège d'occuper toute notre âme. Elle l'éveille en même temps qu'elle la charme : on en jouit à peine, et le plaisir qu'elle offre est déjà plein de pensée. L'esprit s'émeut dès la première atteinte des sons. Ils n'ont point de murmure si furtif, qu'ils ne provoquent un jugement de notre raison et, à mesure qu'ils persistent et s'organisent, ils captivent l'intelligence aussi bien que les sens.
Descartes donne à son traité de musique le titre de Compendium Musicae C'est sous ce titre de Compendium que l'on désignait, dans les écoles de philosophie et de théologie, les précis destinés aux élèves. Ce titre s'applique à un grand nombre de livres de théorie musicale.
Des qu’il eut entendu le petit Schütz, Maurice de Hesse aurait voulu l’enrôler parmi ses chanteurs. Pour obtenir de ses parents qu’ils y consentissent, il leur proposa de faire élever Heinrich dans la pratique « de tous les bons arts et des louables vertus ». Tout d’abord, il leur parut imprudent de laisser aller à l’aventure un enfant aussi jeu ne, et ils ne cédèrent pas au désir du landgrave avant qu ’il eût renouvelé sa demande par écrit; ils voyaient bien, d ’ailleurs, que leur fils était impatient d ’étudier dans le grand livre du monde, et de s ’éprouver soi-même. Le 20 août 1599, Christoph Schütz remit Heinrich aux maîtres entretenus par le prince, à Cassel.
Tout ce qui pouvait modeler l'esprit tendre de Bach était ainsi mélangé de religion, de poésie de la nature et de musique. Dans la pratique de cet art, son père, le violoniste Johann Ambrosius, fut son premier maître.
Propagée par Paul Siefert à Danzig, par Johann Lorentz à Copenhague, par Gustaf Duben à Stockholm, cette doctrine, que nous voyons si scrupuleusement recueillie par les maîtres de Hambourg, aurait certainement, où qu'il étudiât, servi de règle à Dietrich Buxtehude. Mais on peut croire qu'il la tint des Hambourgeois eux-mêmes, et, si nous ne possédons aucune preuve de son apprentissage à Hambourg, près de ces musiciens fameux, nous savons du moins que son esprit ne devait être occupé que de leurs exemples et de leurs préceptes, tant le raisonnement de leur renommée l'environnait.