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4/5 (sur 1 notes)

Nationalité : France
Biographie :

André Valery est l'auteur du roman " Des hommes dans la forêt" publié pour la première fois aux édtitions Loubatière, il a lui-même travaillé pendant 40 ans dans une exploitation forestière, milieu qui a inspiré son ouvrage.

Il est aussi connu pour avoir mis au point avec Maurice Beaudet la technique particulière des transports par câbles-lassos, une spécialité pyrénéenne.

Source : www.editions-cairn.fr
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
On a beaucoup glosé et on émet toujours de nouvelles hypothèses au sujet des techniques qu'ont pu utiliser les Égyptiens pour transporter, il y a 5000 ans, d'énormes blocs de calcaire jusqu'aux pyramides de Gisey ou bien des obélisques, des statues et des sarcophages, depuis les carrières de granite rose d'Assouan jusqu'aux temples de Louxor ou de Karnac. Mais personne n'a jamais parlé des exploits qu'accomplissaient journellement jusque vers les années 50, au cœur des forêts pyrénéennes, des hommes rudes, forts et astucieux, pour déplacer d'invraisemblables masses de bois avec la plus simple des machines, le sapic, le rustique levier des forestiers. Constitué d'un long manche de bois de hêtre ou de frêne, emboîté à un angle de 100 ou 110°, dans la douille d'un bec d'acier de trente centimètres, bien affûté et trempé à son extrémité, il permettait à un lanceur possédant bien son art, de soulever et de déplacer, non pas des obélisques mais des grumes et de les amener jusqu'aux glissoires.
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Comme nous ne sommes pas ici pour nous dévorer à belles dents, je préférerais le français. Je pourrais alors mieux expliquer à mes nouveaux amis, que si mes coupes de montagne sont arrêtées cinq mois par an, c'est que pendant tout l'hiver elles sont enfouies sous un à deux mètres de neige. Dans mon métier, aux contraintes administratives connues de tous, on doit ajouter celles, tout à fait imprévisibles, de la nature. Et ces lois mystérieuses, il n'y a, pour nous forestiers, que la forêt pour nous les apprendre.
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La forêt, pour être pérenne, pour traverser le temps malgré les agressions dont elle est périodiquement l'objet et devenir avec les ans de plus en plus belle et majestueuse, a besoin de l'intervention intelligente des hommes. Bien sûr, ceux-ci ont, dans le passé, souvent abusé d'elle. Mais, sur le versant nord des montagnes pyrénéennes, le relief difficile l'a protégée de l’appétit des bergers et des agriculteurs ; et la forte pluviosité a pansé et guéri ses plaies et ses brûlures. Après avoir connu bien des vicissitudes, elle atteint actuellement une ère où les connaissances sylvicoles et une règlementation efficace ont transformé ses ennemis inconscients en auxiliaires indispensables.
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José, le plus déluré des câblistes de Luigi, avait à peine un peu plus de vingt ans. Venu en France deux ou trois saisons auparavant, dans une équipe de bûcherons, il avait très vite été attiré par le travail du câble. Volontaire, au début, pour donner quelques coups de main à Luigi, il était devenu un de ses meilleurs éléments. Grand, mince, très souple et très musclé, il ignorait le vertige et la peur; il prenait à plaisir à grimper au sommet des pylônes les plus hauts pour aller y boulonner dans des conditions difficiles à un chapeau ou une contrefiche. Ses camarades disaient que le vide l'attirait, lui procurait une sorte de jouissance.
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- Mais pourquoi, à ce moment précis de notre histoire, cet intérêt soudain du pouvoir central pour la forêt? demanda un scieur. Même de nos jours, nous ne connaissons pas cet engouement. Possesseurs de la plus grande forêt de l'Europe de l'Ouest, nous n'avons jamais eu, en France, de ministère de la Forêt! Et rares sont les ministères de l'Agriculture - car, chez nous, c'est l'Agriculture, curieusement qui gère la forêt - qui portent un réel intérêt à celle-ci.
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Les affaires n'avaient sans doute pas été également bonnes pour tous, mais toutes les bêtes s'étaient vendues et les bourses n'étaient pas vides. Le vin donnait de la couleur aux visages déjà burinés par le soleil, et un timbre particulier aux voix. A une table du fond, quatre hommes, assis côte à côte commençaient à chantonner, chacun penchant sa tête sur l'épaule du voisin, à la recherche d'un ton commun au groupe. Ils se seraient bientôt tacitement mis d'accord et sur le ton et sur le premier chant, en basque souletain bien entendu, pour eux, pour le plaisir, sans s'occuper des voisins. Et, peu à peu, de pintous en pintous, la puissance des voix d'abord contenues, se libèreraient et atteindraient une telle intensité que les vitres de l'auberge en vibreraient et que les verres sur le vieux vaisselier de merisier, se mettraient à trembler.
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Admirez, la hêtraie, Schlumbach. Elle passe à cette saison par toutes les nuances du roux entre l'étage des fougeraies et celui des estives. En bas, c'est l'or des feuilles. Au sommet, au ras de la masse noire des sapins, c'est un mauve composé par des myriades de petits bourgeons formés dès le mois d'août tout le long des rameaux maintenant dépouillés de feuillage. Entre les deux, une masse pourpre, un camaïeu illuminé par taches par des bouquets flamboyants, rouges, écarlates, jaunes, cuivrés, orangers, parfois presque blanc et soulignés par endroits par le vert foncé d'un sapin sévère perdu dans tous ces ors. Les ravins marquent le relief et dessinent dans l'immense massif leur patte d'oie en noir bleuté évoquant de sombres et inquiétantes cascades, dangers invisibles masqués par la beauté du couvert.
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Les vêtements, différents selon les origines géographiques des équipes, furent vite trempés. Espalderas en peaux de mouton, vestes, tricots, bérets, chapeaux, suroîts, rien ne résiste réellement à la pluie. L'eau s'infiltrait sous les coiffures, dégoulinait sur les cheveux, gagnait les nuques, les dos, baignait peu à peu tous les corps, jusque dans les chaussures, les bottes et les abarcas. Chaque pas provoquait chez chacun le double bruit de compression et de succion, selon que le pied descend dans la chaussure pleine d'eau ou qu'il tente de la soulever pour amorcer le pas suivant. De plus, le sol du sentier mouillé, tassé par le piétinement quotidien des équipes, luisant de l'eau qui ruisselait dans la pente, était glissant comme une patinoire, ce qui rendit la marche très difficile.
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Le village eut l'impression de voir arriver un cirque. Les gamins, comme un essaim de mouches, vinrent tourner autour des véhicules poussiéreux aux fortes odeurs d'huile, de graisse chaude et de gas-oil, essayant d'identifier le matériel dont ils étaient chargés à ras bord. Les jeunes filles et une poignée de femmes mariées encore prêtes à céder à quelque folie, essayèrent discrètement depuis leur fenêtre, souvent même cachées derrière leurs volets, d'apprécier si, parmi les nouveaux arrivants, il n'y en aurait pas un capable de donner corps à leurs rêves. Les fiancés, les pères et les maris, se posèrent les mêmes questions, se préparant éventuellement à défendre leur bien contre tout intrus trop séduisant ou trop entreprenant.
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Leur progression était épuisante, car, si les arbres étaient beaux, le sous-bois l'était moins. Sous la futaie se succédaient des peuplements serrés de buis plus grands qu'eux, et, dans les clairières, des semis naturels de jeunes hêtres, drus comme des cheveux. Ils devaient foncer, mains en avant et se frayer un passage, tels des sangliers. Ils reprenaient parfois leur souffle dans des parties obscures, où la forêt, trop dense, étouffait toute végétation en sous-étage. Il leur semblait alors marcher sur un tapis, entre les piliers de quelque cathédrale, dont l'ombre mystérieuse était illuminée, de temps en temps, par un rayon de soleil, tombé des hauteurs, à travers le feuillage doré, comme filtré par un immense vitrail.
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