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Citation de Lounima


"La mère Pina, soixante-dix ans, teint cireux, et corps recrénillé comme un vieux sarment, était toujours gaunée avec la même robe, noire autrefois, qui tirait sur le verdâtre, d'un grand châle qui lui arrivait aux chevilles et d'un foulard couleur crotte de chien malade, sous lequel elle cachait ses cheveux blancs. Elle coltinait toujours sur son dos un sac rempli d'une bardouflée de plantes. Elle partait à pied de Gallotta, un village sur la montagne, avant le lever du soleil, pour faire sa tournée à Vigàta. Car la mère Pina savait des plantes pour tout, chez l'homme comme chez la femme.
Mal de tête ? Mal de ventre ? Mal à la poitrine ? Mal aux yeux ? Mauvais sort ? Manque d'appétit ? Manque de vigueur dans la troisième jambe ? Sang du mois trop abondant ? Grossesse qui ne venait pas ? Fluxions qui ne passaient pas ? Difficulté à caquer ? Rhume rebelle ? Amour malheureux ? Tromperie conjugale, masculine ou féminine ? Brouilles familiales ? Vieillards qui rechignaient à défunter ? Jeunettes qui avaient mis au levain et ne voulaient pas l'enfant ? Mal de dents ? Etourdissements ?
Les plantes de la mère Pina soignaient tout cela et le reste. Mais, en cas de besoin, l'ancienne pratiquait un autre métier. A force de courater par monts et par vaux, elle connaissait son monde comme personne, c'est pourquoi, à ses moments perdus, elle acceptait d'arranger des mariages." (Fayard - p.28-29)
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