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Critiques de Andrea Mutti (82)
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Campus Stellae, sur les chemins de Composte..

J’ai été attirée par la couverture et par le titre. Vous le savez, le Moyen Âge, c’est mon dada ! Aussi, je vous entraîne avec moi sur les chemins de Compostelle dans cette série de 4 tomes qui, je le sens à la lecture du premier, ne va pas nous laisser de répit !



1255. Deux personnes entrent dans la cathédrale du Puy, visiblement à la recherche de quelque chose de particulier. Gaudry, l’un des deux, se dirige vers une statuette et en sort un document. Ce serait un indice pour découvrir un trésor ramené d’Égypte pendant la 7ème croisade. Mais il ne se méfie pas de Paul, son compagnon, qui sort une dague. Il se défend et, sans le vouloir, le fait passer de vie à trépas. Quelques décennies plus tard, l’affaire reprend de l’ampleur lorsqu’un meurtre a lieu à Aubrac, au monastère. Le père abbé décède non sans avoir confié son secret au fils de Gaudry, Amaury, qui va se lancer dans cette quête.



Je suis un peu mitigée quant à cet album. Autant j’ai trouvé les dessins et les couleurs plutôt en accord avec l’histoire, autant celle-ci m’a paru, à certains moments, assez confuse. J’ai dû revenir en arrière, certaines fois, pour bien en comprendre toute la teneur. On verra si cela perdure…
Lien : https://promenadesculturelle..
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Nero, Tome 1 : La cinquième victime

Arkhangelsk (Russie).

Le « Fossoyeur » est de retour. Un homme gît sur le sol, vidé de son sang, les mains sur le ventre. Il porte des traces de coutures au visage…



Un an plus tôt. Brescia (Italie).

Giuliano Nero, ancien flic devenu détective privé, s'apprête à sortir alors qu'un homme se préparait à sonner chez lui. Sa fille, Silvia, qui venait d'avoir 26 ans a été égorgée. Au commissariat où il se trouvait avec son épouse, il a croisé le regard de celui que les autorités présentent comme l'assassin, Massimo Scalia. Il est persuadé que ce n'est pas lui l'assassin car il a vu dans les yeux de cet homme une peur terrible. Pourtant, Massimo est le coupable idéal : il s'est présenté au commissariat et a avoué le crime au lendemain du meurtre de la jeune fille, Silvia Zacchini. Il aurait commis son crime dans une scierie. Massimo Scalia n'est pas inconnu de la justice. Il avait violé une femme. Il avait été condamné à une peine de deux ans de prison. On l'avait envoyé en hôpital psychiatrique et en avait été libéré un an plus tard. Affaire résolue ! La police est contente et il ne reste plus qu'à condamner Massimo Scalia… Monsieur Zacchini n'y croit pas. Nero non plus ! Il n'apprécie guère les solutions trop simples. Il accepte d'enquêter…



Critique :



Voilà un polar italien qui se déroule dans une Italie d'où le soleil s'est taillé pour laisser la place à une pluie qui crée une atmosphère glauque et dépressive. J'ignore ce que vaut le scénario d'Alex Crippa vu que l'histoire est loin d'être terminée à la fin du premier tome. L'ancien flic dépressif mène l'enquête avec intelligence sans pour autant découvrir l'assassin, le vrai, pas celui qui accepte d'endosser le crime. Paru en 2006, je risque d'éprouver quelques difficultés à mettre la main sur les albums suivants. Il y a peu de chances que je connaisse un jour le fin mot de l'histoire et notamment pourquoi le récit débute à Arkangelsk…



Les dessins d'Andrea Mutti rendent bien l'atmosphère désespérante du scénario. Froid, pluie et brume sont au rendez-vous et les scènes d'intérieur ne jouissent pas d'un éclairage fabuleux. L'ambiance est plutôt réussie. Il va de soi que je ne serais pas fâché de connaître la suite…

Trois albums de Nero ont été publiés chez Casterman.

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Rebels : La naissance du rêve

En lisant ce comics, ne vous attendez pas à voir s’exposer devant vos yeux l’intégralité de la guerre d’indépendance des États-Unis d’Amérique.



C’est une œuvre beaucoup plus personnelle qu’a conçue Brian Wood. Elle lui a été inspirée par son besoin d’exprimer que l’on peut être patriote sans pour autant adhérer à la politique des divers Faucons qui se sont succédés au gouvernement.

Pour une bonne moitié, Brian Wood concentre son propos sur « la première milice américaine » : les Green Mountain Boys qui harcelèrent les habits rouges dans ce qui deviendra l’état du Vermont. Tout est vu à travers les yeux de Seth Abbott, un jeune homme de moins de vingt ans obligé de murir très tôt, taciturne, peu loquace bien qu’il soit bon orateur, mais excellent soldat et qui connaît son pays mieux que le fond de sa poche. Seth est marié à Mercy qui va beaucoup souffrir de son absence. J’aurais souhaité voir cette courageuse jeune femme plus présente dans le récit, bien que chacune de ses apparitions marque.



Ce n‘est pas un récit de guerre. On passe autant de temps dans le conflit qu’à couper du bois, nettoyer les alentours de la ferme et raccommoder les vêtements. C’est la difficile vie quotidienne de cette époque que veut nous faire sentir l’auteur, au-delà des contraintes liées à la guerre. C’est intimiste dans le sens où l’on passe beaucoup de temps dans les pensées de Seth.

La guerre est là cependant, certaines scènes de bataille marquent suffisamment. Quand, comme moi, on n’en connaît pas les détails, c’est assez difficile de s’y retrouver. Il faut juste se laisser porter.



La deuxième partie s’éparpille dans de multiples directions, donnant la parole à une jeune imprimeuse, à un indien de la tribu Chaouanon (ou Shawnee) et même à un soldat anglais issu des bas-fonds de Londres. Si ces récits sont forts, ils sont aussi courts. Ils laissent seulement le temps de regretter que chaque personnage n’ait pas bénéficié d’un nombre de pages plus important. Une vague impression de gâchis, de regret, a accompagné ma lecture.



Brian Wood sait manier les émotions. Je vais m’intéresser à ces autres œuvres. Je pense avant tout à la série consacrés aux vikings : Northlanders.

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Rebels : La naissance du rêve

Fin du XVIIIe siècle. Les treize colonies d'Amérique du nord entrent en guerre avec l'Angleterre et se déclarent indépendantes. La lutte sera longue et sanglante mais aboutira à la naissance d'une nouvelle nation, fière de son histoire et des espoirs que sa création aura suscités. En se penchant sur cette page ô combien importante de l'histoire des États-Unis, Brian Wood ne cache pas sa volonté d'écrire un ouvrage patriotique. L'objectif n'est cependant pas de verser dans la propagande mais plutôt de se réapproprier cette histoire tout en se détachant des récupérations et déformations que lui font subir les politiciens d'aujourd'hui. Pour se faire, l'auteur met pour une fois de coté les personnalités emblématiques de l'époque comme Benjamin Franklin ou Georges Washington (qui fera malgré tout une brève apparition) pour se focaliser plutôt sur ces hommes et femmes ordinaires qui se sont retrouvés impliqués, volontairement ou non, dans les conflits. Et c'est là que réside le véritable point fort de l'ouvrage qui nous révèle ainsi des facettes méconnues de cette guerre impliquant finalement bien plus d'acteurs que les simples Américains et Anglais. Cette variation des points de vue est la bienvenue et rend la lecture plus dynamique, d'autant plus que la qualité des différents chapitres est malheureusement assez variable. On commence avec une longue première partie (« Une milice disciplinée ») consacrée aux Green Mountain Boys, cette milice formée dans l'actuel état du Vermont au moment de l'invasion du Canada par les troupes britanniques. Un récit intéressant dans la mesure où il lève le voile sur un épisode peu connu mais que j'ai eu du mal à apprécier en raison de la froideur du protagoniste.



Le second chapitre est heureusement plus réussi et se réapproprie une figure emblématique de la tradition américaine, mettant ainsi l'accent sur le rôle actif que certaines femmes prirent lors des combats. Rôle que les autorités mettront trop longtemps à reconnaître... Les deux chapitres suivants pâtissent quant à eux de leur brièveté malgré des histoires intéressantes consacrées tour à tour au début de la résistance des citoyens de Boston (« Fille de la liberté ») et à la situations des esclaves affranchis par les Anglais pour se battre pour la couronne (« Occupation »). La cinquième partie met en scène un indien de la tribu des Chaouanons et aborde la question de l'implication de certaines tribus autochtones auprès des forces rebelles (« Corne de roc »). On finit avec le point de vue de l'ennemi puisque « Revers sanglants » nous fait observer le conflit du point de vue d'un Tunique rouge enrôlé de force. Là encore le récit se révèle trop court pour que l'on puisse véritablement compatir au sort du personnage sur lequel on en sait que trop peu. La plupart des graphismes sont l’œuvre d'Andrea Mutti dont on peut saluer la qualité des décors, qu'il s'agisse des vertes plaines et des étendues glacées du nord américain ou des champs de bataille parsemés des cadavres des soldats des deux camps. Je serais plus nuancée en ce qui concerne les personnages, trop peu expressifs à mon goût et qui ne correspondent pas forcément à ce qu'en dit la narration (le protagoniste du premier chapitre est censé avoir dix-sept ans mais est représenté comme un homme d'une quarantaine d'années). On pourrait également regretter quelques maladresses au niveau des transitions qui peuvent perturber la compréhension générale.



Avec « Rebels » Brian Wood revient sur une période clé de l'histoire des États-Unis et rend hommage aux hommes et femmes ordinaires qui se sont battus pour la libération de leur pays. On pourrait toutefois pointer du doigt un certain nombre de défauts, tant au niveau du scénario que des graphismes, qui limitent l'immersion du lecteur et son intérêt pour les personnages.
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Break Point - Intégrale

La Gorgone.

Nul ne sait qui se cache derrière son masque.

Ce qui est sûr, c'est que le gars s'y connait dans son boulot.

Le prince des voleurs, rien de moins.

Partir sur un dernier coup d'éclat puis tirer sa révérence.

Un coup tellement énorme, de quoi entrer définitivement dans la légende.

La Matriochka affirme être l'établissement bancaire le plus sécurisé au monde.

La confrontation promet d'être mémorable.



Une intégrale de très haut vol que ce Break Point.

De vrais salopards incarnés par une tête pensante despotique et un flic brutal aux méthodes borderline.

Le scénario est ingénieux.

En effet, imaginer une banque aux allures de poupée Gigogne, le concept tient la route.

La Gorgone, entourée de sa bande de losers finis donc prêts à tout, face à Polkoff, poulet bouffé par le crabe et dévoré par l'envie de coincer cet ennemi public n°1.



Ici, pas de sentimentalisme. Les méthodes sont brutales, les phrases claquent violemment et font aussi souvent mouche que les multiples bastos qui parsèment ce récit.

Manichéisme, néant.

Trame, gagnante.

L'histoire n'en finit pas de rebondir pour déboucher sur un final époustouflant digne d'un Usual Suspect.



Le trait et l'encrage caressent agréablement le regard.

Il serait dommage de passer à côté de ce diptyque racé au découpage nerveux et sans faille.



4,5/5
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L'Architecte du palais : Le Mystère de la Sai..

Louis IX va acquérir pour la France de précieuses reliques, et rêve d'une chapelle magnifique et d'un reliquaire somptueux pour les abriter. Il va alors demander à ses architectes de travailler sur les plans de la Sainte-Chapelle.



Une bande dessinée historique sur la construction de la Sainte-Chapelle sous Saint Louis. Parmi les faits historiques se glisse la fiction avec un cinquième architecte qui aurait construit les plans du monument.

Une intrigue assez basique sur la rivalité entre architectes. C'est assez efficace même si on reste en surface des choses.

Au final j'ai même été déçue de ne pas en savoir plus sur la construction de la Sainte-Chapelle. On a plus l'impression que cet événement sert de décor à la fiction. Enfin peut être qu'on en sait peu de chose de cette construction.



Les dessins sont plutôt passe-partout. J'ai trouvé que ça manquait de vie et de textures notamment au niveau des arrières plans.
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Campus Stellae, sur les chemins de Composte..

La recherche d'un trésor caché par Louis IX et deux de ses hommes revenus des Croisades sert d'intrigue à ce premier tome plongé dans le Moyen-Age méridional.

Amaury est le seul à croire encore que son père, Gaudry, est vivant après toutes ces années, et découvre bientôt qu'il est l'un des deux hommes à l'origine de ce trésor maudit. Il faut maintenant au jeune homme chercher sur la route qui le mènera de Puy-en-Velay jusqu'à Moissac, retrouver les coquilles de Saint-Jacques que son père a distribué pour y lire les énigmes, et retrouver le trésor.

L'intrigue se tient, mais les illustrations et le thème n'ont rien d'original, à croire qu'il n'y a qu'un genre de dessin pour tout ce qui est bande dessinée historique. J'espérais aussi y retrouver les différents paysages de ma région mais les illustrations sont trop généralistes pour ça. Par exemple, le porche et le cloître de Moissac sont plusieurs fois représentés mais sans les détails qui les caractérisent, dommage.



Ceci dit, ça ne m'empêchera pas de lire éventuellement les tomes suivants.

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Nero, Tome 1 : La cinquième victime

A Brescia, en Italie, une jeune fille est retrouvée assassinée, la gorge largement ouverte puis soigneusement recousue, dans une scierie désaffectée. Son père ne croit pas que l'homme, arrêté par la police, soit le véritable tueur. En effet, ancien repris de justice et violeur, Massimo Scalia a toutes les chances d'être reconnu coupable de ces faits.

Il fait alors appel à Guiliano Nero, un ancien flic, devenu détective, pour retrouver le véritable assassin de sa fille. Enfin sorti de sa torpeur, Nero épluche le dossier, contacte le médecin légiste chargé de l'enquête et se lance à sa poursuite. Ayant récupéré le téléphone portable de la jeune fille et écouté les messages sur son répondeur, il se retrouve dans un chenil et remonte la piste, jusqu'au jour où un second corps est découvert, avec le même genre de blessures...



Le personnage de Nero est assez attachant: pas de super-flic mais un détective privé, assez mal en point et se cherchant une identité.

Les dessins évoquent bien l'Italie, les meurtres et une atmosphère noire et oppressante.

Quant au scénario, peu habituée au polar en bande dessinée, je l'ai trouvé tout à fait crédible. On rentre vite dans le vif du sujet.

Un album très agréable à lire et dont on a envie de connaître la suite...
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Maniac of New York

Force de la nature

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Ce tome contient une histoire complète qui peut également se considérer comme une première saison, puisqu'une deuxième est en chantier. Il regroupe les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus par 2021, écrits par Elliott Kalan, dessinés, encrés et mis en couleurs par Andrea Mutti qui réalise également les couvertures. Le tome s'ouvre avec une page d'introduction du scénariste explicitant son intention et sa fascination pour les tueurs en série mystérieux. Il se termine avec les couvertures alternatives réalisées par Jonathan Luna, Brian Silverbax (*2), Andrea Mutti (*2), Bryce Yzaguirre, Tyler Jay Haddox, Franck Uzan, une critique de l'ouvrage fictif Bloody New Year de Gardener Bernbaum, une carte de Manhattan répertoriant les différents massacre perpétrés par le maniaque, cinq pages d'esquisses du dessinateur accompagnées d'une interview, deux pages de recherche pour le logo de la série, et une page de remerciement du scénariste annonçant la saison deux.



C'est la Saint Sylvestre de la nouvelle année 2016 à Times Square et un individu avec un masque blanc et quelques marques rouge se livre à un massacre à la machette, tuant 85 personnes et en blessant 33 autres. Les policiers ont beau tirer dessus, rien ne semble pouvoir l'arrêter. Toutes ces années plus tard, le mystère demeure entier sur l'identité de ce tueur surnommé Harry, qui a continué d'apparaître, et de tuer entre une dizaine et une vingtaine de personnes à l'occasion d'une quarantaine de massacre. En ce jour du trois avril 2020, la présentatrice télé annonce les retards dans le métro à Manhattan, ainsi que des signalements fallacieux de Harry. Il n'y a pas eu de massacre depuis deux semaines, date à laquelle il avait assassiné quatre étudiants de l'université de New York. L'inspectrice de police Gina Greene commence sa journée par un peu d'exercice sur son vélo d'appartement, pendant que l'inspectrice Zelda Pettibone se réveille tout habillée sur son lit et va se passer de l'eau sur la figure. Toutes les deux se préparent pour aller au commissariat, la première comme nouvelle responsable de l'équipe en charge du dossier Harry, la seconde placardisée au sein du même commissariat. La présentatrice annonce encore la nomination de la nouvelle cheffe de ladite équipe, ainsi que l'inauguration d'une rame de métro entièrement automatisée.



Prenant ses fonctions au commissariat, Gina Greene se rend compte que personne ne croit à sa mission, qu'elle n'est pas près de rencontrer le maire et qu'on la colle dans un bureau vétuste dépourvu de tout équipement moderne. Malgré ces déconvenues, elle ne perd pas sa motivation et punaise la photographie d'un jeune homme sur le tableau. De son côté, Pettibone s'est rendue sur les lieux d'un crime dans un immeuble désaffecté sordide. Les deux inspecteurs présents essayent de lui faire croire qu'il s'agit d'un crime commis par Harry. Elle leur fait remarquer que le mode opératoire est totalement différent et qu'ils essayent de se débarrasser de l'affaire parce qu'ils sont trop fainéants pour y consacrer du temps. L'un d'eux lui demande de leur accorder ça comme une faveur, tout en l'appelant moucharde. Elle lui colle son poing dans la figure et les deux autres interviennent pour la maîtriser. Elle reçoit un appel de Greene qui souhaite la rencontrer.



La couverture annonce la couleur : un dessin sec et un peu esquissé, avec un cadrage sensationnaliste, une mise en couleurs à l'aquarelle plus impressionniste que naturaliste, et la promesse d'au moins un massacre bien sanglant. De ce point de vue, les auteurs tiennent leur promesse. L'histoire commence avec le massacre du premier janvier 2016, avec un monceau de cadavres dans un dessin en double page, dans les pages 2 & 3. Le lecteur constate que le dessinateur s'attache plus à l'impression donnée qu'à la précision des contours, des formes ou des détails. Ça marche très bien dans cette double page : la mise en couleurs installe une ambiance blafarde qui souligne la froideur du temps, la lumière électrique, dans une atmosphère de chambre froide. Le lecteur voit les victimes à la peau déjà cadavérique, le tueur grotesque en arrière-plan avec sa lame dégoutant de sang, et les taches de sang sur les cadavres. Il n'en faut pas plus pour donner corps au massacre, sans avoir besoin de plaies béantes représentées de manière photographique, ou de gros plans gore. Tout du long, Andrea Mutti impressionne par ses limites techniques parfois en anatomie, d'autres fois dans la consistance d'un décor, et la manière élégante et efficace dont il pallie ces à-peu-près. En particulier, le fait qu'il ait pris en charge la mise en couleurs change complètement la donne et l'impression globale par rapport à ses précédents ouvrages.



L'artiste déploie une mise en couleurs qui fait penser à de l'aquarelle et qui apporte des informations visuelles à ses dessins de manière très organique et presque contre intuitive. Il ne colorie pas dans les traits, même s'il respecte les limites de contours des principales formes. Il ne cherche pas à apposer la bonne couleur à chaque élément détouré, de façon naturaliste. Il aborde plutôt la case de manière globale, appliquant parfois une tonalité majeure déclinée en nuances sur toute la case, sans faire ressortir les formes les unes par rapport aux autres. D'autres fois, il rehausse une caractéristique dans une forme, par exemple une ou deux taches de couleur sur le col du blouson de Harry pour montrer qu'il s'agit d'une fourrure. Il habille les arrière-plans, soit avec un camaïeu pour prolonger l'ambiance de la case précédente, soit en représentant les éléments structurants du décor, en couleur directe. Il représente les différents environnements avec le même degré d'imprécision que les personnages, ce qui assure une cohérence d'approche entre les deux, avec un degré de détails très variable, souvent lâche, parfois avec plus de détails.



Contre toute attente, ce mode de représentation imprécis et jouant plus sur les impressions que sur les détails fonctionne très bien pour ce récit, avec un équilibre remarquable entre ce qui est montré et ce qui est laissé à l'imagination du lecteur. Pour commencer, le lecteur est placé devant le fait accompli : un tueur qui massacre des civils en plein de New York, sans aucun motif explicite, et résistant aux balles, parce que c'est comme ça. Le lecteur comprend bien qu'il doit consentir la suspension d'incrédulité nécessaire parce qu'il n'en saura pas plus, et que ce n'est pas l'objet de l'intrigue. De temps en temps, Harry réapparaît pour accomplir sa sinistre besogne, sans que personne n'y puisse rien, et ce n'est pas faute d'essayer. Puis il fait la connaissance avec deux inspectrices : Gina Greene très motivée, Zelda Pettibone démotivée non sans raison. En cours de route, le scénariste fait le nécessaire pour expliquer leur comportement, en racontant ce qui a amené Gina à s'intéresser au tueur en série, et Zelda à baisser les bras. Bien évidemment elles font équipe, mais sans tomber dans les bras l'une de l'autre, sans sensiblerie, plus par pragmatisme. L'intérêt du récit ne réside donc pas dans leur personnalité. Dans les deux dernières pages de l'épisode 1, Harry est de retour, prêt à perpétrer un nouveau carnage, et d'ailleurs il n'attend pas. Il passe tout de suite à l'action, à nouveau sans personne capable de l'arrêter où il se trouve. Bien évidemment, Greene et Pettibone interviennent.



Dans l'introduction, le scénariste explique qu'il est fasciné par le concept d'un tueur assassinant sans raison apparente, quasiment une force de la nature provoquant une catastrophe sans rime ni raison. Il explique également qu'il s'agit d'une satire, d'une farce macabre qui n'est pas à prendre pour argent comptant. Ce n'est pas un reportage. Pourtant en cours de route, il attire l'attention du lecteur sur une cause surnaturelle qui pourrait expliquer l'existence de Harry mais à nouveau l'intérêt du récit n'est pas là. Toujours dans son introduction, il indique que Harry incarne le fait que ses victimes se retrouvent face à un individu qui ne change pas. Cela les renvoie à leur propre incapacité à changer, ou à faire quelque chose pour résoudre vraiment le problème de ce tueur en série. Le lecteur veut bien le croire puisque c'est lui l'auteur, tout en se disant que c'est bien sympa tout ça, mais que ça n'apporte pas grand-chose à ce thriller macabre. Harry accomplit donc sa terrible besogne et les deux femmes essayent de l'arrêter, ce qui se termine à la fin de l'épisode 4. Le lecteur se demande alors ce que les auteurs ont mis dans le dernier épisode. Contre toute attente, cet épilogue qui constitue 20% du récit s'avère très prenant, chaque protagoniste se conduisant en adulte dans un monde complexe, renvoyant par là même le lecteur à la question de savoir si les personnages ont changé.



En choisissant ce comics, le lecteur se dit qu'il va passer un bon moment avec une histoire simple de slasher, en espérant que les auteurs maîtrisent les conventions du genre. C'est le cas, même si c'est loin d'être gore, mais avec un bon niveau d'agressivité arbitraire. Il se dit que les dessins sont en harmonie avec le genre, un peu bon marché, pas bien peaufinés, et en même temps la narration visuelle exprime parfaitement l'ambiance et la brutalité de Harry, la mise en couleurs venant à l'appui des dessins pour un tout très réussi. L'histoire est linéaire et basique, avec trois épisodes de massacre dans une rame de métro, et en même temps Elliott Kalan parvient bien à faire de Harry une catastrophe naturelle arbitraire sur laquelle se fracassent des vies, la plupart de manière définitive, et une poignée de vies traumatisées à jamais, mais pas toutes brisées.
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Champs d'honneur : La Bérézina - Novembre 1812

Des dessins plaisants, une synthèse historique intéressante mais rendue complexe par des choix graphiques pas toujours futés (police d'écriture calligraphiée dont on ne comprend pas toujours les majuscules ; impression de textes noir sur fond sombre ; alternance sépia / orangé pour distinguer deux voix).



Les auteurs ont choisi de raconter les évènements de ce début de XIXe du point de vue de deux protagonistes : un docteur français accompagnant la grande armée, et un noble français décidé à rétablir la monarchie en aidant les russes à défaire Napoléon.



Ce côté romancé, et la correspondance épistolaire des deux hommes permettent de décrire les évènements historiques selon les deux points de vue.



La Bérézina n'est que le point d'orgue de ce tome qui se consacre également beaucoup aux événements qui précèdent cette bataille qui, contrairement à l'imaginaire populaire, ne fut pas réellement une défaite...
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L'Architecte du palais : Le Mystère de la Sai..

Peu convaincante, cette histoire de lutte d'influence autour de l'obtention du contrat de commande pour les plans de la Sainte-Chapelle.

La faute à une intrigue très embrouillée, avec beaucoup trop de personnages pour un one shot de 56 pages, dont certains s'avèrent bien inutiles, sans compter le flash forward du début qui s'avère brumeux.

On n'y croit guère, malgré un dessin correct et notamment de jolies vues de la Ste Chapelle. En même temps, cette BD étant sponsorisée par les les monuments nationaux, c'est un peu logique.
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Campus Stellae, sur les chemins de Composte..

Cette BD est le troisième tome d’une série de quatre autour des chemins de Compostelle au moyen-âge.



Arles 1294. La fille d’un soutien du seigneur local est promise au fils de ce dernier. Si sa raison lui fait accepter la décision paternelle, son cœur la porte ailleurs. Son futur mari en prend ombrage, tue le concurrent et la violente. La servante sauve sa maîtresse. Les voilà contraints de fuir en suivant les itinéraires des pèlerins de Compostelle. Mais ces routes ne sont pas sûres, des bandes de brigands y sévissent.

Le début évoque Roméo et Juliette, avant de se concentrer sur les pillards qui attaquent et tuent de simples pèlerins. La misère est partout. Sans avenir, quel autres choix avaient ceux qui deviennent bandits de grand chemin ?

Le scénario de ce tome est un peu plus travaillé et original que les précédents. Du coup, on passe plus facilement sur les dessins.
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Campus Stellae, sur les chemins de Composte..

À l'heure où le pèlerinage sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle est un business ultra huilé qui fait vivre pas mal de gens, et où les pèlerins ne sont plus en majorité catholiques mais seulement en quête de spiritualité ou de challenge sportif, cette BD m'a interpelé.

J'ai voulu ressentir l'ambiance qui régnait au Moyen-âge sur ce chemin.



J'ai d'abord été surprise de constater qu'il s'agissait d'un thriller historique. Je l'avoue, la quête du trésor ramené d'Égypte lors d'une croisade ne m'a pas tenue en haleine. Les personnages sont d'ailleurs assez plats sans trait de caractère particulier qui nous permettrait d'y être attachés...

Mais j'ai tout de même mis trois étoiles à cette BD pour la trame historique, les dessins finement crayonnés, et la reproduction de ces villes de l'époque.



Et bien sûr, les chemins de Saint-Jacques au XIIIe siècle n'étaient qu'affaire de religion.

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Rebels : La naissance du rêve

Il est vrai que je m'étais un peu réjoui de lire ces épisodes sur la fameuse guerre d'indépendance dont je ne sais finalement pas grand chose. C'est un sujet assez peu évoqué dans la bd et même au cinéma. Je sais simplement que les colonies se sont rebellées contre l'Angleterre pour gagner la guerre d'Indépendance et devenir plus tard les Etats-Unis d'Amérique à savoir la première puissance économique mondiale. Quelle revanche tout de même sur son histoire.



Il est intéressant de voir comment les familles vivaient à cette époque entre une nature hostile où il fallait bien survivre et l'occupant anglais qui les dépossédait de leurs richesses et de leurs terres. Il est vrai que ces colonisateurs n'avaient pas l'air de commettre un crime contre l'humanité. Il n'est guère question des indiens mais plutôt de la lutte fratricide avec les anglais.



Je n'ai pas été séduit au fil de ma lecture car les récits ne sont pas linéaires. C'est comme des petits bouts de puzzle au milieu d'une histoire générale à savoir le conflit. Cela aurait pu être autre chose de plus palpitant. Oui, c'est assez aride comme lecture.
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Re-mind, tome 1

Re-mind est une histoire qui sent le réchauffé. Jugez-en vous-même : avant de mourir, une personne voit sa vie défiler et une technologie scientifique permettrait de capturer les dernières images ce qui pourrait s’avérer utile dans les enquêtes policières. On a déjà vu ce type de scénario dans des films de science-fiction d’anticipation. Du coup, on se dit très vite que cela manque un peu d’originalité. C’est un peu inhabituel de la part d’un scénariste que je suis depuis ses débuts avec l’excellente série Pandora Box.



C’est le type d’histoire où l’action est clairement privilégiée au détriment de la psychologie des personnages qui sont en plus assez stéréotypés. Pour autant, la lecture s’avère assez agréable car on passe un bon moment de détente. De ce côté-là, le cahier des charges est rempli. Il y a de l’efficacité et de l’énergie avec un rythme effréné. Le dessin s’inscrit à merveille dans ce cadre plutôt dynamique.



La fluidité constitue un réel atout pour ce genre de thriller d’anticipation. Le héros ressemble à un certain Jack Bauer. J’ai été plutôt un fan de cette série TV. Cette bd s’inscrit dans ce cadre où une menace bactériologique d’origine terroriste menace le sol américain. A suivre par conséquent.
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Section financière, Tome 1 : Corruption

Le dessin est très moderne, un peu dans la mouvance de ce qui se fait pour des séries similaires style I.R.$. ou Wayne Shelton avec un trait de crayon fin et précis tel que les dessinateurs italiens savent si bien le faire. Le scénario est d’une grande fluidité. Je n’ai pas eu de mal à comprendre les ramifications de cette histoire.



Il est vrai que nous avons droit à des personnages très stéréotypés tels que le jeune et beau procureur qui réussit à s’envoyer en l’air pas moins de deux fois avec deux femmes différentes en à peine 15 pages. Ce genre de situations n’est guère crédible à vrai dire. Un Procureur de la République est passé par la faculté de droit : c’est quelqu’un de généralement très austère qui s’accorde peu de distraction. Dans ce milieu, la camaraderie n’existe pas car c’est du chacun pour soi. On pense d’abord qu’à son évolution de carrière et non à défendre la veuve et l’orphelin. Je crois que j’avais beaucoup apprécié une série comme RG car elle décrit plus exactement « le milieu » de la Justice. Cette faune est très particulière, vous pouvez me croire sur parole !



Après, on se rend compte que « Section Financière » fait dans la surenchère notamment dans les scènes d’actions. On lance des missiles sur les cabinets d’avocats et même sur les TGV !Pourtant, je dois bien avouer qu’on passe un moment de lecture très agréable. J’ai surtout bien aimé le fait que le second tome renvoie subtilement à des détails à peine entre-aperçu dans le premier. Nous assistons également à une véritable évolution voire transformation des personnages puisque deux années se sont écoulées dans l’histoire entre les deux tomes.



J’ai également l’impression que cette série qui devait dénoncer les enrichissements sans cause de grands groupes financiers se détourne de sa finalité originelle pour finalement combattre une secte pseudo-religieuse qui souhaite détruire le monde avec une arme bactériologique. Du déjà vu dans de nombreux feuilletons à la TV. C’est très intéressant mais ce n’est pas ce qui était demandé au départ.



En conclusion, nous avons une série très divertissante qui semble manquer un peu de profondeur au niveau des protagonistes en cause mais qui recèle de qualité telle qu’un véritable dynamisme dans le scénario signé du grand Malka tout de même. Pas de faille et de nombreux rebondissements qui contribuent à une agréable lecture.
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La Pérouse

Une biographie dessinée sur la vie et le destin d'un des plus grands navigateurs français ; Jean-François Galaup de La Pérouse.



On y découvre son idylle avec Éléonore Boudrou, fille de fonctionnaire colonial et dont le mariage sera refusé par son propre père pour diverses raisons... financières ou de rang.



Mais La Pérouse est, en plus d'un aventurier, un grand romantique. Il décide donc d'attendre d'avoir obtenu toutes les faveurs et bonnes grâces du Ministre de la Marine, et du Roi, pour ne pas en subir les possibles contrariétés.



Il est donc volontaire pour toutes les missions possibles et imaginables, donc celle de la conquête de la baie d'Hudson, qui se révélera être un succès sans précédent.

Il redore le blason de la Marine Française, et dans le même temps, obtient la reconnaissance et le respect des Anglais.



On ne peux donc plus rien lui refuser, et le Roi en personne lui donnera une des plus prestigieuses missions à accomplir : un voyage de découvertes de près de quatre ans, une expédition bardée de scientifiques de haut rang, et deux vaisseaux qui feront sa gloire ; l'Astrolabe et La Boussole.
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Campus Stellae, sur les chemins de Composte..

Cette BD constitue le premier tome d’une série de quatre autour des chemins de Compostelle au moyen-âge.



Ce premier épisode fait dans l’ésotérique avec un hypothétique trésor ramené par Saint-Louis de sa croisade en Égypte, et qui serait gardé par un petit groupe de compagnons répartis le long des chemins de Compostelle. Chaque membre dispose d’un coquillage reprenant un indice pour mener au trésor. Mais depuis le meurtre d’un des leurs commis dans l’enceinte même de la cathédrale du Puy, ces hommes se font discrets. Le meurtre d’un abbé de l’Aubrac va lancer un jeune frère sur les traces de l’énigme.

Société secrète, divinités égyptiennes et statues chrétiennes, mystères et boule de gomme… Ce scénario suit les poncifs du genre et les dessins n’emportent pas l’enthousiasme.
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Campus Stellae, sur les chemins de Composte..

Après un deuxième tome assez décevant, j'ai pris plus de plaisir à découvrir ce troisième tome.

Le thriller qui, en l'an 1294, démarre avec un crime passionnel, est un peu plus intéressant et mieux ficelé. L'histoire finit de façon très abrupte mais pourquoi pas.

En bonus, on a un aperçu des mariages arrangés, des contes et légendes, des jugements hâtifs et des châtiments cruels. Le tout sous la coupe de la religion bien évidemment.

Le Moyen-âge est décidément une époque que j'aime découvrir au travers de mes lectures tout en étant ravie de ne pas avoir eu à y vivre !
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Rage : Après l'impact

Ce comics est écrit par Arvid Nelson, l'auteur de Rex Mundi et dessiné par Andrea Mutti, bien connu des fans de bd franco-belge (Le syndrome de Caïn, SAS...). C'est une nouvelle vision futuriste des créateurs du jeu vidéo Doom et Quake. Ce comics est une sorte de préquel au jeu Rage et ne devrait ravir que ses fans.



Le scénario part sur un postulat assez intéressant sur le papier mais concrètement, cela n'amène à rien. C'est très pauvre du côté de l'intrigue à savoir un monde où s'affrontent mutants, rebelles et soldats impitoyables. Je suis un peu sidéré par ce vide intersidéral. Cela se lit très vite d'autant qu'il n'y a pas beaucoup de pages à feuilleter.
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