La fillette refusait de croire à ces images.Elle voulait toucher son ami, le réveiller.Comme dans ces feuilletons où le mort, jamais tout à fait mort, se redresse, le lendemain, pour enchaîner une nouvelle séquence, elle était certaine qu'Aziz se lèverait et reprendrait sa place dans sa boutique reconstruite.(...)
Sybille ignorait la mort, la vraie.Dans son pays, la mort avait lieu ailleurs; loin des regards, dans des lits d'hôpitaux, au cours d'accidents d'avions ou de voitures. Les cadavres se volatilisaient, ou s'éclipsaient discrètement dans des cercueils en bois verni.
( J'ai lu, 1986, p.145)