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Critiques de Andrée Michel (5)
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Féminisme et antimilitarisme

Le système militaro-industriel pratique une politique de genre dynamique



Je ne discuterai pas du rôle précis du complexe militaro-industriel (CMI) ou des systèmes militaro-industriels (SMI) dans l’accumulation capitaliste. Il conviendrait par ailleurs de procéder à l’actualisation des analyses à la lumière des multiples interventions militaires ou guerres récentes, menées en partie au nom de la « démocratie », du devoir « d’ingérence » ou des « droits des femmes », etc. Ces guerres sont largement privatisées, avec l’utilisation de milices, d’un sous-traitement important du pouvoir coercitif des États dans les opérations, aussi bien sur les territoires nationaux que sur les territoires d’intervention. Car au delà des formulations, les analyses d’Andrée Michel montrent bien la place importante du complexe militaro-industriel dans le fonctionnement du mode de production capitaliste. Analyses du mode de production non séparables d’analyses en termes d’impérialisme (même si l’auteure n’utilise pas le terme).



Andrée Michel met au premier plan, les liens entre patriarcat et militarisation, entre sexisme et militarisme, entre choix militaro-industriel et aggravation de la situation des femmes.



Le livre est composé en deux parties : « La guerre contre les femmes » et « Résistances féministes », regroupant des textes parus dans les années 80 et des interventions dans des colloques internationaux.



Deux exemples de mythes soulignés par l’auteure : « le mythe du »développement » qui vise à légitimer les relations internationales entre les pays du Nord et les pays du Sud, en particulier dans les relations de l’Europe des douze avec l’Afrique et les pays des ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique ; les mythes de la »sécurité nationale » et de la »liberté » de la France, invoqués pour légitimer chaque année les priorités militaires au moment du vote du budget au Parlement. Dans ces deux cas, sous le langage rassurant »objectif » et »neutre » des mythes, se cache une organisation patriarcale des rapports de sexe, à l’échelle nationale et internationale, destinée à conforter, voir à aggraver la domination et l’exploitation des femmes par les hommes ».



Les concrétisations de ces mythes à travers les Plans d’ajustement structurel imposés par le FMI ont des effets dramatiques sur les populations et particulièrement pour les femmes. Dans l’agriculture, le développement des cultures d’exportation aux détriments des cultures vivrières ont des impacts directs sur les paysannes. Et le mythe de la « sécurité nationale » engloutissait en 1990 « 17% de la totalité du budget national (sans compter les dépenses militaires qui se cachent sous un titre civil) sont affectés au militaire ». Rarement soulignés, ces éléments, aggravent les rapports de domination et ont des effets genrés. La militarisation concoure à la reproduction et au développement de la violence contre les femmes. J’invite à lire les belles pages sur la guerre du Vietnam, la place de la prostitution, du viol et des assassinats de femmes. L’auteure souligne que l’efficacité de la machine militaire repose sur « l’obligation d’obéissance absolue, supprimant toute responsabilité individuelle pour ses propres actes ». Les casernes, lieux masculins par excellence regorgent d’images, d’image de femmes comme simples objets sexuels.



L’auteure montre la parenté de ces éléments avec « le tourisme sexuel ou la prostitution transnationale ». Je pourrai élargir le propos aux grandes manifestations sportives.



A juste titre, me semble-t-il, Andrée Michel indique « il est légitime de parler de »politique du genre » comme fonction latente d’un système qui se présente en grand défenseur de la sécurité des deux sexes » et en quelque sorte brise le silence des recherches masculines qui ne prennent pas en compte le système de genre (rapports sociaux de sexe). Elle montre aussi les effets combinés en termes de classes, de genre et de racialisation.



Dans la seconde partie du livre sur les résistance des femmes, j’ai particulièrement apprécié les interventions sur les féministes en Colombie et sur « Les femmes juristes et la promotion d’une citoyenneté planétaire »



La mise à (re)disposition de ces textes devrait susciter des débats. Ils soulignement, une fois de plus, l’indispensable « prisme » du genre pour analyser toutes les activités humaines. Il n’y a pas de neutralité sociale du militaire et les armes ne servent qu’à tuer. Outre les liens entre militarisme et oppression des femmes, ces sujets posent la question de la reconversion des entreprises d’armement et du silence éloquent des organisations syndicales du secteur, lorsqu’elles ne défendent pas leur participation « à la défense nationale ». Des débats aussi sur les budgets militaires.



« En 1980, lorsque j’ai entamé des recherches sur la militarisation, je m’intitulais »pacifiste » car je n’avais pas encore pris la mesure de l’hypocrisie des pouvoirs de guerre, qui pour légitimer leurs projets affirment qu’il faut préparer la guerre pour assurer la paix (Si vis pacem, para bellum). Aujourd’hui, je préfère me déclarer »antimilitariste », afin de signifier mon opposition à toutes les opérations menées, ouvertement ou dans l’ombre et à tous les échelons de la société (État, organismes internationaux, banques, Églises, secteur industriel, médias, etc.) pour promouvoir la production et la vente d’armements et imposer la solution belliciste. »
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Le féminisme

D'où vient le féminisme, ce mouvement des femmes pour l'égalité entre les sexes dans tous les domaines ? Parce que ce n'est pas une idée récente. Eh non ! Ce n'est pas un mouvement issu du 19è siècle, qui prendrait racine au moment de la Révolution.

C'est bien plus ancien. En fait, il remonte au Moyen Age, cet âge sombre où les femmes commencent à voir leurs droits décliner, sous l'influence de l'Eglise et des puissants qui ne supportaient plus de partager leur pouvoir. Voyant leurs droits et salaires partir dans les fangeux marécages du patriarcat, elles se révoltèrent. Mais étaient bien peu nombreuses, puis furent écrasées sous le poids des lois et des coutumes. Comme le rappelle Stuart Mill, pourquoi a t-on besoin de loi si l'infériorité est due à la nature (citation non contractuelle) ? Bousculant les lois, pardon, la nature, s'organisèrent pour gagner en puissance, jusqu'aux différents mouvements du 20è puis 21è siècles : MLF, #MeToo, #NousToutes.

Et dire que l'on gagnerait tous à plus d'égalité et de mixité...
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Le féminisme

Vraiment décevant... L'une des premières choses que l'on apprend aux universitaires est de ne pas définir une notion, un concept avec un dictionnaire "classique" type Le Robert ou autre, et là, que fait l'auteur ? Elle se contente de citer dès l'introduction trois définitions issues d'un dictionnaire... C'est bien maigre !

Il aurait fallu davantage réfléchir sur les notions et concepts qui ne sont pas de simples mots puisqu'ils évoluent avec le temps et l'histoire sociale de nos sociétés.

Toutefois, ceux qui désirent une chronologie du féminisme, cet ouvrage est pour vous.
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Féminisme et antimilitarisme

C'est un cri qui s'élance de ce livre; un appel à la paix et la solidarité. L'auteure, sociologue engagée, demande à ce que la collectivité, d'hommes et de femmes, refuse les discours sécuritaires, va-t-en guerre; ces discours d'hommes très bien placés qui nous font croire qu'il faut s'armer, toujours plus, pour vivre en sécurité. Pour l'auteure, le lien n'est pas prouvé, bien au contraire. Plus on s'arme, plus on perd. Et ceux qui perdent sont toujours les mêmes: les plus pauvres, les plus démunis, les plus fragilisés. Et parmi eux, les femmes arrivent en premier. Ce sont elles qui souffrent de ce complexe militaro-industrielle (CMI); cette machine qui ne supporte pas la paix parce qu'elle ne lui apporte pas les profits espérés. L'auteure est antimilitariste car elle est persuadée, à juste titre, que les femmes ne sont pas protégées par ce qui est supposé assurer leur sécurité. En temps de paix, la militarisation de la société les conduit vers l'insécurité économique et sociale parce que la création d'emplois, dans le secteur, ne les concerne que très peu; parce que le discours toujours axé sur la virilisation les reconduit dans le domaine privé; à une image de femme bonne pour le foyer, toujours objet sexualisé. En temps de guerre, ce sont les crimes, les viols et les prostitutions organisées qui s'imposent. En bref et pour résumer, la militarisation de la société ne peut bénéficier aux femmes puisque leur sécurité ne peut être assurée en dehors d'une société pacifiée. Le féminisme ne peut donc se penser qu'en étroite relation avec l'antimilitarisme. Qui contesterait le propos? Pas moi. Ce que je pourrais reprocher, en revanche, c'est le ton employé. Il est plus engagé qu'étudié et je m'interroge sur son efficacité auprès des lecteurs/lectrices moins familiers avec les thèmes évoqués. Seront-ils/elles convaincu(e)s par les propos d'Andrée Michel? Je n'en suis pas si certaine. En lieu et place de ces articles de conférences, une démonstration sociologique aurait peut-être été plus efficace; elle aurait permis à l'auteure d'apporter la preuve "scientifique" des méfaits de l'antimilitarisme sur la condition des femmes dans le monde. Andrée Michel donne des chiffres et des exemples pour étayer ses propos, d'accord, mais sont-ils suffisants pour convaincre les non-initiés; ceux qui n'entendent pas l'abstrait, qui ne voient pas forcément de relation étroite entre la politique des CMI et la condition malheureuse des femmes? L'auteure, sociologue, parle ici de "système", de "concept"; elle pense "global" donc "complexe". Et comment évoquer la complexité avec facilité? Le risque, à trop vouloir la simplifier, est de l'oublier; de tisser des relations mécaniques sans rien expliquer; de faire dans l'évidence. Or, y-a-t-il de l'évidence pour celles et ceux qui n'ont jamais pensé le sujet surtout quand il s'agit de parler du féminisme, si facilement décrié? En lisant les articles ici publiés, j'ai eu l'impression d'un manque d'efficacité, la dénonciation ne suffisant pas à persuader. Il faut, pour convaincre, des études minutieuses et détaillées; ce qu'on ne trouve pas dans cet ouvrage qui est plutôt le résultat, je crois, d'un appel à l'engagement militant. Dommage, par ailleurs, que les articles fassent dans la répétition. Maintenant je me pose la question: qu'en est-il aujourd'hui? Les CMI se sont-ils adaptés à nos sociétés hyper-connectées? Sont-ils soumis à la pression (des ONG, de la société civile) ou parviennent-ils à assurer leur existence sans aucune difficulté?
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Oeuvres amoureuses de Napoléon d'après ses lett..

Ces lettres de Napoléon à Joséphine, - et même plus car ce livre possède des lettres de Joséphine à ses enfants -, sont une autre façon non désagréable d’appréhender Napoléon, de découvrir l’homme derrière l’empereur - encore que l’empereur n’est jamais très loin. C’est aussi une autre façon de voir l’évolution des sentiments entre ces deux personnages, puisqu’au début de ce livre on a plutôt à faire à une Joséphine quasiment indifférente à son mari, alors que sur la fin non.



Mais avant tout ceux-ci, ces lettres reflètent assez bien la personnalité de Napoléon. Une personnalité qui aime donner des ordres même pour forcer à être heureux, mais une personnalité qui pousse aussi à lutter contre la mélancolie, la tristesse… Quand on lit ces lettres on remarque vraiment que cet homme était une personne active, qui devait toujours aller de l’avant, ce que toutes ses guerres ont permis de voir certes, mais dans la vie privée je ne l’aurai pas imaginé ainsi.



Autre chose assez marquante dans ces pages, -et j’avoue que c’est même drôle à lire-, c’est cette tendance de Napoléon à jouer le petit Caliméro. A jouer les martyres de l’amour. Comme je l’ai glissé rapidement en début de l’avis, au début de ce livre Joséphine ressent une certaine indifférence envers son époux, et on le remarque en lisant les lettres de Bonaparte adressées à cette dernière. Et ben dans ces lettres-là on voit donc Napoléon, l’homme de guerre, se transformer en poète en mal d’amour qui ne cesse d'accuser sa femme d’indifférente sans cœur, mais qui curieusement accepte de sacrifier son amour, son bonheur, pour qu’elle, Joséphine, soit heureuse. Ce qui donne un côté tragique assez drôle, je trouve. Mais bien que ceci m’ait fait rire, le plus marquant c’est que ces lettres sont quand même à doubles sens, à travers ses divagation de "martyre", c’est aussi des reproches qu’il lui fait. Mais il a une drôle de façon de les faire.



Bon par contre, le seul bémol de ce livre, c’est qu’il est parfois un peu répétitif et lassant à lire. En effet Napoléon avait une tendance à écrire beaucoup et souvent pour ne rien dire de plus que la dernière lettre qui été datée de deux jours en arrière. (Les timbres ne devaient pas lui coûter chers. ^^)



En résumé c'était une lecture agréable.
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