XXVII
Nous sommes allés au bois, jusqu’aux ombres hautes.
La montagne là-haut, indemne, grave,
nous voyait monter. Nous avons traversé, seuls,
dans le matin clair, l’étendue marine de l’air.
Derrière se tenait le sourd fourmillement du monde.
Parmi des taches de soleil, je t’ai parlé de vers anciens,
d’un enlèvement, d’une ascension. L’ombre ouvrait
son giron très frais pour nous accueillir.
De vivantes taches de soleil parmi les pins,
extase de bouches sous le pur ciel irisé.
Air de la forêt, prends nos vies
pour tourner avec toi dans la lueur du monde.
/ Traduit de l’espagnol par Claude Le Bigot