Ange Lartier

De toute ma vie, je n’ai jamais croisé un autre regard aussi plein d’amour que celui de ma mère. Sauf, peut-être, celui de…
 
Non, je ne pouvais pas y croire.
 
Nous nous connaissions seulement depuis une semaine.
 
L’amour ne pouvait pas être aussi intense. À moins que ce soit cela que l’on appelle la passion.
 
Mon « coup de foudre » était de passage dans la région, pour la période estivale.

Je venais de passer les heures les plus sublimes de ma vie.
 
Mon coup de foudre faisait battre mon cœur si fort que j’avais l’impression qu’il allait exploser.
 
Nos regards insistants en disaient long sur nos sentiments respectifs. L’amour me dévorait.
 
C’était si bon, c’était si beau.
 
La différence d’âge qui nous séparait n’avait que peu d’importance pour nous deux.

L’eau de la rivière était si fraiche qu’elle rendait cette chaleur caniculaire presque supportable. Je me baignais paisiblement en regardant ma mère.
 
Elle était si belle dans son maillot de bain blanc.
 
Du haut de mes 14 ans, je la prenais pour une déesse. J’avais une admiration sans bornes pour elle.
 
Elle était drôle, pétillante, intelligente et tellement douce.

Élisabeth était une mère exclusive et souvent excessive. La relation qu’elle entretenait avec son fils était fusionnelle.
 
Pour se rassurer, elle se dit qu’il avait encore dû passer la moitié de la nuit à jouer sur sa tablette, en cachette, comme il le faisait trop régulièrement en ce moment.

C’était tellement dégueulasse la vie parfois. Sa sœur Élisabeth nageait dans le bonheur alors qu’elle ne le méritait pas. Sa sœur avait tué ! Sa sœur était un assassin. L’assassin du mari de sa meilleure amie.

Le réconfort est un luxe qu’on ne peut pas s’offrir pour le moment !