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4.85/5 (sur 27 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Ange Nadal (un pseudonyme) est cadre de la fonction publique, spécialisé dans le secteur social et judiciaire.

Enfant des quartiers nord populaires de Marseille, il puise son inspiration dans ses années de jeunesse ainsi que dans sa vie professionnelle.

"Les beaux jours" (2019) est son premier roman.

Source : amazon
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
L’interview var-matin Dimanche 12 janvier 2020

L’espoir des beaux jours du juge Ange Nadal

Sur la trame des souvenirs d’enfance d’un gamin des quartiers nord de Marseille, un polar humaniste, mené tambour battant par un professionnel de l’instruction criminelle.

Le récit commence comme un coup de poing dans la figure... du président du tribunal de grande instance de Marseille. Puis Rico, le tueur à gages, sort son Beretta 7.65 adoré et, dans le silence feutré de l'immeuble bourgeois de l'avenue du Prado, où Monsieur le Président s'apprêtait à recevoir sa greffière de maîtresse, lui loge une balle dans la clavicule, une autre dans la rotule, et le coup de grâce dans le front. Non sans lui avoir annoncé la nature du contrat qu'il exécute. Un contrat dont on apprendra qu'il est lié au suicide en prison d'une mère de famille, contrainte de servir de nourrice à des trafiquants de stupéfiants d'une cité de Marseille. Un contrat lancé depuis la Corse, auprès d'un parrain, par une grand-mère courage, au nom d'une vieille dette de sang contractée naguère dans la cuvette de Diên Biên Phû. Ange Nadal déroule le fil de l'intrigue, avec précision, comme un rubik's cube dont les faces se mettent en place progressivement, jusqu'à l'assemblage parfait. Sous ce nom de plume, il parle d'expérience. Racontez-nous, Monsieur le juge.

- Votre roman fait penser à un scénario de cinéma. Vous l’aviez en tête dès le début ?
- Non. Quand j’ai commencé je ne savais pas où j’allais finir. Ces histoires de tueur et de quartier, sont un mélange de mon enfance et de mon vécu professionnel. Un langage que je connais. Il y a longtemps, je m’étais dit que ce serait sympa d’écrire l’histoire de trois jeunes, qui démarrent ensemble et qui prennent des chemins complètement opposés. J’ai grandi dans une cité des quartiers nord de Marseille, dans le 15e arrondissement. En primaire, j’ai fait toute ma scolarité auprès d’un gamin. On était côte à côte. Après, on s’est séparés mais on est restés amis jusqu’à ce que je devienne étudiant. Lui a fini fiché au grand banditisme. Moi je suis devenu magistrat. C’est quand même marrant.

- C’était le temps des copains ?
- On s’était perdus de vue. C’est celui dont je me suis inspiré pour le personnage du caïd Calambra. Je l’avais revu chez sa mère au quartier. J’avais 30 ans, lui était déjà bien enfoncé dans la délinquance. On avait un peu discuté, mais il était parti en vrille. On n’avait plus rien de commun. Sa dernière « action d’éclat », c’était un braquage à la fin des années quatre-vingt-dix sur l’avenue du Prado. Ça tirait dans tous les sens. Il a été arrêté, et il m’avait dit : « Moi je ne finirai jamais en prison ». Il s’est pendu en cellule peu après. Mais il y avait ces années de jeunesse, où on était restés ensemble. Il n’y avait pas que lui et moi. Il y avait tout un groupe, des gamins de quartier. On s’est fréquentés jusqu’à 18 ans.

- Vous décrivez ces quartiers sans complaisance.
- L’abandon des pauvres dans les cités reste un thème qui m’est cher. Ce n’est pas propre à Marseille. On les a abandonnés, ils sont dans les mains des trafiquants de stups qui font la loi dans les quartiers. Tout le monde s’en fout. Cela me touche. Ces couloirs dans les cités, où on bloque les étages avec des chariots de supermarchés, où personne ne peut plus rentrer, où les gens qui habitent se font fouiller à l’entrée. Arrivé à un certain étage à pied, des chariots bloquent la montée, parce que la nourrice habite plus haut. C’est abominable. C’est une situation d’abandon qui est généralisée.

- Redoutez-vous que l’on fasse état de votre qualité de magistrat ?
- Je n’ai pas voulu que mon nom soit associé à l’institution judiciaire, d’où le choix d’un pseudonyme. Ce n’est pas un livre sur l’institution judiciaire, mais un récit où il y a des magistrats, comme d’autres professionnels du droit. Cela fait vingt-six ans que je fais ce métier. J’ai été amené à faire condamner beaucoup de gens... Pour de bonnes causes. Parfois, j’ai reçu des courriers qui n’étaient pas spécialement tendres. Après, que l’on sache qu’Ange Nadal est un magistrat, peu importe.

- Certains de vos personnages évoluent autour de Sartène, où les ramène leur histoire personnelle, leurs destins entrecroisés, pendant des générations. On y sent votre attachement pour cette région. Vous êtes Corse ?
- J’ai une maison par là-bas. Je l’ai retapée avec ma femme qui est Corse. Je décris un coin que je connais bien, entre Propriano et Sartène, même si le nom du village dont je parle est imaginaire. Mais je ne suis pas Corse, je suis une pièce rapportée.

- On aurait parié le contraire, l’état d’esprit y est bien décrit.
- Quand on cherche un personnage de gros voyou, ça facilite les choses. Pour moi, ce n’est pas médisant par rapport à la Corse ou aux Corses. D’accord, dans ce roman il y a un type qui est un voyou. Mais enfin, il y en a des voyous corses. Je n’ai pas inventé grand-chose. Mais la femme corse, qui demande la vengeance, elle a quand même du caractère, elle est plutôt positive.

- Vous décrivez en partie le monde judiciaire, avec une pointe d'amertume. L’institution qui broie les plus faibles. Le président désabusé et bedonnant, qui attend avec impatience sa promotion.
- J’en ai connu plein. Même si je n’ai rien contre.

- Mais aussi la solitude de la première présidente de la cour d'appel, qui la pousse vers un site de rencontres, où elle va faire une mauvaise rencontre... Vous écrivez encore : « Pour l’avocat, la vérité n’existe pas. »
- Oui. J’en suis persuadé. C’est ce qui fait leur force. Ils s’arrangent toujours de façon à retomber sur leurs pattes. Je ne dirais pas que je suis amer, mais un peu désabusé. L’institution ne correspond pas à l’idée que je m’en faisais quand je suis rentré dans le métier. On gère un contentieux de masse, avec des moyens qui ne sont pas à la hauteur. Au pénal, j’ai exercé dans des services qui étaient vraiment sinistrés.

- Pourquoi avoir choisi d’écrire sur ce thème ?
- Le fait de vouloir écrire ne m’a jamais lâché. Même si avec le métier que je fais, c’est très difficile. Voire impossible, quand ont fait de l’instruction ou du parquet. Après 26 ans de fonction, j’ai l’impression d’avoir fait le tour. Cependant ce métier a été pour moi un enrichissement humain. Ce livre en est la preuve. Et puis il s'agissait peut-être de me prouver que j’étais capable de faire autre chose.
G. D.
Les beaux jours d’Ange Nadal, aux éditions de L’Harmattan.

Un plaidoyer final pour la cause animale :
Au dernier chapitre, l’unique rescapé décide de tourner la page, dans une arche pour animaux maltraités.
« La question animale est un sujet qui me tient très à cœur. Je suis membre de L214, végétarien, je tends à être végane. J’ai fait des actions de rues. Régulièrement je fais des dons. Je vais leur envoyer mon bouquin, en leur disant qu’il n’est pas lié à la cause animale, ce n’est que le dernier chapitre. Leur dire aussi que s’ils pouvaient le mettre dans leur bibliothèque,ce serait un honneur. Je suis aussi membre de l’association végétarienne de France et de l’association pour la libération animale de la région marseillaise (Alarm). Je ferais peut- être un livre, en envisageant le quotidien d’un cochon dans un
élevage industriel, jusqu’à la mort. Pour expliquer ce qu’il vit. Il a été démontré qu’un cochon est plus intelligent qu’un chien. Quand on sait dans quelles conditions on les élève et on les tue, c’est assez abominable. J’aimerais bien faire aussi un truc sur un type bien, qui de désillusion en désillusion finit dans la radicalisation politique. Une peinture de la société. »
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