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3.54/5 (sur 39 notes)

Nationalité : Pologne
Né(e) à : Ciechanów
Biographie :

Ania Ahlborn est l'auteur de plusieurs thrillers ayant tous rencontré un succès aussi bien auprès des critiques que des lecteurs.

"Seed", son premier roman, a été publié en 2011 et "Que le diable soit avec nous" (The Devil Crept In), en 2017.

Elle vit actuellement à Greenville en Caroline du Sud avec son mari.

son site : https://www.aniaahlborn.com/
Twitter : https://twitter.com/aniaahlborn
page Facebook : https://www.facebook.com/aniaahlborn

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Bibliographie de Ania Ahlborn   (4)Voir plus

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Jude Brighton avait disparu. Stevie Clark se tenait à l’orée du bois. Serrant ses petites mains, il observait les gens qui ratissaient la forêt à la recherche de son ami.

On était sans nouvelles de Jude depuis ce dimanche que les deux garçons avaient passé à fouiller dans les arrière-cours à la recherche de planches cassées. Leur fort était presque terminé. Il ne manquait plus que quelques lattes et des barreaux d’échelle à remplacer. Ceux qu’ils avaient cloués à même le tronc étaient traîtres, on aurait cru escalader la tour de Sauron. Mais ils aimaient le danger – s’accrocher à mains nues à des planches pleines d’échardes, comparer leurs égratignures une fois arrivés en haut, risquer de se casser le cou chaque fois qu’ils descendaient de la tourelle. Parce que Sans risque, la vie n’est pas drôle, disait Jude. Et s’il y avait quelqu’un qui cherchait le danger, c’était bien son cousin. Son meilleur ami. Qui s’était évanoui comme un fantôme.

Stevie regardait la télé, assis sur le canapé, quand sa tante Amanda avait frappé à la porte. « Jude est là ? » avait-elle demandé avec son sourire habituel, fragile comme du verre. Quelque chose dans sa voix avait mis Stevie en alerte, quelque chose qui couvait comme une malédiction. « C’est l’heure de rentrer. Le dîner est au four », avait-elle ajouté.

Stevie adorait sa tante Mandy. C’était une belle femme, malgré ses traits exagérés. Elle avait un long visage et d’énormes yeux. Elle a une tête de cheval, ricanait son beau-père, Terry. Brighton-tête-de-cheval. On devrait l’inscrire au derby du Kentucky pour se faire un peu de fric. Terry Marks était un gros connard. Stevie le détestait plus que n’importe qui au monde.

Il avait beau haïr « le Tyran » pour sa bêtise, Stevie se surprenait parfois à en vouloir davantage à sa mère ; en partie parce qu’elle ne défendait jamais tante Mandy quand Terry l’insultait, mais surtout parce qu’elle le laissait gâcher leur vie.
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Le sentier que Jude et Stevie avaient emprunté se résumait à quelques centimètres de terre mise à nu, piétinée pendant des années par des gamins en vadrouille, essentiellement des lycéens à la recherche d’un coin pour boire de l’alcool pas cher. Chaque fois qu’il trouvait une bouteille vide cachée dans une touffe de lierre ou au creux d’un arbre, Jude la ramassait comme s’il s’agissait d’un trésor, non d’un détritus. Arrivé au bord de Cedar Creek, il les fracassait contre les pierres lisses du ruisseau, piégeant l’endroit. Non que quiconque vienne jamais jusqu’ici – pas aussi loin.
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Les enfants n’aimaient pas Stevie car il était bizarre et il lui manquait des doigts à la main droite. Leur aversion pour Jude était plus simple : ils ne l’aimaient pas parce que c’était un emmerdeur.

Les parents, eux, ne l’aimaient pas parce qu’il attirait les ennuis. Il utilisait des mots comme putain, merde ou connard, même devant les adultes. Un jour, il avait lâché un juron énorme sans raison, juste pour l’utiliser ; il l’avait balancé pour rendre la conversation plus colorée. Chez lui, Stevie entendait régulièrement ce genre de mots traverser les murs. Parfois, son grand frère, Duncan, laissait échapper une grossièreté. Terry avait un vocabulaire fleuri, et il se moquait que tout le quartier soit au courant. Mais Dunk était au lycée, et Terry était un adulte ; Jude n’avait que douze ans. Entendre les bords coupants de ce mot sortir de la bouche d’un enfant avait fait pétiller les nerfs de Stevie comme un sachet de Frizzy Pazzy mouillés.
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Le lendemain matin, la rumeur circulait déjà que Jude avait fugué. Cette théorie n’était pas difficile à croire. Tout le monde savait que Jude avait des soucis. C’était l’enfant à problèmes de Deer Valley ; une vraie terreur, qui s’attirait toujours des ennuis. On ne pouvait pas dire qu’Amanda Brighton se montrait ferme avec lui. Elle avait essayé d’emmener Jude chez un psy, mais ça n’avait fait qu’augmenter sa fureur. Elle avait abandonné après quelques séances et lui avait lâché la bride.

Il avait été arrêté à plusieurs reprises pour de petits délits, vol à l’étalage, ce genre de trucs. On l’avait aussi accusé de vandalisme et d’entrée illégale sur une propriété privée. Il s’agissait d’un terrain immense, que les propriétaires n’avaient pas délimité par un panneau : pour Jude, c’était une accusation bidon. Mais, comme tout le monde, les flics ne l’aimaient pas, alors ils lui pourrissaient la vie.
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Que Jude ne soit pas venu le voir cet après-midi-là ou qu’il ne soit pas encore rentré chez lui n’avait rien de surprenant. Jude obéissait à ses propres lois. S’il avait envie de se balader en forêt toute la journée, il le faisait. S’il avait envie de sauter le dîner, il le faisait. Personne ne pouvait l’en empêcher, encore moins sa mère. Mais la panique mal dissimulée de tante Mandy laissait entendre que, bien que Jude dépasse fréquemment les limites et que, comme on dit, les garçons n’en fassent qu’à leur tête, cela allait bien au-delà d’une bravade ordinaire. Il y avait autre chose. Quelque chose de plus grave qu’un couvre-feu dépassé. Le sourire hésitant de tante Mandy vola en un millier d’éclats d’inquiétude.

« Tu sais où il est ? demanda-t-elle.

— Nan. »

Stevie pensait que Jude pouvait être au fort, mais la route était longue et ennuyeuse. En plus, le fort était top secret.
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Le lendemain matin, Rosie porta Otto à son sein, mais pour la première fois de sa courte existence, il n'avait pas faim. Elle descendit à la cave - la meilleure solution qu'elle avait trouvée pour éloigner son enfant nocturne du soleil- pour changer ses draps. C'est là qu'elle le découvrit : un autre rongeur caché dans les replis de la couverture, déchiqueté.
Sasha lui avait apporté un nouveau cadeau. Otto l'avait dévoré, il n'avait plus besoin du lait de sa mère.
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C’était le genre de gamin qui te renversait ton plateau de cantine sur ton tee-shirt et te disait Eh ben, tu ferais mieux de regarder où tu vas la prochaine fois.
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Il avait décidé que la famille l’emportait sur l’amitié. Du moins c’était le cas dans les films et à la télé, il miserait donc là-dessus.
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They were the eyes that changed his life forever. Jack knew those eyes, and it terrified him that they had found him again.
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Parfois, il faut se contenter d’accepter les bonnes nouvelles. Parfois, les questions ne font que ternir l’éclat.
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