Le voyage commence.
Tes yeux veulent échapper à ce qu'ils ont observé toute la journée.
Tu ne veux plus rien entendre, et surtout ne plus tenter de comprendre (...)
Tu veux te retrouver avec toi, seul dans ton monde, le sien aussi. (...)
Tu reprends ton souffle, tu marques une pause
dès que les points, les virgules et les points-virgules te le proposent.
Tu sais qu'il te faut t'arrêter. Reprendre ton souffle.
Te laisser penser, réfléchir, imaginer. (...)
L'espace s'est resserré autour de toi pour s'ouvrir et se déployer ailleurs. (...)
Alors tu penses à ce que tu viens de vivre et à ce que tu aimerais vivre là-bas.
A cette histoire qui n'était pas la tienne et qui l'est devenue.
Elle t'a ému si profondément, si intensément.
Elle est tienne. Personne ne te la volera.
Elle est là maintenant, avec toi, en toi. (...)
Xavier FISSELIER
On peut lire à son rythme.
Si c'est un essai, on prend le temps de la réflexion, d'intégrer le propos.
Si c'est une fiction, on peut avancer dans l'histoire avec impatience,
ou différer la lecture de la suite pour garder le suspense,
se délecter d'un passage, le relire. On est libre !
Eric CALATRABA
Lire ...
... des phrases qui claquent comme un coup de feu.
... des mots qui caressent comme une plume.
... des paragraphes qui gonflent comme des ballons.
... des couplets qui jouent comme des violons.
Lire ...
... pour voyager dans d'autres mondes.
... pour vivre mille vies.
... pour rêver.
... pour frissonner.
... pour partager.
... pour raconter.
... pour s'évader.
... et oublier tout le reste.
Lire ...
... encore juste un paragraphe avant d'éteindre la lumière.
Anne ROSSI
La langue française est riche de mots pour définir la lecture.
Tout comme il ne nous viendrait jamais à l'esprit de dire "je lis une liseuse, je lis une tablette", on ne lit pas un livre
mais on lit un roman, une nouvelle, un essai, un guide, une bande dessinée, un blog, etc.
On ne lit pas parce qu'on veut sauver une industrie, celle du "livre",
on lit parce qu'on veut s'évader du quotidien dans un roman,
conquérir de nouveaux espaces, de nouveaux mondes, de nouvelles vies
que la lecture va nous permettre de vivre par procuration,
on lit parce qu'on veut se documenter, se renseigner, compléter nos connaissances ...
On lit pour entrer en résonance avec un auteur, pour une rencontre avec ses mots, pour être un autre le temps d'une lecture
Demain, n'en déplaise aux plus réfractaires, il sera aussi banal d'avoir une tablette (et aussi une liseuse) posée bien en évidence sur la table du salon que d'avoir un téléphone intelligent dans la poche de sa veste ou de son sac à main.
Et là, le véritable enjeu ne sera pas de savoir si c'est bien ou pas bien de lire en numérique,
ce sera de savoir si l'heureux propriétaire de la tablette préférera catapulter des oiseaux hystériques sur des cochons apathiques pour 0.99 € ou se plonger dans un roman numérique pour 14.99 €.
J’ai compris, ce jour-là, que les mots avaient un sens, qu’ils pouvaient tuer ou sauver, emprisonner ou libérer.
Ce qui donne une valeur à une œuvre littéraire,
c'est le fait qu'elle soit lue
et non le fait qu'elle soit imprimée ou numérisée.
Le lecteur qui choisit de lire en numérique est-il un si mauvais lecteur ?
Que viendrait faire ici la forme choisie sur la qualité du texte ?
Sur n'importe quel support, un texte, ce sont des mots, des phrases, une histoire, des sentiments, des sensations, qui transcendent ou pas le lecteur qui s'y plonge. Pourquoi se focaliser sur un support
Lire, c'est voyager en restant chez moi. C'est découvrir des cultures, des coutumes, des traditions qui me seraient restées étrangères si je ne les avais pas lues. Lire, c'est tendre la main. C'est ne plus avoir peur de l'inconnu...
La lecture est un acte d’identification : si nous comprenons ce que nous lisons, c’est que les sentiments exprimés sont déjà en nous.
MADELEINE CHAPSAL