En 1969, une subvention du Conseil des arts du Canada permet à Maggs de voyager en France, en Espagne et en Afrique du Nord, un périple qui marque le début de sa transition vers les beaux-arts. Occasion d’exploration de soi, le voyage a pour but de tisser des liens avec des photographes qui l’ont influencé, et bien qu’il n’atteigne pas cet objectif, Maggs estime en tirer une leçon importante. « Pour moi, c’était un voyage de découverte, explique-t-il; j’ai réalisé que je ne m’étais jamais arrêté assez longtemps pour apprécier pleinement le monde autour de moi. »
En tant que designer, photographe commercial et artiste visuel, Arnaud Maggs s’est mérité le respect et l’admiration de ses pairs pour son approche innovante et sa propension à l’expérimentation. Ses extraordinaires pratiques créatives sont interreliées et ces liens sont fascinants.
Maître de la réinvention, Arnaud Maggs (1926-2012) est un membre phare de la scène du design de Toronto, au milieu du siècle dernier; d’abord, photographe de mode réputé, il se dévoue à sa carrière d’artiste sur le tard et devient célèbre pour ses images représentant des visages et des objets trouvés. « Maggs renouvelle et amplifie l’intérêt à la fois pour l’identité humaine représentée par le biais du portrait photographique et pour l’idée de preuve culturelle recueillie par les traces que laissent les objets quotidiens », déclare Ann Thomas, conservatrice principale de la photographie au Musée des beaux-arts du Canada, tout en relevant que son art nous ouvre « les yeux sur la signification des choses ordinaires ».
Vers la fin de sa vie, Maggs est célébré par une exposition bilan organisée par le Musée des beaux-arts du Canada et, en 2012, il remporte le Prix de photographie Banque Scotia. La même année, il achève sa dernière œuvre, After Nadar (D’après Nadar), une série d’autoportraits en costume qui retrace sa vie et ses intérêts en même temps qu’elle est un exemple éloquent de la capacité de la photographie à représenter le passé, le présent et le futur tout à la fois.