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Citation de Bouvy


N’éprouvant jamais d’émoi amoureux, je me livrais sans histoire aux garçons de mon âge, souvent très frustrée par leur inexpérience et leur timidité mais obnubilée par leur virilité que je n’avais de cesse de vouloir dresser contre leur ventre au garde- à- moi. Leurs histoires sentimentales m’encombraient. Les petits cœurs et les mots doux, les toujours et les jamais. Je visai donc des hommes plus mûrs. Ceux qui ne recherchent que la chair fraîche, des yeux miroirs et quêtent sous nos jupettes cette faille qui nous fait femme. Le mystère du trou. La fente, le trou, l’orifice, l’entonnoir, le vagin, le passage au monde, à qui l’on fait du bien, du mal, le puits où l’on se noie, la grotte sombre, le repaire, le repère, le cloaque, le fourre- tout, le vide, là où l’on saigne, où s’enfonce le pénis, le trou à bite donc, qui conçoit la vie même par hasard, la brise, le trou que l’on défonce, que l’on guette, où l’on enfonce les doigts, les nôtres, ceux des autres, des jouets, des légumes et parfois des flingues, que l’on viole, torture, le trou où l’on cherche, se cherche, confie sa semence, où l’on aime, où l’on hait, un fourre- tout, vous dis- je, où l’on perd, se perd, se vide, se réfugie, se sauve, s’oublie, s’épanche, se répand, de hargne ou d’amour, où l’on jouit, crache, gicle, pisse. Le mystère du trou, l’effroi du trou, la volupté du trou. Le trou angoissant qui assujettit, rend esclaves tous les hommes sans exception qui n’auront de cesse de le remplir et de s’y loger comme on rentre à la niche, jusqu’à l’obsession. Le trou, la promesse, voilà l’origine et la finalité du monde.
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