[...] j'ai la conviction charnelle - car des hommes sont morts sous mes yeux, qu'aucune cause au monde n'autorise des blessures et a fortiori la mort.
Pour se présenter sous son meilleur profil. Celui d'un homme ouvert, souriant, cultivé, brillant dans sa faconde, son envie de séduire intellectuellement, de plaire au sens plus large encore de l'adhésion qu'il aime susciter. Un mot, un clin d’œil derrière la prunelle bleue rieuse, une poignée de main, il sait immédiatement donner à son interlocuteur de la valeur.
« Dimanche, en votant pour les nationalistes, le peuple corse a dit que la Corse n'était pas un morceau d'un autre pays, mais une nation, avec sa langue, sa culture, sa tradition politique, sa manière d'être au monde. » (Jean-Guy Talamoni)
Ce qu'on a oublié, ce qu'on a perdu de vue alors, et jusqu'à aujourd'hui encore, et c'est la notion clé qui a guidé ma vie et mon action, c'est que l'Etat n'a jamais compris que la Corse fabriquait des Corses.
Edmond Simeoni veut apprendre. Sa mère a eu le temps de les imprégner lui et ses deux frères, Max, l'aîné, et Roland, le cadet, de cette certitude qu'apprendre, c'est savoir. Et savoir, c'est pouvoir se débrouiller partout et toujours, dans chaque situation et en toutes circonstances. Savoir, c'est être libre.
Il ne cesse de me répéter en corse : "quand tu vois un homme qui prend son travail le matin alors qu'il n'y a plus d'étoiles dans le ciel et qui s'arrête le soir avant qu'elles ne soient revenues, méfie toi ! C'est qu'il n'est pas très sérieux."
Avant de s'en aller, il voulait dire. Pas seulement refaire le film. Dire, à ceux qui resteraient après lui, son espoir dans une Corse qui n'avait d'autre choix que de s'inscrire dans une ère moderne tout en préservant son identité, son chemin.