REQUIEM POUR UN ENFANT
C’était l’automne,
tu es partie, aurais-tu donc suivi
la voie des hirondelles ?
Tu n’es pas revenue,
on aura coupé tes ailes
au seuil de l’inconnu.
C’est une histoire très ancienne,
le temps n’y pourra rien ;
un chant,
un refrain qui revient
et desserre tranquillement
les nœuds de la mémoire.
Tu es la fleur d’innocence,
tendre et douce,
mon enfant disparue,
mon soleil envolé
aux berges de l’absence.
Tu es la vague
qui murmure
des mots de marée basse
au coquillage
endormi sur la plage.
Tu es la lumière,
le mystère des matins triomphants,
un sourire transparent
à la joue mouvante des blés.
Tu es ce nuage
porté dans les bras du vent,
on dirait un oiseau pâle,
il te ressemble,
il est mon paysage,
mon rouge-gorge
en noir et blanc.