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Citation de letilleul


Alors que j’allais composer machinalement mon
numéro à Ivry, j’ai imaginé la tête que ferait Alice
en décrochant. Ma petite sœur, jalouse de mon escapade amoureuse à Londres, m’avait regardé préparer
mes affaires avec une tête sinistre, la veille. Je voyais
d’ici sa jubilation profonde, quand je lui annoncerais que je venais une fois encore de tout faire foirer… Quant à mes parents, n’en parlons même pas.
Consternation et Désespoir seraient leurs noms de
code. J’aurais pu me planquer quelques jours chez
mes meilleurs potes, Kévin ou Alexandra. Mais
leurs parents ne tarderaient pas à prévenir les miens,
et ce serait reparti pour un tour. Mon employeuse,
Mme F., mère d’un petit Gédéon à qui je faisais faire
ses devoirs tous les soirs depuis trois mois, pourrait
certainement me dépanner. Mais je me voyais mal
m’y planquer quatre jours, c’est-à-dire jusqu’à Noël.
Restait Mamie. Revenir chez elle au Kremlin
(Bicêtre, rappelé-je pour les newbies) c’était retrouver mon local de répète au sous-sol, les crêpes
sessions, le chat Hector, sans oublier Derrick et
Inspecteur Barnaby… Bref : tout ce dont j’avais
abusé aux dernières vacances. À cette pensée, j’ai
ressenti une grosse lacune au niveau motivationnel.
On aurait dit que j’étais pris dans une boucle
spatio-temporelle, façon Bill Murray dans Un jour
sans fin, je ne sais pas si vous voyez.
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