AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Jangelis


Hello, I'm Johnny Cash.
Johnny Cash commençait tous ses concerts par cette phrase. Il jouait devant des milliers de personnes venues de l'autre bout du pays (et c'est loin, «l'autre bout du pays», aux States !), exprès pour lui, et pourtant il se présentait au public, toujours de la même façon, simple, efficace et modeste : «Bonjour, je suis Johnny Cash.» J'adore.
Moi, je devrais peut-être faire pareil dans la vie : «Hello, je suis Élise Bonnel.» Le problème, c'est qu'une fois que j'aurais dit ça, je n'aurais plus grand-chose à ajouter... A part que j'ai seize ans, que je suis lycéenne, rousse, que j'aime l'équitation et la musique country. Pas de quoi déplacer les foules, quoi... Je suis quelqu'un de très ordinaire, j'en conviens, si l'on excepte mon goût prononcé pour la musique traditionnelle américaine. Comment j'en suis arrivée là ! Ça, j'en sais rien ! J'ai l'impression que ça a toujours été en moi. Je dois avoir un gène avec un chapeau de cow-boy.
Mes parents, ça n'est pas du tout leur truc, les westerns, les USA et tout ça. D'abord, mon père, il faut savoir que c'est un geek intégral : il écoute de l'électro et passe sa vie le nez dans un ordi. Ma mère s'habille comme si elle revenait des Indes, n'écoute que de la musique celte et du reggae. Ils ne se ressemblaient pas, ils se sont assemblés quand même et là, une erreur fatale s'est produite : je suis née western girl.
Évidemment, ça ne s'est pas vu tout de suite. La découverte a eu lieu quand j'avais six ans.

On revenait de vacances et on s'est arrêtés pour manger dans un restaurant blanc au toit rouge. Je m'en souviens, c'était à Poitiers, juste à côté du Futuroscope. Devant, il y avait un grand totem en bois peint et une espèce de grosse vache en plâtre avec des cornes : d'après mon papa, ça s'appelait un bison. Fascinée, j'ai devancé mes parents. Je me rappelle avoir poussé une porte de saloon et fait quelques pas sur une moquette rouge jusqu'à une statue de Sioux grandeur nature, qui m'a foutu la peur de ma vie. Heureusement, une gentille dame en jean blanc, chemise western et santiags est arrivée pour nous placer. Elle nous a fait asseoir à une table flanquée de banquettes en skaï, dans un petit recoin où on était tout seuls, et elle m'a mis sur la tête une coiffe d'Indien en carton. Un instant plus tard, elle nous apportait de l'eau, du pain et de la salade sans qu'on n'ait rien commandé. Alors, au comble du bonheur, j'ai déclaré : «On est au paradis !»
Oui, bon, ça va.
Commenter  J’apprécie          50





Ont apprécié cette citation (2)voir plus




{* *}