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Critiques de Annick Geille (10)
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Rien que la mer

Allez, encore une histoire de quadragénaire abandonnée par son mari. Il est en retard au rendez-vous fixé, il ne viendra plus.

Alors elle reste seule à sa table, les yeux dans l'eau, son rêve était trop beau... ♪♫ Quel rêve ? Celui de vieillir avec lui ?

Vingt ans de vie commune qui s'achèvent, il s'en va... ♪♫

Heureusement, la dame est sur une côte bretonne, elle peut se consoler en regardant le beau paysage. La Bretagne, ça vous gagne !

Et en plus, la mer lui rappelle son père, nostaaalgiiie ! Voilà un homme qui a su l'aimer. Rien n'est plus beau et plus fort que l'amour parental, tiens ; le couple ça ne marche pas, ça ne dure pas.

C'était bien quand même, au début, avec son chéri, elle y repense, mais l'enfance, c'était bien mieux - avec un super papa, un petit papa comme il n'y en a pas, c'est le sien, c'est le sien, vive son papa ! ♪♫



J'ai reçu ce roman dans le cadre d'un jury littéraire (rentrée Fn@c). Dès les premières pages, je me suis dit que certains auteurs français tournaient en rond autour des mêmes sujets, que j'en avais ma claque de ce genre d'histoire et de ces clichés. Aucune originalité, aucun humour ici dans la façon de traiter ces thématiques. L'intrigue et le style sont plats.

Je me suis beaucoup ennuyée, j'ai morcelé cette lecture, l'ai traînée sur plusieurs jours bien que le roman soit court, et j'ai survolé les quarante dernières pages.



Seul point positif : j'ai eu envie d'en savoir davantage sur la bataille de Mers el Kebir, évoquée dans le roman. Je vous fais profiter de mon savoir tout neuf : « Attaque par la marine britannique, le 3 juillet 1940, d'une escadre de la marine française mouillant dans le port militaire de Mers el-Kébir (golfe d'Oran, en Algérie). L'agression anglaise fit 1 297 morts chez les marins français. Le Royaume-Uni, alors seul devant l'ennemi allemand et italien, craignait que l'armistice signé par le gouvernement français avec l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste quelques jours auparavant ne fasse tomber la flotte française dans les mains d'Hitler, lui permettant ainsi de remettre en cause la suprématie maritime britannique et de faire courir un grave péril au Royaume-Uni. » Merci Wiki !
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Rien que la mer

Si du côté de Jacques Brel la valse à trois temps peut encore «s'offrir des détours

du côté de l'amour», celle que nous propose Annick Geille est à l’opposé. Ici, rien n’est charmant. Le premier temps de cette valse se déroule en Bretagne sur la terrasse d’un hôtel de bord de mer. Une femme y attend son mari en regardant les personnes qui l’entourent, en laissant vagabonder son esprit sur leurs quelque vingt années de vie commune. Le temps passe et Pierre n’arrive toujours pas. Le maître d’hôtel s’approche alors : «– Madame, croyez que je suis désolé. J’ai un message à vous transmettre. Monsieur ne reviendra pas. Il a réglé la note du dîner, la chambre, ainsi que le petit déjeuner. Il m’a prié de vous avertir du fait qu’il ne reviendra jamais. Il vous exprime ses regrets, et vous souhaite bonne chance. Je suis désolé, madame, une chose pareille ne nous est jamais arrivée et si vous… »

À la brutalité de cette annonce les quelques mots qu’elle trouvera dans leur chambre ne pourront mettre du baume sur son cœur meurtri. Elle part à son tour, va retrouver son père malade.

Le second temps de la valse est tout aussi noir. Refaisant le chemin en marche-arrière, elle retrouve l’histoire familiale et l’épisode qui aura permis à son père de rencontrer sa mère. Nous sommes à quelques encablures de Mers el-Kébir en juillet 1940. La flotte anglaise va torpiller les bâtiments de la marine française, faisant quelque 1300 morts. Parmi les rescapés figure l’équipage du Strasbourg commandé par le capitaine de vaisseau Collinet et notamment Francis, ce père qui ne se remettra jamais vraiment de ce traumatisme, de ces camarades morts à quelques mètres de lui.

Pour sa fille, il est désormais urgent de lui dire combien elle l’aime. Un sentiment qu’elle a eu tant de mal à extérioriser, notamment du fait d’une mère possessive, accaparante. Mais elle arrivera trop tard.

Le troisième temps de la valse est celui d’un possible apaisement. À la violence et à la brutalité, au chagrin et au deuil succèdent maintenant une sorte de chemin vers la liberté. Pour cela, il faut offrir la sépulture dont il rêvait à son père, réaliser son rêve d’évasion. La procession vers Sainte-Anne-la-Palud est bouleversante. Elle ouvre d’autres horizons. La fille du marin a compris qu’elle sera sauvée par la mer. Rien que la mer…

Au-delà de l’hommage à ce père disparu, c’est bien le combat d’une femme qu’Annick Geille nous offre de suivre dans ce roman. Une femme qui va relever la tête. Une femme qui sait qu’une valse n’a pas trois temps, mais mille temps.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Rien que la mer

Une femme d’âge mûr se retrouve seule, son compagnon s’évanouit dans la nature sans un mot d’explication, sans même vider ses étagères. Une heure a suffi pour acter cette séparation, Pierre ne donnera plus aucun signe de vie à celle qui fut sa compagne durant 25 ans.

Cette femme délaissée qui se sent vieille et moche ira chercher dans une expédition extrême en Antarctique, la résilience, la force de vivre sans Pierre.

Un jeune homme, se trouve à Mers el-Kebir pendant la seconde guerre mondiale. Il est radio sur le « Strasbourg » et devine avec stupeur ce qui va se passer tout en refusant d’y croire totalement. Les anglais, les alliés, menés par Churchill fixent un ultimatum à la flotte française amarrée à Mers el-Kebir avant de la bombarder et de la couler.

Cet homme, qui va être sauvé grâce au sang-froid de son commandant, est irrémédiablement brisé par la mort de ses compagnons et amis. Il va rejoindre la belle Hélène à la fin de la guerre mais continuera à se torturer l’esprit et à ressasser cet évènement crucial. Il réussira à retrouver une certaine forme de sérénité en laissant son regard se perdre dans les paysages maritimes…

Très vite nous comprenons que ces deux personnes sont très proches et si l’auteure ne respecte pas la chronologie c’est pour mieux montrer outre le lien familial tout ce qui réunit ses deux personnages. La mer, métaphore de la vie, est responsable de leur malheur (la séparation du couple intervient alors qu’ils sont en villégiature en bord de mer), mais la mer est aussi celle qui apporte la force, l’apaisement.

L’écriture est délicate, juste, descriptive d’une nature fiable et généreuse mais les personnages restent flous et ne provoquent pas l’empathie du lecteur. Ce roman inégal m’a fait connaître l’opération meurtrière de Mers el-Kébir puis plonger dans un voyage extrême en Antarctique mais le quotidien assez insignifiant de cette femme et la fin de l’histoire, aux relents excessifs, ne le servent pas ; j’aurai souhaité un développement plus important des deux évènements précités.

J’ai rencontré l’auteure à l’occasion de la sortie du livre et je dois dire que même si je ne suis pas d’accord sur tous les points avec elle je l’ai trouvé érudite et passionnante. Elle pique la curiosité de l’auditoire en parlant de sa relation avec Françoise Sagan.

Merci à Babelio, La Grande Ourse éditions et à Livres in room organisateur de la rencontre avec l'auteure.



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Une femme amoureuse

Ce livre, résultat sans doute d'un de mes hypothétiques trocs, traînait dans ma PAL depuis pas mal de temps. Ce n'est ni son titre gnangnan qui fleurait bon la romance à deux balles, ni sa première de couverture plutôt moche qui m'ont attirée mais plutôt son petit format si pratique au fond du sac et pour s'occuper dans les salles d'attente envahies de revues périmées... Je ne m'attendais donc pas à découvrir une bonne surprise dans ces quelques 200 pages datant de 1984, choisies par dépit plus que par envie.



A l'approche de ses 35 ans, Fabienne Hervé, brillante avocate spécialisée dans la défense des femmes, est libre, à l'aise financièrement, et elle plaît aux hommes (souvent mariés... les hommes). La désertion de son dernier amant puis le décès de sa mère (l'archétype de la femme au foyer soumise à son mari) lui font prendre conscience de sa solitude. Elle qui était fière de son combat pour être une femme moderne, qui s'épanouissait pleinement dans son métier, découvre subitement l'envers du décor avec le temps qui passe. Sa rencontre avec Jean Freeman, un homme d'affaires français qui vit et travaille à New York, lui fait espérer que tout n'est peut-être pas perdu. Tout en sachant qu'il est marié et père d'un enfant, elle prend un long congé et part le rejoindre aux États-Unis. Elle sait qu'il faut la jouer fine pour ne pas l'effrayer car les hommes ont peur des femmes passionnées. Malheureusement, lui ce qu'il a aimé chez elle, c'est sa liberté et son indépendance. Trouveront-ils un terrain d'entente ? Fabienne est-elle au fond d'elle-même prête à abandonner un travail valorisant pour s'attacher un homme ?



Annick Geille ne fait pas dans le romantisme, contrairement à ce que le titre pourrait laisser croire. Le combat de Fabienne est tout à fait réaliste. Refus de l'étiquette de "féministe", mais encore plus du fait d'être dépendante d'un homme, l'équilibre parfait pour qu'une femme puisse s'épanouir est difficile à trouver. C'est un roman qui parle également de la relation avec les parents, de leurs décès mais également du désir d'enfant, bref un hommage sans fioritures faite aux femmes.

Quant au style de l'auteure, il a fait le reste... mélange de tournures un peu surannées (emploi de conjugaisons du passé) et de modernité (phrases chocs réduites à un mot ou un verbe), il m'a beaucoup plu. J'ai aussi apprécié l'alternance de paragraphes plus intimistes où l'héroïne parle à la première personne, et d'autres plus narratifs comme racontés par un observateur anonyme.

J'ai été touchée par ce roman, pourtant aux antipodes de mes habitudes de lectures. Une belle écriture, des questions de femmes, pour moi, il mérite un 16/20.
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Rien que la mer

Une femme approchant de la quarantaine se fait larguer par son mari. En parallèle un jeune marin, subit l horreur de la guerre par des sacrifices humains incompréhensible. Qu est ce qui relie ses personnages ? l'amour de la mer.

On ne peut pas dire que l histoire soit très originale mais quelle beauté dans l écriture ! C est poétique, fin, délicat.

Quand j ai lu la quatrième de couverture, je me suis dis oh non " la mer, la marine..." tout ce que je n' aime pas. Mais la narration, les descriptions m ont vite envouté, et après un début un peu long, je n ai pas pu lâcher ce roman. Alors je dis respect à l'écrivaine pour m avoir transporté dans un univers bien loin de mes envies de lecture.

Un vrai bijou !

Au sein de ma librairie préférée " livresinroom" à st Pol de Léon, j ai eu l immense plaisir de rencontrer l écrivaine le jeudi 13 Octobre 2016. Tout comme son écriture, la personne est magnifique ! Nous avons échangés sur le roman évidemment mais sur de nombreux autres sujets en toute simplicité. Ce fut passionnant, enrichissant...une très belle soirée.

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Rien que la mer

"Madame, croyez que je suis désolé". Les toutes premières pages m'avaient presque tirées une larme face à la détresse de cette femme et de la situation dans laquelle elle est prisonnière. Mais plus on pénètre dans les eaux troubles du roman plus je perdais de vue les sentiments de départ.



Soyons clair, tout n'est pas mauvais dans l'histoire, c'est même loin d'être mauvais mais malgré des passages qui sont normalement très émouvant et touchant les longueurs qui sillonent les deux histoires ralentissent énormément le récit jusqu'à nous faire nous détacher de l'intrigue et des personnages.



Des passage presque lyrique, profonds et poétique qui sont magnifiques. Mais cela crée un décalage trop important à mes yeux par rapport à ce qui se passe et en plus des longueurs cela n'aide pas à s'attacher aux personnages car on les regardent de loin. Et le style, loin de créer un lien, nous met à distance de ce qu'ils vivent comme si l'on regardaient un tableau.



À la fin je n'arrêtais pas de me dire "Quel dommage que j'ai été aussi peu attachée aux personnages parce que c'est le genre de final qui vous prend aux tripes d'ordinaire !". Parce que tout les petits problèmes dont j'ai parlée avant font que cet acheminement ne m'a pas touchée et m'a (presque) laissée de marbre.



Enfin bref...Des émotions à la dérive. Des liens qui ne se créent pas à cause d'un lyrisme trop présent et de longueurs trop importantes. Un tableau que l'on regarde de loin, qui est joliment peint mais cette peinture dessert sa toile au final.
Lien : http://bookymary.blogspot.fr..
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Une époque en or

Bon historique de l'époque 60-2000 (mon époque)



Quelques abus de situations (relation frère/soeur etc) à mon avis inutile.

Epoque en or très certainement, avec ses joies et ses peines : tout le monde n'est pas logé à la même enseigne malgré tout.
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Rien que la mer

Déçue.

Le style de l’auteur est magnifique. Elle a une prose lyrique, fluide et prenante. Une vraie merveille de ce point de vue.

Mais l’histoire ne m’a pas emballée. Trop de lenteur, des personnages qui ne sont pas charismatiques et pour lesquels je n’ai ressenti aucune empathie. Dommage parce que la toute première scène ou cette femme, après une vingtaine d’années de mariage, se retrouve abandonnée à une terrasse de café était superbe. Mais le reste ne m’a pas donné envie d’y croire plus.

Pareil, le côté historique de la bataille de Mers el Kebir, est très intéressant, mais ça reste là.

Cela aurait pu me plaire si le rythme avait été plus rapide et que les personnages m’avaient plus touchés. Ce n’est pas le cas.

Je ne suis pas le publique pour ce genre d’histoire. Le résumé me semblait prometteur, et même si ce ne fut pas déplaisant, ce ne fut pas plaisant non plus à 100%. En tout cas, je remercie Babelio et les Editions La Grande Ourse de m’avoir fait découvrir ce livre. Car même si je n’ai pas apprécié l’ensemble de l’histoire, j’ai aimé la plume de l’auteur.
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Rien que la mer

Une femme quittée brutalement. Jetée. Comme un kleenex usagé qu'on lance dans une poubelle.

Quelques décennies plus tôt, un marin confronté à la sanglante bataille de Mers-el-Kébir.

Entre eux, un lien familial. Un rapport à la mer, un cordon ombilical qui nourrit, une bouée de sauvetage parfois.

J'ai aimé cette écriture, harmonieuse et délicate. J'ai aimé ces deux vies bousculées, traumatisées.

Certains passages sont d'une beauté aussi saisissante que terrible. Je pense notamment à ce moment où elle attend, en plein restaurant, un mari qui ne reviendra pas. Ou encore ce moment où le marin devenu vieillard se tient sur un banc, admirant cette mer qu'il chérit tant.

J'ai l'impression que ce roman touche à l'essentiel. A ce qui fait battre notre coeur. A ce qui peut le faire s'emballer ou crier de douleur.

Une lecture qui m'a conquise !
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Rien que la mer

Un roman aussi mélancolique qu'attachant autour d'un duo qui tente de s'inventer des raisons de vivre.


Lien : http://www.lexpress.fr/cultu..
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