..Comme il est long notre chemin, songes-tu, et combien obscur.
Aigle gorgé de mes oies naïves, soupires-tu, je bois en ta cruauté leur beauté saccagée, et ma tristesse et ma joie, je bois l'incompréhensible fureur à ton corps magnifique, inépuisable, je bois à la source obscure de toi toutes tes épreuves, toutes tes quêtes, toutes tes peurs, les vagues des tempêtes, dont chacune soulevée est aussi grande que la mer, les embruns de l'effroi, le sel des naufragés, je bois la sève des femmes étreintes, la sueur brûlante des combats, la sueur glacée des agonisants."