Anselm Grün

Selon Gadamer, i, ne s'agit pas de se mettre dans la situation de l'auteur de façon subjective. Nous n'avons donc pas besoin de nous demander ce que Marc a exactement pensé, s'il a pensé à toutes les associations qui nous viennent à l'esprit. Le texte existe dans sa teneur. Et nous avons à nous situer par rapport à son exigence. Dans le texte, le Moi recherche une interprétation valable pour nous. Il devient évident. Nous participons de sa vérité, de son alètheia, de son dévoilement. Il ne s'agit donc pas de règles quelconques de compréhension, mais de la participation à la vérité du discours. Le texte comporte toujours une vérité en soi. Dans l'interprétation, il nous faut y participer. L'interprétation se fait toujours dans le discours et par le discours. L'interprétation n'est pas dans la connaissance d'un texte indépendamment de la réalité mais dans la recherche d'un discours commun : le texte et l'interprète se trouvent placés au-dessous de la vérité de la réalité même. La vérité se présente de le fait discursif ; on ne peut y accéder sans lui. Donc toute une interprétation est toujours "une transformation dans un état commun, dans lequel on ne reste pas ce qu'on était".

Gadamer écrit :

"Toute histoire racontée possède en soi la vérité. Elle devient évidente au lecteur de par elle-même et n'a pas besoin d'être démontrée ni crue. Car c'est dans l'histoire que se présente la vérité elle-même. Et c'est pendant qu'elle se présente à moi que je prends part à la vérité ".

Selon Gadamer, il ne s'agit pas de s'interroger de façon purement historique sur les faits rapportés par une histoire, mais de reconnaître la vérité même de cette histoire. Et la vérité est toujours l'interprétation de l'être par excellence. Ce qui compte, ce ne sont pas les faits, mais l'être, le mystère de l'homme, une nouvelle compréhension de soi.


Psychanalyse et lecture spirituelle de la Bible
Herméneutique philosophique