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Citation de Cielvariable


Alex Rider se faisait dorer au soleil de midi, allongé sur le dos. L’eau salée de sa dernière baignade gouttait de ses cheveux et s’évaporait de son torse. Son short mouiller lui collait à la peau. En cet instant précis, Alex était aussi heureux qu’il est possible de l’être ; une semaine de vacances parfaites depuis la seconde ou l’avion avait touché la piste de l’aéroport de Montpellier, dans l’étincelante lumière méditerranéenne. Alex adorait le sud de la France, ses couleurs intenses, ses parfums, son rythme de vie tranquille qui permettait de profiter pleinement de chaque minute.

Il ignorait quelle heure il était mais il savait qu’il avait faim et que le déjeuner approchait. Il perçut une brève explosion de musique quand une fille passa devant lui avec une radio. Alex la suivit machinalement du regard et, soudain, la mer se figea, le monde entier parut retenir son souffle.

Alex ne regardait lus la fille à la radio, mais au-delà d’elle, derrière la digue qui séparait la plage de la jutée ou venait d’accostait un yacht immense, presque de la taille du bateau qui transportait les touristes le long de la cote. Mais aucun touriste n’y poserait jamais le pied. Il n’avait rien d’accueillant, avec ses vitres teintées, sa proue massive qui se dresser comme un mur blanc et compact. Un homme se tenait à l’avant, le regard fixe et droit, son beau visage impassible. Un visage qu’Alex reconnu aussitôt.

Yassen Gregorovitch. Aucun doute possible.

Alex ne bougeait pas, dressé sur un coude, ma main à demi enfoui dans le sable. Son regard ne quittait pas le yacht, ou un homme d’une vingtaine d’année émergea de la cabine pour amarrer le bateau. Trapu, une allure de singe, vêtu d’un maillot de corps à grosse maille laissant voir les tatouages qui lui recouvraient les bras et les épaules. Un matelot ? Yassen ne lui avais pas proposé son aide pour la manœuvre. Soudain, un troisième homme accourut sur la jetée. Gros et chauve, vêtu d’un costume blanc bon marché. Son crâne lisse avait pris un vilain coup de soleil.

Yassen l’aperçut et descendit sur la jutée à sa rencontre. Il portait un jean et une chemise blanche à col ouvert. D’autre que lui aurait eu du mal à garder leur équilibre en descendant de l’échelle coupée oscillante. Pas Yassen. Il se mouvait avec aisance, sans l’ombre d’une hésitation. Quelque chose d’inhumain émanait de sa personne. Avec ses cheveux coupés ras, son regard bleu pale, son visage inexpressif, il n’avait rien d’un vacancier. Mais Alex était le seul à savoir qui il était. Un tueur à gage. Yassen Gregorovitch avait tué son oncle et bouleverser sa vie. Il était recherché dans le monde entier.

Que faisait il ici, dans cette petite station balnéaire proche de la Camargue ? À saint-pierres, hormis les plages, les campings, les innombrables restaurants et l’église surdimensionnée qui ressemblait à une forteresse, il n’y avait rien. Alex avait mis une semaine à s’habituer au charme tranquille de l’endroit. Et maintenant, Yassen… !

- Alex ? Qu’est ce que tu regarde ? Demanda Sabina.

Alex dut faire un effort pour revenir à la réalité.

- Je…

Les mots ne voulaient pas sortir. Il ne savait pas quoi dire.

Sabina le soulagea en demandant.

- Tu veux bien me remettre de la crème solaire dans le dos ? Je suis en train de cuire…

Sabine. Mince, brune, parfois plus mûre que ses quinze ans. Probablement le genre de fille à troquer ses jouets contre les garçons dès l’age de onze ans. Elle avait beau utiliser un écran solaire « indice de protection 25 », elle éprouvait le besoin de s’enduire de crème tout les quart d’heure, et cette tache incombait toujours à Alex. Il jeta un coup d’oeil au dos idéalement bronzé de Sabine. Elle portait un bikini si minuscule que même un simple motif sur le tissu aurait était difficile à caser. Ses yeux était protéger par de fausses lunettes de soleil Christian Dior (acheter dix fois moins cher que les vrai) et son visage enfoui dans Le seigneur des anneaux.

Alex reporta son attention sur le yacht. Yassen serrait la main de l’homme chauve. Le matelot attendait à l’écart. Même à cette distance il était manifeste que Yassen était le patron. Un jour, Alex l’avait vu tuer de sang froid un homme qui avait par mégarde laisser tomber un colis précieux. L’extraordinaire froideur qui émanait de Yassen Gregorovitch paraissait neutraliser le soleil méditerranéen lui-même. Très peu de personnes dans le monde auraient put reconnaître le russe. Alex en faisait partit. La présence de Yassen ici avait elle un rapport avec lui ?

- Alex…, répéta Sabina.

Les trois hommes s’éloignaient du yacht et se dirigeaient vers le village. Alex se lava d’un bond.

- Je reviens.

- Où vas-tu ?

- J’ai soif…

- J’ai de l’eau.

- Non. Je veux un coca…

Alors même qu’il enfilait son tee-shirt, Alex pressentit que ce n’était pas une bonne idée. Yassen Gregorovitch avait put venir en Camargue pour passer des vacances ou pour assassiner le maire du village. Sa présence n’avait aucun rapport avec lui, et courir le risque de le croiser était absurde. Alex se rappelait sa promesse faite au Russe, lors de leur dernière rencontre, sur un toit de Londres :

« Tu as tué Ian Rider. Un jour, je te tuerais. »

A ce moment là, il le pensait sincèrement. Mais le temps avait passé… Aujourd’hui, Alex ne voulait rien avoir avec Yassen Gregorovitch ni avec le monde qu’il représentait.

Et pourtant…

Yassen était ici. Il devait découvrir pourquoi.
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