Antoine Casanova

Je ne parviens pas à dormir. Je n'arrête pas de penser à cette maudite classe... J'imagine toutes sortes de scénarios comme quitter la salle de classe pour laisser les élèves nager dans leur bourbier, ou leur donner systématiquement des devoirs sur tables puisqu'ils refusent de suivre un cours attrayant ce me semble... Je repense au moment où Marianne les avais tétanisés avec juste un "Tu te tais !" adressé à Jalil. Pourquoi avec moi ça ne marche pas ? N'ai-je donc pas d'autorité ? Ils me connaissent et ne me craignent plus ? Faut-il en exclure un de cours pour l'exemple ? D'autres profs m'ont dit que c'est ne décembre qu'ils sont les pires. Et même si c'était le cas, ce n'est pas une raison pour qu'ils soient infernaux à ce point... Je crois qu'ils sont inconscients, qu'ils ne se rendent pas compte de leur attitude... C'est pathétique. A force de réflexion, je me demande même si j'ai éprouvé du plaisir à leur faire cours depuis la reprise de la Toussaint...

Attention, je n'avance pas qu'un professeur doit se montrer tyrannique afin de réussir à enseigner correctement, loin de là. Il doit simplement mentionner le civisme, le respect de l'autre, énoncer des règles de vie en groupe (censées être innées) dès le départ et réagir immédiatement à la moindre tentative de mutinerie car dans le navire de la salle de classe, il n'y a qu'un seul maître à bord. Aux matelots de se tenir à l'écoute et sur le qui-vive pour voguer sur des eaux mirifiques et non dans un ruisseau