Il y a une beauté du souvenir chez Proust, une beauté qui surprend car elle surgit à l'improviste, autant pour le narrateur que pour le lecteur. La réminiscence involontaire, si elle est parfois douloureuse, peut être aussi pleinement heureuse. C'est une madeleine trempée dans du thé, un pavé mal équarri, le bruit d'une cuiller, ou la raideur d'une serviette qui révèlent des instants de la vie passée.
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(chapitre I - "Le temps" par Antoine Compagnon).