AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de BalteHasard


Assise en léger retrait, elle couve du regard des messieurs en bras de chemise qui jouent au tribunal international, une de leurs trouvailles entre deux séances empreintes de gravité où l’on tente d’améliorer le monde tel qu’il va. Mes hommes, pourra-t-elle se dire plus tard. Cette pointe de vanité, ce sera plus fort qu’elle. La faute du sang bleu qui coule dans ses veines, de la conscience aiguë d’œuvrer pour la seule grande cause qui vaille à ses yeux. Avant que tout ne s’écroule dans les semaines suivant sa mort, au premier jour de l’été 1914. Pour l’heure la femme qui, à l’ombre d’une véranda, se tapote machinalement le front d’un coin de mouchoir n’est pas encore « la généralissime de la paix » au charisme loué par ses admirateurs. Celle qui sera reçue en audience privée par le président Theodore Roosevelt ou se tar- guera de pouvoir influencer le tsar Nicolas II. « La grande et généreuse Cassandre de notre temps » qui impressionnera son compatriote Stefan Zweig. En ce début d’après-midi, calée dans un fauteuil en rotin, la pupille en éveil sous la paupière lourde, Bertha von Suttner se concentre sur le petit jeu auquel se livrent quelques-uns de ces gentlemen venus d’une quinzaine de pays. Du moins est-ce comme ça que je l’aperçois, sur la foi de ses écrits, cent trente ans plus tard.
Commenter  J’apprécie          20





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}