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Citation de najnaje


Tout cela, bien sûr, ce sont des vétilles, et le philosophe ne s'en serait pas soucié, il les aurait négligées, mais Makar se sent comme sur des charbons ardents. Son âme se sent solitaire, orpheline, elle se languit de cette langueur que n'éprouvent que les personnes très solitaires ou les grands pécheurs. Jamais, pas une fois dans sa vie, il n'a mis les poings sur les hanches comme le jardinier. Rarement, une fois tous les cinqs ans peut-être, il lui arrive de rencontrer dans la forêt, ou sur la route, ou dans un wagon, un original malchanceux comme lui, et, ayant lu dans ses yeux, il s'anime un peu, et l'autre s'anime aussi. Ils causent longtemps, ils discutent, ils s'enthousiasme, ils s'extasient, ils rient aux éclats, si bien que, à les regarder, on pourrait les prendre pour des fous.
Mais d'ordinaire même ces brèves minutes ont leur poison. Comme par un fait exprès, Makar et le malchanceux qu'il a rencontré nient leurs talents respectifs, ne s'estiment pas, s'envient, se haïssent, s'agassent, se séparent ennemis. Ainsi s'use, ainsi font leur jeunesse, sans joies, sans amour ni amitié, sans paix à l'âme, sans rien de ce que, le soir, aux heures d'inspiration, aime décrire le morose Makar. Et, avec la jeunesse, s'en va le printemps.
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