L’Académie eut deux fonctions principales : la régulation et l’enseignement. L’Académie était un lieu de réflexion artistique, et les académiciens y élaboraient les règles de l’Art et du bon goût. Les théories de l’Académie firent pratiquement office de loi dans le monde de l’art de l’époque. En accord avec les principes du classicisme, style dominant, il était implicitement reconnu et enseigné que tout ce qui avait rapport avec l’Art devait être soumis à des règles rationnelles, qui pouvaient par conséquent être apprises et étudiées. Côté enseignement, les membres de l’Académie ouvrirent un studio où ils enseignèrent les principes officiels de l’art aux apprentis artistes, peintres, sculpteurs et graveurs.
Il est indéniable que l’Académie eut une influence considérable sur l’art en France, et aussi sur l’ensemble de l’Europe, à cause du rayonnement de la culture française de l’époque. Les théories officielles étaient le classicisme de Poussin, dont Charles Le Brun avait épousé la cause, et le néoclassicisme, après le bref interlude rococo sous la Régence. Ces théories furent appliquées à grande échelle.
Jacques-Louis David (toujours lui), bien qu’il en fût membre, s’était toujours rebellé contre l’autorité de l’Académie et les privilèges de ses membres, et il en obtint la dissolution en 1793 après un discours à la Convention nationale. Elle fut remplacée le 25 octobre 1795 au sein de l’Institut, tout en créant la troisième classe « Littérature et Beaux-arts » qui réunissent alors la littérature, les inscriptions et médailles et les beaux-arts. Cette nouvelle classe préfigure l’actuelle Académie des Beaux-arts.
« Pour réaliser le beau, le peintre emploie la gamme des couleurs, le musicien celle des sons, le cuisinier celle des saveurs, et il est très remarquable qu’il existe sept couleurs, sept sons, sept saveurs ».
Lucien Tendret, « La Table au pays de Brillat-Savarin ».
En tant que collectionneur je me répète souvent l’aphorisme de Baudelaire (« Aux bourgeois » dans « Écrits sur l’art ») : « Vous êtes la majorité, -nombre et intelligence ; -donc vous êtes la force-, qui est la justice. Les uns savants, les autres propriétaires ; -un jour radieux viendra où les savants seront propriétaires, et les propriétaires savants. Alors votre puissance sera complète, et nul ne protestera contre elle ». Je souhaite vraiment devenir un jour propriétaire savant…
La plupart des grands courants de pensée y sont représentés : d’Hippocrate à Andy Warhol ; de Pablo Picasso à Plotin ; d’Emmanuel Kant à Jean Cocteau, etc. Dans ce florilège de penseurs, il faut bien signaler que tous ne vont dans le même sens, mais comme nous avertissait déjà Paul Léautaud, dans « Propos d’un jour », « il n’est pas de sentences, de maximes, d’aphorismes, dont on ne puisse écrire la contrepartie ».
« L’art de la citation est l’art de ceux qui ne savent pas réfléchir par eux-mêmes ».
Voltaire.
« Les arts, comme les sciences, doivent leur naissance à nos vices : nous serions moins en doute sur leurs avantages, s’ils la devaient à nos vertus ».
Jean-Jacques Rousseau, « Discours sur les sciences et les arts ».
« La Joconde sourit parce que tous ceux qui lui ont dessiné des moustaches sont morts ».
André Malraux, « La tête d’obsidienne ».
« L’art c’est le reflet que renvoie l’âme humaine éblouie de la splendeur du beau ».
Victor Hugo.
« La beauté des choses existe dans l’esprit de celui qui les contemple ».
David Hume.
« L’art est le plus beau des mensonges »
Claude Debussy