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Citation de Charybde2


Tes monuments, tes rues, tes boulevards… Tu ignores à quel point je suis loin de tout cela, moi, mon vieux.
— Et alors où es-tu, Eugène ?
— Quand toi tu passes tes journées à parcourir les trois rues du quartier, moi je ne peux plus les voir en peinture. Elles me sortent par les yeux, ces rues. Alors je passe mes nuits (oui, mes nuits, afin de ne pas contrevenir au règlement du lycée, parce que je ne me crois pas, moi, au-dessus de celui-ci), je passe mes nuits à étudier le plan. À tenter de comprendre comment il est fait ; comment en tourner la page ou la creuser, comment m’échapper au travers. Je cherche le moyen de mettre les bouts. Si tu savais comme je rêve d’un avion ! Alors toi, quand tu t’apitoies sur le petit train de bois du jardin de Reuilly, tu me fais bien rigoler.
— Un avion, Eugène ? Pour t’échapper d’ici ?
— Évidemment. Je ne vais pas passer ma vie dans un appartement avec une pliure au milieu.
— Je te parle de nos souvenirs d’enfance ; je te parle de la lumière à l’horizon, et toi tu me parles d’un appartement confortable et d’un fauteuil moelleux. Eugène, je ne te reconnais pas.
— Prends une tartine au lieu d’être sentimental.
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