e projet de P-A, encore embryonnaire, consistait en une mosaïque d’auteurs (Lipovetsky, Chamberland, Zinn, Hedges,Klein, Chomsky, etc.) et de citations qui appuyaient ses opinions politiques, et relevait plus du pamphlet que de la recherche universitaire. Il avait pour but de faire une démonstration qui pourrait régler la question des inégalités sociales. Pour prouver les errements de l’individualisme postmoderne, il ne cessait d’ajouter à son plan les propos des auteurs qu’il lisait (Thoreau,à ce moment-là), de sorte que son projet prenait de plus en plus d’ampleur.
— Ben… le feu, c’est Prométhée. C’est lui qui l’a donné aux hommes.
— Faque, c’est… le début de la civilisation.
— C’est ça qui fait qu’on est pas des «sauvages»… En même temps, on aime ça, faire des feux, parce que ça veut dire qu’on est sortis de la civilisation – dans le sens qu’on fait pas de feux en ville… C’est associé aux vacances, à la nature…
Lorsqu’il était enfant, les vacances familiales étaient l’occasion de s’échapper de la ville et d’aller se ressourcer dans la nature. À son adolescence, par contre, il s’était désintéressé de ces sorties en famille, lui qui cherchait à s’émanciper de l’autorité parentale, comme tous les jeunes gens de cet âge.
Pas besoin de l’école pour bien écrire, regarde Bukowski, Ginsberg, Kerouac, Rimbaud… J’ai pas l’impression que la poésie, ça s’apprend à l’université.
Comme si quelques poèmes engagés allaient changer quoi que ce soit! Les seuls qui vont lire ça, c’est du monde déjà gagnés à la cause.
On est comme dans un entre-deux. On est encore à l’école mais on l’est pas, on est en vacances mais on l’est pas…