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Citation de Enroute


Le climato-scepticisme ne vient pas de nulle part mais fait partie d’une stratégie délibérée de mise à l’écart des faits scientifiques dérangeants. Cette stratégie exagère les incertitudes, insiste sur le caractère partiel des résultats et au final introduit du doute sur la solidité des faits. L’objectif ultime : donner l’impression qu’il n’est pas raisonnable de décider tout de suite parce que les preuves factuelles sont insuffisantes. La mise en place de politiques contre les émissions de gaz à effet de serre est alors reportée. Aux États-Unis, cette stratégie est déployée à une grande échelle. Pour la mener à bien, de nombreux organismes sont créés de toutes pièces et affublés de noms sérieux, tels que l’Institut pour l’étude de l’économie et de l’environnement, la Société pour le verdissement de la Terre, etc. Ces pseudo-instituts scientifiques se donnent l’apparence de centres de recherche et rédigent des rapports, plus ou moins fantaisistes, montant en épingle la moindre incertitude sur le changement climatique. S’appuyant sur des opérations de communication très efficaces, ils diffusent ces rapports dans les médias généralistes, suscitant ainsi un bruit médiatique qui brouille la perception des enjeux. Ces organismes forment aussi des individus pour intervenir dans les débats publics et y produire des arguments chocs, destinés à introduire de la confusion chez les auditeurs. Exemple : comment croire aux projections du temps qu’il fera dans cent ans alors que l’on ne peut déjà pas prédire le temps à plus de cinq jours. Ces arguments simplistes (celui-ci confond la météorologie, qui prédit les phénomènes de détail, et la climatologie, qui s’intéresse aux grandes tendances) nécessitent du temps pour être démontés, et ce temps n’est jamais disponible sur les grands médias. Les organismes qui promeuvent le discours climatosceptique sont en réalité des prête-noms, des couvertures derrière lesquelles se dissimulent d’autres organisations plus puissantes, ais qui ne souhaitent pas apparaître au grand jour. Un rapport soutenant que les ours polaires ne souffrent pas du réchauffement climatique paraître suspect s’il est publié par la compagnie pétrolière Exxon Mobil. Si cette compagnie finance un chercheur « indépendant » pour tenir le même discours, le rapport paraîtra plus recevable. Ces organismes sont donc des écrans qui masquent de puissants intérêts financiers. Sur la décennie 2000, plus de 120 millions de dollars ont été consacrés au financement des travaux climato-sceptique [c’est tout ?]. Ces techniques de manipulation sont anciennes. Les fabricants de cigarettes ont été parmi les premiers à les utiliser massivement.
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