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Citation de babel95


Les tartes aux oignons sont entrées dans nos vies peu après le décès de maman.
Elles sont entrées dans nos vies parce qu'il fallait bien que mon père trouve un espace pour vivre son chagrin...
....
La première fois je m'en souviens, c'était un soir d'octobre, j'avais trouvé mon père figé dans le canapé du salon. Il ne regardait pas la télé, il ne lisait pas de bouquin, il avait les yeux vides et fixait droit devant. Un mort-vivant.
J'avais attendu de longues minutes qu'il bouge, mais rien, pas un clignement de paupière, juste mon mère en arrêt sur image, agité par des pensées sombres.
Ca m'avait fait plonger dans une détresse immense. Je me souviens de mon sentiment à ce moment : je m'en voulais de ne rien faire.
....
Non, ne t'inquiète pas, Elise. Je.... réfléchissais au menu de ce soir. Je.... vais faire une tarte aux oignons.
Il s'était dirigé comme un automate jusqu'à la panière de légumes, avait attrapé les deux, trois bulbes en question, déposé une planche en plastique sur la table, et avec un grand couteau il avait commencé à découper sa peine en fines lamelles.
En tranchant les condiments, les larmes s'étaient échappées de ses yeux ; les oignons, ça fait pleurer.
Il m'avait alors adressé un petit rire pour de faux en plissant très fort ses yeux.
- Ah, les oignons... les oignons... tu vois où ça mène ! Tu peux retourner tranquillement dans ta chambre. Je t'appelLerai quand la tarte sera finie.
C'était mon père.
Ce soir-là il nous a gravé une règle d'or invisible dans la poitrine : nous n'avons pas le droit de pleurer pour maman l'un en face de l'autre.
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