À Mogroum, les explorateurs découvrent le monde fétichiste chez les Sara-Massas. Sur les rives du Logone. Les hommes, de très belle stature, ne portent qu’une peau de chat-tigre fixée sur les reins ; les femmes sont nues ou simplement parées d’une ficelle rougeâtre comme cache-sexe. Elles arborent les déformations rituelles : un plateau métallique de 5 à 6 cm de diamètre incrusté verticalement dans les lèvres ; une paille implantée dans la narine gauche. Plus impressionnantes encore, les Sara-Djingués ont les lèvres déformées par des plateaux de bois dont le diamètre peut atteindre 24 à 26 cm. Toutes leurs dents sont tombées sous la pression du plateau. Lorsqu’elles les ôtent, leurs lèvres pendent, réduites à deux anneaux de chair. Elles se nourrissent de boulettes de viande corrompue qu’elles lancent au fond de leur gosier et boivent de l’eau versée délicatement sur le plateau inférieur.