Ariel Spiegler vit et travaille à Paris. Elle a publié des poèmes dans plusieurs revues : Nunc, Place de la Sorbonne, Triages, N47, Recours au poème, Sitaudis, La Passe, Décharge, Les Cahiers de la rue Ventura, les Carnets d’Eucharis, Passage d’encres, Ce qui reste. "C’est pourquoi les jeunes filles t’aiment" est son premier recueil.
Devant les goélands,
à chaque vague : "santé !", je crie.
On peut vivre en éclatant de rire
sous l'écume de chaque gifle.
N'est-ce pas cela, consoler un visage ?
Mes doigts gardent le souvenir
des joues, des fronts, des yeux que j'ai touchés.
Mais de l'eau jaillissent tous les traits possibles.
Suivre la ligne de la mousse
Quelques méduses dans la houle
Au loin les vagues noires
Truffées de filaments
Les étoiles du ciel en frôlant les nageurs
Laisseraient aussi sur leur peau
Une embrasure de suçon
Il est le contraire / de ce que l’on attendait. / Il se penche. / Avec pour corps l’acquiescement / dépris dans la clarté il va / inimaginable / dans son obéissance à l’infini