L’atmosphère change. Le peuple commence à s’intéresser à son histoire, à la vie politique, il aspire à prendre en main son destin. Sous la pression de l’opinion publique et des organisations de l’opposition, le Soviet Suprême de la RSS d’Ukraine ratifie le 28 octobre 1989 une loi reconnaissant à l’ukrainien le statut de langue officielle.
Le 7 août 1932, le CC du PC(b) soviétique et le Conseil des commissaires du peuple d’URSS proclament une loi sur la « Défense de la propriété socialiste », qui prévoit que pour une simple poignee de grains prise dans le champ d’un kolkhoze, tout paysan peut être fusillé ou deporté dans un camp de concentration. Après la récolte de 1932, des brigades spéciales d’activistes confisquent aux paysans tout leur blé. Cette politique, criminelle du pouvoir bolchevique provoque, avant la moisson de 1933, une effroyable famine, sciemment organisée, qui entraîne la mort de 6 à 8 millions de personnes dans les villages et les petites villes d’Ukraine.
Ayant remporté la victoire, Pierre Ier soumit l’Ukraine à des répressions brutales. Beaucoup de rebelles furent exilés en Sibérie. Sur l’ordre du tsar, la Sitch Zaporogue fut détruite, car elle était le foyer de l’esprit indépendantiste ukrainien.
Après avoir aidé Catherine II (1762-96) à accéder au trône, l’hetman Rozoumovskyi retourne en Ukraine. En octobre 1763, il convoque une assemblée de la starchyna à Hloukhiv. Il y est décidé d’adresser une requête à l’impératrice pour obtenir le rétablissement des anciens droits de l’Etat des Hetmans ainsi que la constitution d’une durée de la noblesse ukrainienne, sur le modèle polonais. Toutefois, Catherine II, dans la ligne de sa politique d’unification et de centralisation, et sur le conseil de Grigori Teplov (superviseur des affaires ukrainiennes), repoussa toutes les démarches en faveur de l’autonomie ukrainienne. En 1764, elle somme l’hetman Rozoumovskyi de se démettre.
La complexité de la situation en Ukraine de 1917 à 1933 appelle un aperçu historique pour servir d’introduction à une série de communications et de recherches sur la renaissance nationale et culturelle ukrainienne. Cette dénomination de « renaissance nationale et culturelle » a été donnée par analogie au mouvement littéraire, artistique et scientifique qui s’est produit en Europe occidentale aux XVe et XVIe siècles et qui a entrepris de ressusciter le modèle antique. Modèle qui a eu pour réaction de rejeter les dogmes du Moyen Age, de favoriser l’éclosion d’un individualisme libre et critique et la découverte de l’homme et du monde. L’Ukraine vécut une situation analogue au début de ce siècle, c’est-à-dire à la fin de la première décennie et au cours des années vingt. Les disciplines culturelles connurent un essor sans précédent et un renouveau qui se référait aux plus fastes moments de son histoire lorsque le peuple ukrainien était libre et souverain.