Me voici affalée en terrasse, consumée par une sorte de fièvre, après ce qui vient d’advenir. Autour de moi, tout paraît calme, serein. Il fait très chaud en cet après-midi d’été. Je sirote distraitement un Vittel-menthe. Un léger voile de chaleur sature l’air. Heureusement, il s’accompagne d’une petite brise artificielle renvoyée par des brumisateurs disposés aux quatre coins de l’espace. Les clients parlent à voix basse. Gestes lents, voix assourdies, regards atones en accord avec la température ambiante. Mon cerveau aussi est en ébullition. Rien ne peut apaiser sa tension. Je ne peux m’empêcher de repasser en boucle la série d’évènements qui m’ont conduite ici. Un mini-drame en trois actes : l’invitation, la révélation, la déflagration.
Elle détestait ce siècle qui avait détruit la poésie, la singularité, la beauté et n'offrait plus qu'une vision manichéenne et commerciale de la société.
Finalement, à quoi cela sert-il de trouver une solution pour sauver l'humanité. Quand on voit ce qu'elle produit d'égoïstes, de fous, de monstres avides de pouvoir, elle n'est pas belle à voir l'humanité. C'est peut-être bien pour la planète de la laisser crever.
Nous sommes en guerre, Annette, en guerre contre la bêtise, la barbarie, l'injustice, la terreur organisée, le pouvoir arbitraire; Ce n'est pas une guerre de territoire, non, c'est la GUERRE pour la survie de notre espèce et de notre humanité.
Tu apprendras vite qu'à la campagne, le temps est nécessaire aux choses, aux animaux, à la nature. Ce n'est pas l'homme qui décide.
Notre seule chance de survie est de mettre à bas les despotes qui gouvernent le monde et de redonner sa place à la nature.