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Citation de Jacopo


Mais Chardin connut lui aussi les amertumes de la critique. Il ne fut pas uniformément loué. On lui reprocha sa monotonie, la répétition constante de ses natures mortes qui avaient fait le meilleur de son succès. Une brochure publiée à la suite du Salon de l’année 1751 suppose un tableau de Chardin : «Il s’y peint, dit le folliculaire (frère aîné de bien des critiques d’art contemporains), avec une toile posée devant lui sur un chevalet; un petit génie qui représente la Nature lui apporte des pinceaux; il les prend, mais en même temps la Fortune lui en ôte une partie, et tandis qu'il regarde la Paresse qui lui sourit d’un air indolent, l’autre tombe de ses mains.» Rien n'est plus injuste que cette critique. On y reproche à Chardin de pouvoir travailler à son aise: on eût dû se réjouir de ce qui lui donnait au contraire le loisir de l’œuvre consciencieuse: on reproche à l'artiste de se répéter: mais on ne comprend pas que cette répétition n'est qu'apparente, et que parmi tous ces objets inanimés, aucun n’est peint de pratique, chacun est né, observé, transcrit fidèlement, avec des variations si subtiles, si raffinées, que l’auteur du pamphlet ne les a pas vues et a conclu rapidement à une similitude apparente.
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