La vertu réside dans un juste milieu.
Le jeune homme prit la belle tête de Madame de Fournac dans ses mains. Doucement, il approcha ses lèvres des siennes.
- Non, laissez-moi, mon ami, dit-elle doucement.
- Je vous demande cette seule faveur.
- Et moi, je vous demande cette seule grâce.
- Vous me faites souffrir.
- Je souffre autant que vous pouvez le faire. Mais je vous en supplie : laissez-moi, prenez ce fauteuil. Il faut que je vous parle enfin. J'ai trop tardé à le faire.
Vous savez comme votre arrivée parmi nous m'a tiré de l'état de langueur qui s'était emparé de moi. Votre présence a été comme une lumière dans ma nuit. Dès le premier jour, vous avez su gagner ma sympathie. Dans mon coeur de femme avide de dévouement, je vous ai entouré de tous les égards et de toutes les tendresses. Je vous considérais comme un fils, j'aimais à vous voir me traiter en maman.
- Comme une jeune maman.
- Vous remplacez l'enfant que je n'ai pas eu et que j'ai toujours désiré. J'ai pris un plaisir à vous chérir. Pourquoi, insidieusement, un autre sentiment a-t-il fait place à cette tendresse ? Vous avez été trop caressant, trop empressé...