Un instinct dont elle ignorait l'existence s'était réveillé au fond d'elle-même. il la prévenait que les humains si paisibles au milieu desquels elle s’imaginait vivre pouvaient, du jour au lendemain, se transformer en bêtes féroces. Ils n'attendaient que le moment propice. La disparition de Bénédicte, dont ils feignaient de se scandaliser, les excitait. Depuis deux jours, les allées et venues de la police leur avait dressé les poils sur la peau. Ils salivaient, ils bandaient leurs forces pour se jeter sur une proie quelconque . Cela faisait longtemps qu'ils étaient contraints de se conduire en êtres civilisés.
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