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Citation de viou1108_aka_voyagesaufildespages


Je me suis longtemps demandé ce qu'Altan avait bien pu lui trouver. Tout bien pesé, je pense que c'était sa docilité. Elle ne quittait jamais sa maison, elle le traitait comme un pacha. Ce soir-là, elle s'était à peine assise. Elle n'abandonnait ses fourneaux que pour nous servir, passait derrière nous, frôlait à chaque fois Altan - qu'elle n'appelait qu'Altani - , se posait un instant à un coin de la table pour picorer, l'œil sur nos assiettes, sans se mêler à la conversation autrement que pour rire des plaisanteries de son homme. En fait, elle était plus turque que n'importe quelle Turque.
C'est cela, je crois, qu'Altan recherchait. A la Tannerie [quartier turc d'une ville belge], il n'avait repéré aucune fille qui pourrait lui être soumise à ce point. Rien qu'à voir Sandra, son corps évasé comme une bouteille de Coca-Cola, sans aucune aspérité du menton jusqu'aux pieds, ses yeux d'otarie, il avait deviné qu'elle ferait son affaire. Et elle, après tout, elle n'avait peut-être pas envie d'être une femme occidentale, libérée, obligée de passer par une cure d'amaigrissement, d'être caissière ou standardiste, de se tordre les pieds sur des hauts talons. Son idéal, inavouable chez les siens, elle le réalisait dans sa dévotion à Altan. Auprès des vraies femmes occidentales, il n'aurait pas eu plus de chance que moi.
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